Le rédacteur du site korazym.org, Vik van Brantegem ,a fait sur son blog personnel un splendide travail d’enquête en guise de « plaidoyer » pour Benoît XVI après les nouvelles attaques dont ce dernier est la cible (alors que, curieusement, son successeur est épargné malgré sa gestion pour le moins contestable des affaires de pédophilie, d’abord dans son diocèse de Buenos Aires, puis aujourd’hui en tant que Pape). L’enquête prend la forme d’une revue de presse (italienne, mais les Italiens sont de loin les mieux informés sur les affaires vaticanes) très détaillée qui met en évidence des faits incontournables si l’on veut comprendre ce que cache cette dernière campagne de haine. François n’est pas cité, mais son ombre plane lourdement en arrière-plan.

La torpille lancée depuis la Bavière contre Ratzinger porte la marque du Vatican et c’est au Saint-Siège qu’explose sa charge nauséabonde

La belle âme et le corps sans défense du pape émérite abandonnés dans la solitude par le Saint-Siège.

Vik van Brantegem et le Saint-Père

Une nouvelle attaque virulente a été lancée contre Sa Sainteté le Pape émérite Benoît XVI, avec l’accusation infamante de négligence, il y a 40 ans, dans quatre cas d’abus sexuels dans l’archidiocèse de Munich et Freising, lorsqu’il le dirigeait en tant qu’archevêque métropolitain. Ce qui n’est pas dit, c’est qu’il s’agit de faits qui ont déjà été amplement clarifiés sur plus de 82 pages par le pape émérite lui-même, mais surtout qui ont déjà été traités tant à l’époque où il était le pape régnant qu’à l’époque précédente, lorsqu’il était encore le cardinal préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ensuite, on ignore – dans le but de le faire oublier – que c’est Joseph Ratzinger lui-même qui a lancé la plus grande opération de nettoyage jamais réalisée, au sein de l’Église catholique romaine, de ces crimes horribles.

On tente de discréditer Benoît XVI par tous les moyens, lui qui, à 95 ans, reste pour certains une épine insupportable dans la chair. L’enjeu est l’héritage granitique de son magistère, le dernier bastion de l’identité catholique qu’ils espèrent vaincre avec de ridicules pelletées de boue

(Michelangelo Nasca) [écrivain et journaliste, entre autre collaborateur de korazym.org, ndt].

Alors que le pape émérite est abandonné par le Saint-Siège, nous attendons – avec notre collègue Renato Farina [voir ici: benoit-et-moi.fr/2015-I-1/benoit/la-serenite-qui-change-le-monde ndt] – « un simple mot du pape : ‘Je fais confiance à Benoît’. ‘Benoît n’est pas quelqu’un qui ment’ « . Pas une déclaration insultante, comme celle que les responsables de la Curie romaine ont laissé échapper du bureau de presse du Saint-Siège, qui « estime devoir accorder toute l’attention nécessaire au document dont il ignore pour l’instant le contenu. Dans les prochains jours, après sa publication, il en prendra connaissance et pourra en examiner les détails de manière appropriée ». Avec l’ajout de la phrase ablutophobe: « En réitérant son sentiment de honte et de remords pour les abus sur mineurs commis par des clercs, le Saint-Siège assure sa proximité avec toutes les victimes et confirme le chemin parcouru pour protéger les petits, en leur garantissant un environnement sûr ». Seulement, il ne lave pas blanc immaculé, car il manque ici une phrase, comme l’observe Farina : « Nous croyons au pape émérite, sa vie est aussi claire que l’eau de source ».

Nous vous proposons nos réflexions sur cette affaire, suivies de deux articles d’aujourd’hui :

  • Le non des évêques à l’enquête en Italie : la colère du pape. L’hypothèse d’une commission comme pour l’Espagne, la France et l’Allemagne rejetée par les cardinaux par Fabio Marchese Ragona – Il Giornale, 21 janvier 2022.

Marchese Ragona traite d’un sujet très actuel, sur lequel nous avons déjà écrit plusieurs fois par le passé [NDT: en réalité, MR épouse à fond la naaration-Bergoglio dont il occulte totalement l’attitude plus qu’ambigüe sur le sujet de la pédophilie, l’article n’a que peu d’intérêt, pour ne pas dire qu’il est nul, et le titre ne résume que de loin son contenu: la colère de François s’adresse-t-elle aux « camouflages de Benoît XVI? Un comble!!!] .

  • La torpille contre Ratzinger vient du Vatican. La belle âme et le corps sans défense du pape émérite abandonné dans la solitude par le Saint-Siège par Renato Farina – Libero Quotidiano, 21 janvier 2022 [ndt: cet article fera l’objet d’un article à part]

Alors qu’il est accusé d’avoir couvert des abus sexuels en tant qu’archevêque métropolitain de Munich et Freising, le Saint-Siège l’abandonne et le laisse à son sort, seul pour se défendre. C’est ainsi que la torpille explose avec sa charge nauséabonde au-dessus de la station d’essence au milieu de la Piazza Santa Marta au Vatican, devant la résidence pro tempore du Pape régnant. Farina, en parlant de la torpille de boue lancée contre Joseph Ratzinger à partir de l’archidiocèse de Munich mais parti de l’État de la Cité du Vatican, retrace la méthode qui a été utilisée :

Cette fois, ils ont refait l’opération avec un appareil scénique, et une dotation de chiffres et de tableaux statistiques, qui font qu’il est médiatiquement impossible d’éviter la crucifixion de ceux qui sont mis en scène, même si cette sentence est une horreur morale, un dépouillement des droits de l’homme, un essai de barbarie anti-chrétienne perpétré, de l’avis de l’auteur, par des mandants fréquentant les palais apostoliques et la Curie qui en ont assez de cette présence désormais silencieuse mais dont les paroles et les actes sont gravés dans le granit. Vieilles tactiques. Une fois que la crédibilité de Benoît XVI aura été écorchée, même ses enseignements seront considérés comme l’œuvre d’un proxénète de la pédophilie.

En attendant, Affaritaliani.it est d’accord :

« La torpille à Ratzinger est venue du Vatican bergoglien ».

Il convient également de rappeler que, dans le cas du pape émérite, « une réputation immaculée a été réduite en bouillie, servie avec une lenteur précautionneuse et engloutie par des journalistes gloutons comme s’il s’agissait d’un jugement de Dieu », ceux-là mêmes qui ont fait en sorte que « le gros titre à la une apparaisse partout, la potence sans aucun doute, pas de présomption d’innocence », qui continuent d’ignorer les nouvelles concernant le pape régnant, comme nous l’avons rappelé récemment [cf. Quand le cardinal Bergoglio défendait un pédophile notoire, ndt] (il nie avoir ignoré les abus commis par des prêtres à Buenos Aires et avoir tenté d’influencer la justice argentine) et qui continuent d’ignorer le refus de l’Église catholique romaine en Italie d’aborder la question, comme Marchese Ragona nous l’a encore rappelé aujourd’hui.

Nous commençons nos réflexions en évoquant ce qui a été écrit – dans son article « Souvenez-vous du sillon indélébile du pape Benoît » – par Marco Mancini dans ACI Stampa du 1er décembre 2015 :

« Treize jours avant la mort de saint Jean-Paul II, au cours du chemin de croix, celui qui était alors le cardinal Ratzinger a parlé de la saleté de l’Église. Il l’a dénoncé en premier. Puis Jean-Paul II est mort, et Ratzinger, qui était doyen, lors de la messe pro eligendo Pontifice, a parlé de la même chose. Nous l’avons élu pour sa liberté de dire les choses. Il est apparu depuis qu’il y a de la corruption au Vatican. Nous devons continuer le travail de purification » (Pape François, vol Bangui-Rome, 30 novembre 2015).


Le pape rend donc hommage, avec des mots clairs et sans équivoque, à son vieux prédécesseur, rempart contre la corruption et porte-drapeau de l’œuvre de propreté et de transparence dans l’Église. Peut-être qu’après les paroles claires du Pontife, à partir d’aujourd’hui, quelqu’un, qui a jusqu’à présent continué à nier ce que le Pape Benoît a fait au cours de son pontificat riche et troublé, se rendra compte de la réalité des faits.
Les faits. Et pas des mots. Benoît XVI a été appelé par beaucoup – et à juste titre – le pape des mots. Mais il a également été le pape qui a fait suivre ses paroles par des actes.
Parmi les scandales auxquels le pape Benoît a dû faire face au cours de son pontificat figurent la pédophilie au sein du clergé et la « finance facile ».
En ce qui concerne les prêtres pédophiles, Joseph Ratzinger a condamné ces actes sans réserve. Avec des mots, très durs. Et avec des actes tout aussi lourds. Face à des « crimes inqualifiables » et à une Église qui, jusqu’alors, n’avait pas été « suffisamment vigilante, ni suffisamment rapide et décisive pour prendre les mesures nécessaires », le pape Benoît a mis à jour le document Delicta Graviora dans un sens restrictif et a permis une plus grande rapidité pour la destitution de l’état clérical d’un prêtre pédophile.
Fin 2010, le 30 décembre, Benoît XVI a signé le Motu proprio sur la transparence financière. Un document élaboré pour contrer et punir le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers similaires.
Hier, le pape François a reconnu publiquement le travail de son prédécesseur. Et il a confirmé son intention de poursuivre dans la voie indélébile tracée par Benoît XVI. Encore une confirmation de la continuité entre le Pape émérite et le Pontife régnant [???]. Le pape Benoît a sorti le bateau du port, François a maintenant pris la barre, suivant sans tarder le cap qu’il a fixé [!!!]. Un parcours sûr, sur les chemins de la transparence et de la fidélité à l’Évangile.

Mais rien à faire, deterior surdus eo nullus qui renuit audire (il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas écouter) et detrahitur cauda nunquam bene pellis ab ima (la queue – outil utile en place pour chasser les mouches – reste toujours la chose la plus difficile à peler).

Ainsi, « ils ne cesseront jamais de haïr Benoît XVI » titre l’éditorial d’Emanuele Boffi dans Tempo.it ce matin, 21 janvier 2022. L’affaire Ratzinger se résume à ces quelques mots: « Un rapport l’accuse d’avoir couvert les violences sexuelles de certains prêtres. Justement lui, qui plus que quiconque, a agi pour combattre la pédophilie dans l’Église » et cela devrait suffire à classer l’affaire.

Mais il y a plus. Il faut chercher l’instigateur de cette énième attaque méprisable contre Sa Sainteté le Pape émérite Benoît XVI, lancée pour ne pas parler d’autre chose. Alors tous, avec des titres péremptoires (« Prêtres pédophiles, tempête sur Ratzinger: Il n’a pas agi devant quatre cas » ; « Choc de Munich : 497 enfants abusés par des prêtres, le pape Ratzinger a couvert quatre cas » ; « Le péché de Ratzinger », titre Vatican Insider, et c’est tout dire) et le système habituel de procès-exécution par la presse de mettre – pour la énième fois – une pierre tombale sur le corps encore vivant du détesté « Panzerkardinal » Joseph Ratzinger.

Giovanni Panettiere écrit sur Quotidiano.net :

La tempête de la pédophilie dans l’Eglise frappe pour la première fois les plus hauts responsables ecclésiaux. Sinon aujourd’hui, d’un passé proche, avec de lourdes accusations de négligence dans la gestion de certains cas d’abus, portées contre le pape émérite lui-même, Benoît XVI, dans un rapport sur les abus commandé par l’archidiocèse de Münich. Le Saint-Siège n’offre pas de défense, promet d’examiner la question, réitère sa proximité avec toutes les victimes de pédophilie et réitère son « sentiment de honte et de remords pour les abus sur mineurs commis par des clercs.

C’est reparti, le tir à la cible contre Joseph Ratzinger a recommencé. Un pieux exercice de Carême avant de le clouer sur la croix à laquelle nous sommes habitués depuis des années. Et comme les autres fois, cette tempête montée à dessein s’évanouira dans l’air.

Le rédacteur de Tempo.it écrit encore:

Quand il était en fonction, les attaques contre lui étaient quotidiennes. Maintenant qu’il est émérite, le pape Benoît XVI a vu la haine à son égard diminuer, mais pas disparaître. Car il y a quelque chose d’étrange, à la limite du pathologique, dans cet acharnement contre Joseph Ratzinger. On ne peut lui pardonner, même maintenant qu’il vit presque en ermite, de n’avoir jamais été « d’accord » avec l’esprit du monde, de n’avoir jamais courbé la tête pour adapter la doctrine catholique à l’esprit du temps, d’avoir mis les laïcs au défi de rendre compte de leurs idées – eux qui auraient pu accepter un duel dans ce domaine et qui, au contraire, à part une petite minorité, n’ont fait que s’éclipser, choisissant la voie de l’insulte et de la moquerie, souvent de la calomnie, pour ne pas apparaître ce qu’ils sont vraiment : des nains de la pensée en présence du pape théologien. Et voilà que l’histoire est vieille et fumeuse, mais elle revient faire du bruit avec l’accusation la plus infâme.

Et les voilà tous à l’unisson pour tirer sur une personne sans défense et désarmée, ce qui est une méthode de « journalisme » facile, même pas praticable dans les bordels (les putane, en comparaison, sont des gens décents, parce qu’elles sont honnêtes dans leurs prix et leurs performances, sinon elles n’auraient pas de clients). Le vieux pape émérite a le grand défaut de ne pas vouloir mourir et de s’être mis à l’écart.

Nous le défendons – non pas d’office ou sur cet « autel de l’hypocrisie » qui a déjà fait de nombreuses victimes d’office – mais au nom de la justice et de la vérité. Le Saint-Siège aurait également dû le faire immédiatement, car le dossier est connu depuis des années et les faits ont déjà été largement démentis par le pape émérite, mais « sa version n’est pas convaincante », condamnent du haut de leur chaire les persécuteurs matériels. Et le pisse-copie obéit (le comparer à une putana serait une offense à cette dernière). …
L’accusation (de longue date) a déjà été démentie en détail par Benoît XVI lui-même, avec de nombreuses pages de mémorandum défensif, ignorées par le cabinet d’avocats qui a mené l’enquête au nom de l’Église catholique romaine d’Allemagne, engagée depuis des années sur des voies schismatiques et déterminée par un fort ressentiment anti-ratzingerien, étalé à chaque occasion.

Il est donc honteux que le Saint-Siège n’ait pas immédiatement pris la défense du pape émérite et laissé – sur l’ordre de qui ? – les médias du monde entier jeter des eaux usées, non seulement sur un vieil homme sans défense, mais sur l’ensemble de l’Église catholique romaine. Nous ne laissons pas passer un jour de plus pour exprimer à Sa Sainteté le Pape émérite Benoît XVI toute notre estime, notre admiration, notre amitié et notre soutien. Et surtout, nous prions pour que le Seigneur lui donne la force de passer par cet énième chemin de croix.

Contrairement à beaucoup qui devraient avoir honte d’ouvrir la bouche, nous avons le droit de parler de Sa Sainteté le Pape émérite Benoît XV. Parce que nous avons toujours pris une position claire et sans équivoque, sans compromis, contre le crime d’abus sexuel infligé par des prêtres à des enfants, des mineurs et des adultes sans défense. Les abus sexuels qui ont eu lieu en Allemagne font partie de l’immense tragédie d’un nombre énorme de victimes de prêtres en qui elles avaient confiance et dont elles auraient dû bénéficier de soins et d’attention. L’une des immenses tragédies au sein de l’Église catholique romaine, dans toutes les régions du monde. Les crimes d’abus sexuels doivent être condamnés sans condition, pas avec des déclarations de honte faciles, mais avec l’application de la justice, en expulsant les abuseurs de l’Église et en les remettant à la justice civile pour qu’ils soient punis non pas dans un couvent confortable mais en prison.

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