ou l’incroyable aveu du responsable de La Vigna del Signore, qui suit le Saint Père depuis 2008, et lui a consacré un site devenu ensuite une page Facebook. C’est (c’était) une ressource incontournable pour quelqu’un qui cherchait des nouvelles de Benoît XVI, et j’y ai souvent puisé, qu’il en soit remercié. Je ne sais pas exactement qui est le responsable, mais je pense qu’il s’agit d’un ecclésiastique proche des milieux de la Curie romaine, et il a toujours témoigné une vénération teintée d’admiration et d’affection au « Pape émérite ». Toutefois, depuis l’élection de François (mais surtout ces derniers temps) la VdS a systématiquement associé les deux papes, a soigneusement évité de relayer les polémiques pouvant suggérer une opposition entre les deux(par exemple dans l’affaire de la rédaction du livre avec le cardinal Sarah), s’est contenté de relayer le site « institutionnel » de la Fondation vaticane Benoît XVI, sous le contrôle étroit du boss via le Père Lombardi, bref, a contribué à donner corps à la légende des deux papes en parfaite harmonie. Donc, au moins pour moi, une énigme .

Tout cela n’en rend que plus étonnant le billet qu’il a posté aujourd’hui, après avoir couvert de façon plutôt épisodique les étapes de l’agonie de Benoît XVI.

Plus étonnant encore, en essayant de copier le code permettant d’insérer son post dans mon site, je tombe sur un message d’erreur.

C’est probablement l’auteur lui-même qui a changé d’avis et effacé son post. Ou bien… (?)
Mais j’ai fait une capture d’écran :

Et j’ai pu copier le texte, dont voici la traduction (certains passages sont assez mystérieux)

Avant de confier cette Page à l' »histoire numérique », je ressens le besoin d’exprimer quelques réflexions.

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Au cours de ces dix longues années, par amour pour Benoît XVI et par respect pour l’obéissance consciencieuse à son successeur, j’ai gardé le silence sur tout ce que tout le monde a vu, lu, perçu.
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Mais maintenant que Benoît n’est plus, et après un nouvel affront à sa personne et à sa mémoire, rien ne peut me retenir. Toujours avec le respect dû.

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En partant du principe que la renonciation de Benoît XVI n’était pas seulement valable, mais qu’elle était nécessaire, parce qu’elle a permis de l’avoir avec nous pendant une décennie, et parce qu’il est finalement (pas entièrement, mais en partie) sorti de la ligne de mire du monde, mais surtout de l’Église (cardinaux, évêques, prêtres) ; en partant du principe que, par conséquent, l’élection du successeur est également pleinement valide, et je tiens à le répéter car cela n’enlève rien à la responsabilité de celui qui occupe désormais ce trône ; en partant du principe que, humainement parlant, mais aussi pour les gestes et les paroles durant le pontificat, le pape régnant n’a jamais suscité d’affection ou de sympathie, mais plutôt des sentiments de méfiance à l’égard d’une personne qui a toujours été jugée peu clémente, pour ne pas dire fausse.

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Sur un point, je l’ai trouvé sincère : sa dévotion à Benoît XVI, qui se manifeste de diverses manières, parfois même belles. Après ce matin, après ces jours, peut-être ai-je tiré des conclusions erronées ; peut-être ai-je voulu voir quelque chose de beau et de bon qui n’était en fait pas là.

Patience, maintenant lui et tous ses amis, compagnons de confiance, biographes, serviteurs courtisans et lèche-bottes (cardinal Becciu docet), peuvent enfin prendre leur envol, libérés de la présence d’un homme qui ne leur a jamais rien fait, sinon tout donné.

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Je ne me joins pas au chœur des « Santo subito ». Non pas parce que Benoît XVI n’est pas déjà un saint, mais parce que je ne suis pas intéressé par un titre donné par une Église composée de tels hommes.

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Benoît a toujours été et sera toujours quelque chose d’autre.
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La Vigna del Signore

Je crois comprendre qu’il s’agit d’un adieu:

Quel dommage! Mais chapeau à l’auteur!

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