C’était le 27 juillet dernier, 4ème jour de la visite. Selon le programme officiel, le Pape rencontrait « les autorités civiles, les représentants des peuples autochtones et le corps diplomatique à la Citadelle de Québec ». Pratiquement personne n’en a parlé – il faut dire que c’est embarrassant pour tout le monde, côté catholique, le pape qui s’incline devant un chaman et qui rend hommage aux forces obscures, côté « monde », l’image d’un vieillard semi-sénile (pardon pour la redondance) censé personnifier la marche de l’histoire vers le progrès (lire: entériner la « mort de Dieu ») mais incarnant jusqu’à la caricature la régression infantile vers les superstitions qu’ils méprisent en une sorte de marche à l’envers vers la barbarie l’état de nature d’avant l’Annonce du Christ. Et puis, le voyage pénitentiel n’a pas vraiment mobilisé les foules, encore moins suscité l’intérêt des médias, éclipsé par les demandes de pardon à répétition. Pourtant, oscillant entre grotesque et scandaleux, le récit de de la cérémonie de « purification » dirigée par un sorcier indien, devant un parterre impassible et docile de prélats entourant François lui-même est vraiment impressionnant: signe inquiétant des temps que nous vivons.

Le processus de paganisation dont le pape est un intermédiaire, sinon un organisateur, est désormais indéniable. 

Nécromancie papale en mondovision. Bergoglio participe à un rituel païen invoquant « le cercle sacré des esprits ».

Au quatrième jour de son « pèlerinage » apostolique au Canada, le pape François s’est joint à un rituel païen indien de « smudging » (« purification ») lors de sa visite au Québec, participant à cette pratique indigène avant de prononcer un long discours dans lequel il a exprimé « une profonde honte et une grande tristesse » pour le rôle joué par les membres de l’Église catholique dans l’histoire du Canada.

À son arrivée à Québec, après de brèves présentations, Bergoglio, accompagné de dignitaires civils, a été accueilli dans la salle de réception pendant qu’un indigène chantait et jouait du tambour. Selon le présentateur, une « lampe traditionnelle inuite a été allumée ».

Dans le cadre de la cérémonie de bienvenue prévue, un aîné de la nation huronne-wendat a ouvert les débats en initiant ce que l’on appelle une « purification rituelle dans les quatre directions », en utilisant de l’herbe et des plumes d’animaux pour diffuser la fumée rituelle dans la pièce.

Ce rituel, qui singe l’utilisation des sacrements et des sacramentaux catholiques, « est un acte clair de superstition païenne », qui rappelle la vénération par le Saint-Père de l’idole païenne Pachamama au Vatican en 2019.

Le pontife a ensuite reçu une plume de dinde et une herbe douce, puis a été invité à participer à un « cercle en esprit », à partir duquel « nous pouvons visualiser un feu sacré ». Il a ajouté que « le feu sacré unit tout ce qui existe dans la création ».

« Nous allons honorer la terre, le vent, l’eau et le feu », a déclaré l’ancien indigène dans des termes ésotériques classiques. « Nous allons honorer l’aspect minéral, l’aspect végétal et l’aspect humain. »

Poursuivant le rituel, avec des motifs et un contenu typiques de la magie rituelle, l’ancien a dit qu’il allait « demander à l’Est d’ouvrir sa porte pour que nous puissions avoir accès dans cette direction ». Quant au Sud, j’ouvrirai également sa porte pour que nous puissions avoir accès à cette direction », a-t-il ajouté en agitant rituellement l’herbe fumante avec la plume de dinde.

« Je demanderai à l’Ouest et j’ouvrirai cette porte », qu’il a de façon obscure appelée « la porte de la grand-mère », ajoutant enfin qu’il « honorera la direction du nord », que l’ancien prétendu autochtone a appelé « la direction des grands-parents ».

Toutes les personnes présentes ont été invitées à mettre la main sur leur cœur. Des images vidéo montrent que le pape François, ainsi que les évêques et cardinaux de haut rang au premier rang de l’audience, ont tous exécuté l’ordre cérémoniel païen qui leur a été donné.

Pour « ouvrir les quatre directions », le vieux chaman a sifflé quatre fois avec un instrument en os avant de dire : « Je demande à la grand-mère occidentale de nous donner accès au cercle sacré des esprits pour qu’ils puissent être avec nous, pour que nous soyons unis et plus forts ensemble ».

Il fut un temps où, dans l’Église, cet « accès au cercle sacré des esprits » était désigné par un nom spécifique, la nécromancie. Et condamné et poursuivi par l’autorité catholique. Mais maintenant, dans la néo-église conciliaire, même cela devient permis – en fait, encouragé en personne, dans le monde entier, par le pontife romain lui-même…

Il faut comprendre comment ce rituel d’accès au monde des esprits est présent dans tout l’ésotérisme – c’est-à-dire à l’opposé de la religion catholique. On le retrouve même dans les rites d’initiation de la ‘Ndrangheta, où, peut-être en raison de l’influence de la secte maçonnique, des invocations sont faites à une « chaîne sainte » d’esprits du triumvirat du Risorgimento italien (c’est-à-dire maçonnique) : « Sous la lumière des étoiles et la splendeur de la lune, je forme la chaîne sainte, au nom de Garibaldi, de Mazzini et de La Marmora, dans les mots d’un homme d’humilité, je forme la société sainte ».

Revenant sur le scandale au Canada, après le rituel païen, François a prononcé un discours dans lequel il a condamné la « colonisation idéologique », déplorant une « mentalité colonialiste » passée qui, selon lui, « négligeait la vie concrète des gens et imposait certains modes culturels prédéterminés ».

Au contraire, Bergoglio semble soutenir avec véhémence les rites païens des peuples indigènes, affirmant que « le Saint-Siège et les communautés catholiques locales s’engagent concrètement à promouvoir les cultures indigènes par des formes spécifiques et appropriées d’accompagnement spirituel, qui incluent l’attention à leurs traditions culturelles, leurs coutumes, leurs langues et leurs processus éducatifs, dans l’esprit de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes ».

Absolument : oui au paganisme, et sous les auspices de l’ONU – deux choses auxquelles le Vatican est soumis aujourd’hui.

Auparavant, lors de sa visite au Canada, le pape, portant la coiffe traditionnelle indigène, avait assisté à une « danse de guérison », pleine de tambours qui étaient apparemment censés imiter « le battement de cœur de la mère terre » – c’est-à-dire, en traduction amazonienne, de Pachamama, la mère terre, son idole de prédilection.

Le chef religieux indien a déclaré : « De l’ouest, nous avons le vent, l’oxygène que nous respirons, c’est le gouvernement de la terre mère. Et du côté nord, nous avons la terre mère, la terre mère est ce que nous sommes. La terre mère est toute la vie végétale, la terre mère, notre mère, est aussi la mère de toute la vie des insectes, la terre mère est aussi la mère de tous les animaux sur terre, dans l’eau, dans l’air ».

« La mère terre est bien sûr la mère de toute l’humanité », a ajouté le chef « spirituel ».

Le processus de paganisation dont le pape est un intermédiaire, sinon un organisateur, est désormais indéniable. Et embarrassant. Désespérant.

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