L’épiscopat belge bénit les unions homosexuelles. « Aimez le péché ». C’est un renversement total de la doctrine de l’Eglise de toujours, et paradoxalement, il s’appuie sur le magistère papal. Ou plutôt bergoglien (ce qui est très différent!), à travers l’exhortation apostolique Amoris laetitia. Explications de Giuseppe Nardi. Et la réaction de Mgr Vigano.

L’initiative des évêques belges n’est pas un acte de rébellion ouverte, surtout pas contre le pape François. Depuis son élection, celui-ci mène l’Eglise avec détermination sur la voie d’une reconnaissance de l’homosexualité. Ce projet est un fil rouge de l’actuel pontificat et est considéré comme l’une de ses principales préoccupations.

« Aimez le péché » – Le nouvel enseignement des évêques belges

AU NOM DE FRANÇOIS : LA GRAINE EST EN TRAIN DE GERMER

Giuseppe Nardi
katholisches.info/2022/09/21/liebet-die-suende-die-neue-lehre-der-bischoefe-von-flandern/

Les évêques de Flandre, connus pour leur passé notoirement homo et pédophile, ont publié hier une liturgie pour la bénédiction des couples homosexuels. Ils veulent établir dans l’Eglise ce qu’un de leurs confrères, Mgr Athanasius Schneider, a décrit comme une sorte de « réintroduction de la prostitution au temple ».

« Scandaleux » semble être un euphémisme pour décrire ce que les évêques belges veulent introduire. En 2018 déjà, le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique, réfléchissait à haute voix à une « célébration de la prière » pour sceller une relation homosexuelle. Cette dérive est désormais actée et De Kesel en est le principal promoteur.

L’initiative des évêques de Flandre n’est pas un acte de rébellion ouverte, surtout pas contre le pape François. Depuis son élection, celui-ci mène l’Eglise avec détermination sur la voie d’une reconnaissance de l’homosexualité. Ce projet est un fil rouge de l’actuel pontificat et est considéré comme l’une de ses principales préoccupations.

C’est François qui a nommé en 2015 Mgr De Kesel, alors évêque de Bruges, archevêque de Malines-Bruxelles, une nomination qui s’apparentait à un règlement de comptes idéologique avec le pape Benoît XVI et l’archevêque André-Joseph Léonard nommé par ce dernier. Le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles jusqu’en 2010, membre du cercle secret de Saint-Gall et du Team Bergoglio qui avaient largement contribué à l’élection du pape François, avait déjà proposé De Kesel comme son successeur. Mais Benoît XVI n’avait pas suivi cette proposition. Cela réclamait ait une vengeance, et celle-ci a été exercée.

Et c’est également François qui a réhabilité Danneels, et donc l’équipe homophile belge, et l’a récompensé en nommant De Kesel. En 2016, il a créé De Kesel cardinal, une dignité qu’il avait refusée à Léonard, nommé par Benoît XVI.

Le 15 mars 2021, la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans sa réponse (responsum) aux doutes (dubia) concernant une bénédiction de couples homosexuels, a répondu par un non clair et a déclaré que de telles bénédictions de couples homosexuels n’étaient « pas possibles » selon l’enseignement de l’Église. Le pape François a « réparé » la démarche de la Congrégation pour la doctrine de la foi en exprimant son étonnement face au texte et s’est vengé de la défense de la doctrine de la foi qu’il n’avait pas souhaitée en purgeant la Congrégation pour la doctrine de la foi des responsables du document. De plus, quelques jours après la publication du responsum, il aurait déjà fait savoir à un visiteur qu’il recevait en audience qu’il ne le respecterait pas.

Pas de rébellion, mais une « réponse » à une demande de François

Les évêques de Flandre n’agissent pas de leur propre chef et ne font pas acte de rébellion, mais ils utilisent les portes que François leur a ouvertes depuis 2013. Parmi celles-ci, et non des moindres, la couverture à grande échelle de l’homosexualité comme cause principale du scandale des abus sexuels commis par des membres du clergé. Cette couverture est soutenue par le pape François et menée de manière déterminée. Après avoir dû renvoyer son ami et conseiller, le cardinal homo-pédophile Theodore McCarrick, sous la pression du New York Times, François a convoqué un sommet sur les abus au Vatican, au cours duquel le sujet de l’homosexualité – responsable d’au moins 80% des cas d’abus sexuels dans l’Eglise – n’a même pas été abordé.

Les responsables homosexuels et homophiles de l’Eglise voient donc plus que jamais l’opportunité de « blanchir » leur vice et de l’établir officiellement. Ils y sont ainsi fortement poussés. Et il n’est pas non plus étonnant qu’ils justifient leur démarche par l’exhortation post-synodale controversée Amoris laetitia du pape François. Dans ce texte de 2015, le pape déclare que toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle, « doivent être respectées dans leur dignité et accueillies avec respect » (n. 250). Amoris laetitia contient encore bien plus d’ « ouverture » à l’égard de l’homosexualité, ce qui n’a généralement guère été discuté, mais a été enregistré avec une grande attention par les milieux homophiles intéressés de l’Église.

En revanche, grâce au soutien du pape, ils ignorent le responsum de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Les unions homosexuelles peuvent être « source de paix ».

La proposition des évêques de Flandre, qui tient sur trois pages, contient une liturgie structurée et deux prières pour les couples homosexuels « mariés » et la communauté. La déclaration des évêques propose un moment de prière dont le « contenu et la forme » peuvent être modifiés en accord avec un aumônier qui accompagne le couple homosexuel.

Cette liturgie commence par un mot d’introduction, suivi d’une prière d’introduction, d’une lecture de l’Écriture et de deux autres prières. La première est pour les homosexuels qui veulent exprimer « leur engagement l’un envers l’autre ». La seconde est pour la communauté qui entoure les deux couples, qui « prient pour que la grâce de Dieu agisse en eux et qu’ils prennent soin l’un de l’autre ».

La séquence liturgique proposée se poursuit avec une prière d’intercession, un Notre Père, une prière finale et une « bénédiction » pour terminer. Cette célébration, selon Willy Bombeek, longtemps porte-parole de l’enseignement catholique, laïc et lui-même homosexuel, à qui les évêques flamands ont confié la tâche de la pastorale homosexuelle, doit « bénir leur union, cet amour, cette fidélité ».

Selon un porte-parole de la Conférence épiscopale belge, la nouvelle liturgie a été élaborée par Willy Bombeek « et une équipe du service interdiocésain de pastorale familiale ».

Aimez le péché

Une loi d’airain de l’Eglise dit : abhorrez le péché, mais aimez le pécheur. Dans la nouvelle distorsion, la référence à l’amour du pécheur efface l’abomination du péché. En conséquence, les évêques de Flandre ont déclaré vouloir donner un « caractère plus structuré » à la pastorale des homosexuels dans le but de « reconnaître, d’accepter et de vivre positivement leur orientation ».

L’accent mis sur le fait qu’une relation homosexuelle à long terme « n’est pas un mariage religieux » ne donne que l’impression de ce qu’il est : une formule rhétorique creuse. Les évêques illustrent leur souhait en déclarant que les relations homosexuelles peuvent être « une source de paix et de bonheur partagé ».

Dans son responsum, la Congrégation pour la doctrine de la foi avait en revanche précisé qu’il était impossible pour l’Eglise de bénir le péché.

La nouvelle liturgie n’est « pas une déclaration contre le Vatican », comme l’a souligné un représentant de la conférence épiscopale. « C’est une réponse à la demande du pape François dans Amoris laetitia » et celle-ci, en tant qu’exhortation apostolique « émanant d’un synode », a, selon les évêques flamands, plus de poids « qu’une déclaration d’un dicastère ».

En outre, selon la conférence épiscopale, la nouvelle liturgie n’est pas vraiment nouvelle, puisque le diocèse de Liège en Wallonie (partie francophone de la Belgique) a récemment publié des formules pour les couples homosexuels « qui veulent confier leur chemin à Dieu ».

En outre, les évêques belges ont justifié leur démarche dans un communiqué de presse, car s’il existe une « reconnaissance sociale croissante des homosexuels » dans la société et dans l’Eglise, la « violence homophobe » persiste. La liturgie sert à « l’intégration des personnes homosexuelles dans la communauté de foi ».

En confiant la pastorale homosexuelle à un laïc et à des homosexuels, les évêques ont fait tomber tous les masques. Ils confirment ce que les critiques dénonçaient depuis longtemps : dans la plupart des cas, la pastorale des homosexuels ne sert pas à se détourner du péché, mais à le faire reconnaître dans l’Eglise.

Or, quelle bénédiction peut-il y avoir sur le corps de l’Église si celle-ci reconnaît et promeut elle-même un péché criant vers le ciel (Gn 4,10 et 18,20 ; Ex 3,7 et 22,23), un péché mortel ?


Déclaration de Monseigneur Carlo Maria Viganò sur les « bénédictions » de couples homosexuels célébrées en Belgique

Du blog d’AM Valli

Dans un grand scandale pour le salut des âmes et pour l’honneur de l’Église du Christ, la Conférence épiscopale de Belgique a approuvé et publié un rite de « bénédiction » des unions homosexuelles, contrevenant de manière éhontée à l’enseignement immuable du Magistère catholique, qui considère ces unions comme « intrinsèquement perverses » et qui, en tant que telles, non seulement ne peut les bénir, mais doit les condamner comme contraires à la moralité naturelle. La base idéologique de ce rite sacrilège est indiquée dans les mots sournois d’Amoris lætitia, selon lesquels « toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et reçue avec respect ».

Le processus de dissolution doctrinale et morale mené par la secte bergoglienne se poursuit sans relâche, sans se soucier de la désorientation qu’il provoque chez les fidèles et des dommages incalculables qu’il cause aux âmes.

L’irréconciliabilité absolue entre l’enseignement de l’Évangile et les déviations de ces hérétiques – qui abusent de leur pouvoir et de leur autorité de pasteurs dans un but opposé à celui pour lequel le Christ a institué la hiérarchie sacrée dans l’Église – est désormais évidente, sans le moindre doute. Et encore plus évident est le jeu de rôles pervers qui attribue à ceux qui siègent à Rome la formulation de principes hétérodoxes en désaccord avec la doctrine catholique et à leurs complices dans les diocèses leur application scandaleuse, dans une tentative infernale de désarticuler la morale pour obéir à l’esprit du monde.

Les excès honteux de certains membres de la Hiérarchie trouvent leur origine dans un plan délibéré et voulu d’en haut, qui, grâce à la voie synodale, veut rendre l’épiscopat rebelle autonome dans la propagation des erreurs de Foi et de Morale, tout en empêchant autoritairement les fidèles de proclamer la Vérité du Christ.

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