« La rencontre avec Jésus est la réponse aux défis du monde ». Andrea Gagliarducci a pu avoir connaissance d’une belle lettre écrite par le Saint-Père à l’un de ses anciens collaborateurs de la CDF, le Père Hermann Geissler (plusieurs articles sur ce site ICI), auteur d’une biographie de Mère Julia Verhaeghe, fondatrice de la famille spirituelle « L’Œuvre » dont il est lui-même membre. La lettre est très touchante, car on sent que Benoît XVI est personnellement concerné par ce parcours de vie et son expérience « similaire à ce que j’ai vécu depuis les années 1940 », dit-il.

Benoît XVI évoque dans une nouvelle lettre le « drame intérieur d’être chrétien ».

Andrea Gagliarducci, 23 septembre 2022
www.catholicnewsagency.com

Dans une nouvelle lettre, Benoît XVI a salué l’histoire d’une femme qui a vécu « le drame intérieur d’être chrétien » et a consacré sa vie à la rencontre spirituelle avec le Christ dans l’adoration eucharistique et autres pratiques.

Dans une lettre adressée à l’auteur d’une nouvelle [?] biographie, le pape émérite a écrit que son expérience personnelle était similaire à ce que Mère Julia Verhaeghe a vécu.

L’auteur, le père Hermann Geissler, est un ancien fonctionnaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi et un membre de la famille spirituelle « L’Œuvre » que Mère Julia a fondée et que le pape Jean-Paul II a désignée comme famille de vie consacrée en 2001.

Dans sa lettre à Geissler Benoît XVI n’a pas caché qu’il avait « la crainte que la vie de Mère Julia soit de peu d’intérêt dans l’ensemble parce qu’elle manque de drame extérieur ».

Benoît XVI a salué l’auteur pour avoir rendu « visible le drame intérieur d’être un chrétien, en écrivant une biographie vraiment fascinante. Le chemin extérieur de cette vie, qui mène de la Belgique à Rome en passant par l’Autriche et la Hongrie, avec un point focal en Autriche, devient le reflet du chemin intérieur par lequel cette femme a été conduite. »

« De cette manière, devient visible le véritable drame de la vie, qui se trouve avant tout dans la rencontre avec Paul et, à travers lui, avec le Christ lui-même, permettant aux autres de le retracer », a ajouté Benoît XVI.

« Tout le drame extérieur et intérieur de la foi est présent dans sa vie. La tension décrite ici est particulièrement captivante parce qu’elle est similaire à ce que j’ai vécu depuis les années 1940. »

La biographie, intitulée « She Loved the Church: Mother Julia Verhaeghe and the Beginnings of the Spiritual Family the Work » [Elle a servi l’Église : Mère Julia Verhaeghe et le développement de La Famille Spirituelle L’Œuvre], explore la période allant de 1950 à 2001, de l’après-guerre à la reconnaissance de la Famille, quatre ans après la mort de la fondatrice en 1997.

Le livre est divisé en quatre parties et comprend des témoignages, des extraits de lettres de Mère Julia et d’autres documents d’archives. En outre, le livre contextualise la vie et les choix de Mère Julia, en les reliant aux situations de l’époque, dont Mère Julia était une observatrice attentive.

Dans l’introduction, le Père Thomas Felder et Sœur Margarete Binder ont écrit que « les pages qui suivent racontent l’histoire d’une femme qui n’avait ni une culture particulière, ni une bonne santé, ni aucun moyen économique ». Pourtant, ont-ils ajouté, « un feu brûlait dans son cœur ».

Ce feu est à la base des rencontres qui ont formé sa vie : tout d’abord, celle avec saint Paul ; puis celle avec le pape Pie XII, qui lui est apparu en rêve et qui a prédit le concile Vatican II ; enfin, la rencontre avec le cardinal John Henry Newman, auquel « L’Œuvre » est particulièrement liée.

Ces rencontres et ces relations font partie d’un chemin spirituel vers la rencontre avec le Christ. Le livre de Geissler raconte ces rencontres avec délicatesse, sans sensationnalisme, démontrant que la prophétie ne vient que lorsqu’on est ouvert à l’écoute.

De la rencontre avec Pie XII naît une grande intuition : l’élément humain et humanisant du Concile Vatican II va tenter de prendre le dessus, en dépassant ce qui doit être le centre de l’Église, à savoir le sacré.

Face à la sécularisation croissante, la Famille Spirituelle « L’Œuvre », guidée par Mère Julia, met l’accent sur l’adoration eucharistique. C’est une habitude quotidienne dans chaque maison de « l’Œuvre ».

Le livre décrit également comment Mère Julia a ressenti le même enthousiasme et le même souci d’une Europe unifiée, au moment où Bruxelles se préparait à accueillir l’Expo 1958. Sa vision était toujours celle d’un renouveau spirituel, d’un retour au Christ.

Peut-être n’y avait-il pas de drame extérieur, mais l’agitation de l’âme de Mère Julia à laquelle Benoît fait référence est bonne, ouverte à la réflexion sur les questions de l’époque.

Dans le livre de Geissler, on perçoit l’émerveillement constant devant le mystère du Christ, qui la conduit, déjà âgée, à visiter la Terre Sainte et à faire l’expérience du désert.

La vie de Mère Julia racontée dans ce livre est celle d’une femme qui pouvait regarder son époque avec le caractère concret qui ne vient que du contact avec Dieu.

Benoît XVI, qui a eu 95 ans en avril, a souvent parlé de la nécessité du contact avec Dieu et a affirmé que la rencontre avec Jésus était la réponse aux défis du monde.

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