Suite à l’article d’hier (Une guerre nucléaire déclenchée depuis l’autre côté des Alpes, c’est possible?), voici un reportage (inquiétant) issu du quotidien régional italien « La Gazetta del Mezzogiorno », qui nous concerne au premier chef, puisque notre porte-avions « Charles de Gaulle » participe aux manœuvres (mais de cela, nos médias ne nous parlent pas, tout occupés qu’ils sont à faire pleurer dans les chaumières sur le sort des réfugiés – même si cela fait aussi partie de l’info en temps de guerre, ce devrait être loin d’être la seule).

Chasse aux sous-marins entre Bari et Brindisi

Mission américaine dans la basse Adriatique.

Armando Fizzarotti
Lagazzettadelmezzogiorno.it (via korazym.org),
27 mars 2022

Des unités militaires de la Sixième flotte de l’US Navy ont repris leurs patrouilles dans la zone de la Basse Adriatique qui, avec la zone de la Mer Ionienne comprise entre la Calabre et la Grèce, est le théâtre de manœuvres du « mur » aérien et maritime mis en place par l’OTAN contre la menace russe en Méditerranée.


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Hier après-midi, un avion anti-sous-marin P-8A de la Navy a surveillé la portion de mer située dans le quadrilatère entre Bari et Brindisi dans les Pouilles et Durres et Vlora en Albanie. L’avion (un jet dérivé du Boeing 737 utilisé par les compagnies aériennes pour le trafic civil) qui a survolé notre ciel avait décollé de la base américaine de Sigonella, à proximité de Catane, un aéroport qui « lance » quotidiennement des missions de surveillance avec le même P-8A au-dessus de la Méditerranée centrale et orientale (jusqu’aux côtes syriennes, où est basée la flotte militaire russe) et avec des drones RQ-4D (avions sans pilote, contrôlés par des stations au sol) au-dessus de la mer Noire.

Les sources officielles n’ont pas révélé la nature de la mission, mais les analystes indépendants du site web « Itamilradar » ont souligné la présence « inhabituelle » de ce type d’avion de patrouille anti-sous-marin dans la Basse Adriatique, spéculant que la mission visait à protéger certaines unités militaires américaines dans la région, dans une sorte de « poursuite d’Octobre rouge » pour éviter toute menace de sous-marins hostiles. En fait, ce n’est pas un secret que l’armada envoyée par l’amirauté russe en Méditerranée comprend deux sous-marins de classe « Kilo ». Vendredi et hier, la même zone a également été survolée, toujours en mission de patrouille, par un Atr72 [Avion de Transport Régional] de la Guardia di Finanza [Douanes] qui a décollé de Brindisi.

Il y a quelques jours encore, la basse Ionienne était le théâtre de manœuvres conjointes du porte-avions « Cavour » de la marine italienne, du « De Gaulle » de la marine française et du « Truman » de la marine américaine. Les restrictions de vol dans la zone pour les avions civils resteront en vigueur jusqu’à jeudi. En mer Ionienne, il y a une dizaine de jours, la présence de deux navires russes a été enregistrée, le croiseur « Varyag » et le destroyer « Admiral Tributs ».

Toujours dans les dix premiers jours de mars, le « Truman » est entré dans la mer Adriatique, jusqu’à Pescara, une vingtaine de jours après avoir été pris en chasse dans la mer Ionienne, au sud de Tarente, par le croiseur lance-missiles russe « Ustinov », une unité connue sous le nom de  » killer de porte-avions « .

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