Mais non, à la réflexion, il n’aurait pas pu (et au fond c’est mieux ainsi). Car c’est une homélie très personnelle (en ce sens qu’elle est aussi émaillée de souvenirs personnels), et surtout, écrite avec le cœur, par quelqu’un qui connaissait Benoît XVI et qui l’aimait vraiment. Et qui partage avec lui le goût de la musique dans laquelle il reconnaît la Beauté qui vient de Dieu (évidemment, ce n’est pas François!). Elles a été prononcée par Mgr Jesús Sanz Montes, franciscain, Archevêque d’Oviedo (nommé par Benoît XVI en 2009), lors de la messe solennelle célébrée en mémoire du Saint-Père.

Il y a des étoiles qui se fanent dans le crépuscule de leur scintillement emprunté.

Mais il y a des étoiles qui continuent de briller au firmament de l’histoire parce qu’elles ont une lumière qui leur est propre, même si elle leur a été donnée. Des étoiles qui étaient le canal et non l’éclipse de la Lumière en majuscules.

Dans la déjà longue histoire du christianisme, nous avons des constellations de sages et de saints qui nous ont guidés à travers les péripéties de la vie, à travers les méandres où la confusion des idées, les vallées sombres et la médiocrité autorisée nous ont empêchés de distinguer ce qui vaut la peine de ce qui est faux, ce qui est transparent et beau de ce qui est un faux maquillage, ce qui est gentil de ce qui est une posture feinte.

C’est alors qu’émergent les grands, qui sont souvent en même temps simples, portant un haut témoignage de la vérité, de la bonté et de la beauté qu’ils ont passionnément cherchées, trouvées et vécues. C’est pourquoi ils sont des étoiles qui continuent à éclairer les chemins des frères et des sœurs qui poursuivent leur pèlerinage vers le but béni qu’ils ont déjà atteint.

C’est une façon de se souvenir de Joseph Ratzinger, notre bien-aimé pape Benoît XVI. Sa vie est une collection de dons et de talents qui, associés à ses limites humaines, ont servi à faire de lui un immense don du ciel, comme le reconnaissent ces jours-ci ceux d’entre nous qui ont vécu la mort et l’adieu d’une personne inoubliable. Il reste les mots de son testament spirituel, où la gratitude précise et le pardon concret sont les strophes d’une longue biographie si pleine de bien, de paix et de sagesse.

(…) Les larmes ne nous sont pas épargnées, bien que pleurer ne soit jamais un désespoir face au vide muet et solitaire du néant. Nous croyons qu’il existe une vie éternelle qui ne s’arrête pas, et nous trouvons la simple vie, même longue infiniment insuffisante. C’est ce qui est également arrivé à notre Pape Benoît XVI. Nous l’avons vu dans la lente procession de ceux qui ont lentement porté son cercueil sur leurs épaules depuis la place Saint-Pierre à Rome jusqu’aux grottes de la basilique vaticane où sa dépouille reposera dans la même niche qui a servi de tombeau à saint Jean XXIII et à saint Jean-Paul II. Cela ne semble pas être de mauvais préambules à un iter souhaitable et tant désiré.

Les derniers mots prononcés par cet immense pasteur, Joseph Ratzinger, étaient émouvants, ses derniers mots sur terre, comme si on lui montrait son billet pour le paradis vers lequel il était un pèlerin et aux portes duquel se tiendrait le Bon Pasteur lui-même, Jésus-Christ : « Jésus, ich liebe Dich », a-t-il prononcé dans sa langue maternelle allemande [?], « Jésus, je t’aime ». Si simple, si grand, si beau et profond. Comme tout son enseignement lorsqu’il était professeur de premier ordre, ou comme son enseignement épiscopal dans les différentes missions et sièges pastoraux, tant à Munich que plus tard à Rome.

Nous avons eu un Pape saint et missionnaire en la personne de Saint Jean Paul II, dont Ratzinger était un proche collaborateur et ami. En lui, nous avons eu un Pape sage qui deviendra aussi un saint lorsque l’Église nous le proposera. Mais sa sagesse est celle que nous avons entendue dans la première lecture de cette messe :

La vie des justes est entre les mains de Dieu, et aucun tourment ne les atteindra. Les insensés pensaient qu’ils étaient morts, et considéraient leur passage comme un déshonneur, et leur départ du milieu de nous comme une ruine, mais ils sont en paix. Bien que les gens pensaient qu’ils purgeaient une peine, leur espoir était plein d’immortalité. Ils ont subi de petits châtiments, ils recevront de grands biens, parce que Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de lui » .

Livre de la Sagesse, 3, 1-5

Tel est le destin de ceux qui ont vécu leurs jours avec un tel dévouement, sans duplicité ni mensonge, mais en laissant Dieu mettre sur leurs lèvres la vérité annoncée et avec leurs mains distribuer la bonté et la joie.

Tous ceux qui ont vraiment voulu rappeler la stature humaine et morale de Joseph Ratzinger au cours de sa longue vie, ont fini par s’accorder sur ce profil que seuls les grands ont : la bonté qui nous rend aimables quand nous les regardons malgré le mal qui nous entoure, la vérité de celui qui coopère sans tromperie avec ce qui est juste au milieu d’un monde de tant de mensonges, et la beauté de celui qui découvre dans tant de visages et de recoins de la vie la beauté cachée qui mérite d’être admirée.

La profonde formation culturelle, humaniste et théologique de Ratzinger sera le talent que Dieu a donné à l’Église contemporaine. Nous sortions d’une période de turbulence, après des crises économiques et des guerres inoubliables. La fracture qui s’ouvrait en Occident menaçait de briser l’histoire lorsqu’elle oubliait et trahissait ses racines chrétiennes en Europe. Il fallait un gardien pour prévenir du danger et indiquer le chemin du retour vers le but. Sans éclats catastrophistes ni menaces provocatrices, avec la lucidité de celui qui s’engage humblement dans le dialogue en respectant l’autre par respect suprême de la vérité et de la vie.

Il n’y a pas eu de fuite piétiste ou d’apostasie blasphématoire, mais une recherche partagée avec ceux qui ne censurent pas les questions essentielles comme point de départ. Seuls ceux qui aiment ces questions reconnaissent la réponse quand elle se présente, comme le disait R.M. Rilke. La question sera toujours celle qui n’est pas résolue dans le cœur et qui éveille l’intelligence de ceux qui sont capables de lire les choses intérieurement. C’est pourquoi Ratzinger, en tant que théologien et pasteur, n’a pas eu peur de dialoguer avec la modernité, avec le monde classique, avec la sagesse biblique et patristique, avec les maîtres médiévaux, avec les saints de tous les temps, avec les intellectuels contemporains, en montrant comment la foi est raisonnable, la charité s’accorde avec la vérité et l’espérance nous sauve.

Il jouissait de la qualité intellectuelle d’un homme d’Église : savoir dialoguer avec tout ce qui se passe. Dialoguer, c’est avoir un jugement sur les choses et entrer dans ce qu’elles ont de vérité pleine, de demi-vérité ou de mensonge manifeste. Ni la servilité de ceux qui se soumettent sans esprit critique, ni la belligérance de ceux qui maudissent et contredisent tout, mais la liberté sage et sereine de ceux qui, sans renoncer humblement à leur position raisonnable, savent dialoguer avec tous les autres.

Même si Joseph Ratzinger a fait l’objet, avant, pendant et après son accession à la papauté, d’une série d’étiquettes désobligeantes et idéologiquement chargées qui visaient à le ridiculiser jusqu’à la censure, sa figure est devenue de plus en plus importante à mesure qu’il nous donnait, avec simplicité et audace, la parole qu’il devait nous annoncer en ce moment historique qui est le nôtre.

C’est peut-être ce qui surprend et irrite le plus ses ennemis déclarés. Il n’a pas voulu prendre pour acquises les vraies vérités dans une Europe dont les racines chrétiennes ont été extrêmement affaiblies. Il n’a pas non plus jugé innocent le projet culturel qui, à partir d’un sécularisme anti-chrétien, nous est imposé dans tant de scénarios politiques et d’aréopages médiatiques. C’est sa voix humble et solide qui nous a rapprochés de la vérité lumineuse.

Parce que nous savons qu’il y a d’autres porte-parole qui vocifèent leurs projets de civilisations alliées, d’éducations domestiquées dans leur système, de relativisme total dans la foire au non-sens sans horizon moral, soucieux de légiférer avec une hâte idéologique ce qui détruit les vies anthropologiques et les traditions culturelles. Ainsi, comme elle l’a fait tout au long de sa longue histoire, la voix de l’Église continuera à raconter à qui veut l’entendre cette vieille et éternelle histoire de la beauté et de la bonté avec lesquelles Dieu a rêvé le destin de ses enfants au premier matin, même si, dans le parcours quotidien de nos vies, les différentes générations n’ont pas été capables de comprendre Dieu, de le croire et d’adhérer à ce qu’il nous a dit et montré pour notre bonheur. C’est ce que nous trouvons dans le parcours biographique de Joseph Ratzinger qui, sous le nom de Benoît XVI, a exprimé sa longue trajectoire humaine, théologique et pastorale en tant que pontife.

Et c’est cette sagesse que Jésus communique en partageant son secret, comme nous le dit l’Évangile, alors qu’il rendait grâce à Dieu le Père parce qu’il y a des choses qui ne sont pas comprises par les sages et les arrogants, mais par les sages et les simples (Mt 11, 25-30). Le pape Benoît XVI a témoigné de cette sagesse profonde, belle et simple de nombreuses manières. C’est pourquoi nous allions écouter les paroles qui sortaient de son enseignement avec la joie sur nos visages, les raisons de notre foi et de notre espérance et le feu dans nos cœurs.

Il y a deux textes très importants de Joseph Ratzinger qui m’arrivent comme un cadeau chaque fois que je les relis et les savoure avec beaucoup de gratitude. Ils m’ont permis de me situer dans cet adieu à l’homme qui a été important dans mes études, puis dans mon enseignement universitaire en tant que théologien, et dans mes pérégrinations épiscopales, apprenant la manière et le mode d’exercice du ministère. Ce n’est pas en vain que saint Jean-Paul II m’a nommé évêque de Huesca et de Jaca, et plus tard, c’est Benoît XVI qui m’a amené aux Asturies comme archevêque métropolitain, en m’imposant ce pallium que je porte sur mes épaules.

Le premier texte a été prononcé en tant que cardinal lors de l’homélie des funérailles de Jean-Paul II. C’est l’adieu délicat qui avait submergé tout le peuple de Dieu lors des adieux du saint pape :

Aucun d’entre nous ne peut oublier comment, le dernier dimanche de Pâques de sa vie, le Saint-Père, marqué par la souffrance, s’est à nouveau penché par la fenêtre du Palais apostolique du Vatican et a donné pour la dernière fois la bénédiction Urbi et Orbi. Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé se tient maintenant à la fenêtre de la maison du Père, nous voit et nous bénit. Oui, bénissez-nous, Saint-Père. Nous confions votre chère âme à la Mère de Dieu, votre Mère, qui vous a guidée chaque jour et vous guidera maintenant vers la gloire éternelle de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Après sa belle et profonde homélie, pleine d’affection et de gratitude pour Jean-Paul II, il a fait des adieux chaleureux à celui à qui il a demandé de continuer à nous bénir du ciel, comme il le fera désormais lui aussi.

Quel beau dialogue entre deux amis, deux pasteurs, qui face au mystère de la mort sont capables de la regarder en face avec la paix sereine que nous donne l’espérance chrétienne. Et si le pape Jean-Paul II a été reçu comme l’ouragan Wojtyla, son successeur était autre chose. Son successeur était autre chose : une brise légère. Il y avait un dénominateur commun : se laisser mouvoir par le souffle de l’Esprit au moment où Dieu écrivait dans chaque partie de l’histoire récente. Quand il a fallu faire de la place pour un vent fort qui enlèverait les forteresses, Dieu a soufflé fort dans le pape polonais. Quand il a fallu accueillir doucement la brise légère qui apporterait la paix en ouvrant des horizons de beauté et de bonté, le Seigneur a murmuré son souffle au pape allemand. Deux géants de la foi qui, dans leur amitié chrétienne et leur complémentarité ecclésiale, ont écrit une page précieuse de l’histoire récente du peuple de Dieu. Quelle belle amitié entre deux pasteurs qui ont su créer les ponts dont l’Église avait besoin pour approcher l’homme contemporain avec ses questions et ses blessures !

Le deuxième texte est sa première homélie en tant que successeur de Pierre. Il nous a donné un aperçu de son programme papal. Il nous a surpris par sa simplicité et nous a conquis par sa spiritualité profonde et humble :

En ce moment, je n’ai pas besoin de présenter un programme de gouvernement… Mon véritable programme de gouvernement n’est pas de faire ma propre volonté, de suivre mes propres idées, mais de me placer, avec toute l’Église, à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur et de me laisser conduire par Lui, afin que ce soit Lui-même qui conduise l’Église à cette heure de notre histoire.

Quelle déclaration d’intention!

Il y a un dernier point que je voudrais souligner dans la célébration de cette messe de funérailles pour le Pape Benoît XVI. En 2005, le cardinal Ratzinger a été envoyé par le pape Jean-Paul II pour présider les funérailles de Mgr Luigi Giussani, fondateur du mouvement Communion et Libération, dans la cathédrale de Milan. Dans une homélie inoubliable, il a commencé par évoquer ce grand prêtre italien, éducateur de tant de générations de jeunes:

Don Giussani a grandi dans une maison pauvre en pain, mais riche en musique, et c’est pourquoi, dès le premier instant, il a été touché, voire blessé, par le désir de la beauté ; mais il ne s’est pas contenté de n’importe quelle beauté, d’une beauté banale : il a cherché la Beauté elle-même, la Beauté infinie. Et c’est ainsi qu’il a trouvé le Christ, la vraie beauté, le chemin de la vie et la vraie joie.

Voilà comment sa vie était grande.

Pour paraphraser Paul Claudel, on peut dire que la musique, comme la nuit, se prête à être la complice de Dieu. À tel point qu’il existe une beauté qui nous a laissés « blessés », une blessure qui, loin de nous détruire, nous convoque à l’aimable vérité pour laquelle nous sommes nés. Ainsi, la musique nous fait un clin d’œil qui n’est ni malicieux ni banal, mais qui vient à nous pour nous faire entrer dans cette beauté ineffable qui rêve toujours dans notre cœur. Toute écoute doit nous permettre non seulement de jouir d’une bonne musique d’un point de vue esthétique, mais aussi d’intuitionner ou de reconnaître le langage qui nous apporte un message qui a à voir avec ce qui bat dans notre cœur comme une humble demande de bonheur, ce qui coïncide précisément avec ce que Dieu nous offre comme destin ultime.

Il est donc compréhensible que, lors du premier concert qu’on lui a offert à Rome en tant que pape avec un orchestre de Stuttgart, il ait été ému en déclarant :

En regardant ma vie passée, je remercie Dieu d’avoir placé la musique à mes côtés, presque comme un compagnon de voyage, qui m’a toujours apporté réconfort et joie. Je remercie également les personnes qui, dès les premières années de mon enfance, m’ont rapproché de cette source d’inspiration et de sérénité. Je remercie ceux qui unissent la musique et la prière dans la louange harmonieuse de Dieu et de ses œuvres : ils nous aident à glorifier le Créateur et Rédempteur du monde, qui est l’œuvre merveilleuse de ses mains. Et je forme le vœu que la grandeur et la beauté de la musique puissent également vous donner, chers amis, une inspiration nouvelle et continue pour construire un monde d’amour, de solidarité et de paix.

C’est avec cet enthousiasme que nous sommes nous aussi venus des Asturies pour lui offrir un concert avec notre Orquesta Sinfónica del Principado de Asturias (OSPA) [ndt: nous en avons parlé en détail ici, et traduit le discours du Pape: benoit-et-moi.fr/2011]. Il a posé comme condition qu’il s’agisse de thèmes espagnols ou inspirés par l’Espagne. Un petit morceau d’Espagne, un fragment des Asturies, voilà ce que nous avons pu écouter avec délectation en cette heure symphonique dans le cadre inoubliable de la salle Paul VI, accompagnant un amoureux de bonne musique aussi illustre et aimé qu’un père face aux blessures humaines, comme l’était Benoît XVI.

Le Pape a déclaré que le concert était un voyage intérieur vers ce qui nous constitue en tant que peuple, vers notre génie le plus authentique, qui s’exprime aussi dans la fougue ou la retenue des notes extatiques ou des silences discrets au sein du pentagramme de la vie. Parce que c’est l’itinéraire que le Pape a voulu nous dessiner avec ses mots autour de ce qu’il a appelé avec un étonnement reconnaissant le « voyage intérieur ». Ce sont les mots que le Saint-Père a utilisés à la fin du concert lorsqu’il nous a adressé ses paroles. Et il enfilait en un filigrane délicat ce qui constituait ce tableau musical qui nous faisait entendre la manière d’être hispanique, notre manière asturienne avec la beauté de notre terre et la noblesse de notre peuple. La vie connaît des moments agréables, ludiques, mais aussi cette même vie, devient soudainement sévère, grossière, insupportable, face à l’imposture de la douleur et aux mille défis, qui nous imposent de danser autour des feux qui nous brûlent. La musique de Manuel de Falla, Isaac Albéniz, Richard Strauss, Nikolai Rimsky-Korsakov nous l’a chantée dans le concert, mais les mots de l’intervention du Pape nous ont donné une clé pour l’écouter.

Nous offrons cette sainte messe pour son repos éternel. Maintenant a commencé pour lui cette rencontre avec le Jésus qu’il a tant aimé de tout son cœur, qu’il a étudié avec passion et vénération, qu’il a expliqué comme un maître brillant et profond, qu’il a prêché avec une beauté inoubliable, qu’il a témoigné en tant de moments, en payant le prix élevé que la fidélité comporte et encourt. Une rencontre qui ne déçoit pas par le désenchantement ou par un piège éculé. Le ciel que Jésus nous a promis ouvre ses portes à ce vieux pêcheur qui arrive avec ses vieilles sandales. La Vierge Marie, Pierre et tous les saints, à qui il a dédié ses plus belles catéchèses, seront venus à sa rencontre.

Il y a quelques mois, il a écrit quelque chose d’émouvant sur sa rencontre avec Dieu :

J’ai beaucoup de raisons d’avoir peur et d’être effrayé quand je regarde ma longue vie, et pourtant je suis heureux parce que je crois fermement que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste, mais aussi l’ami et le frère qui a souffert pour mes défauts, et donc, en tant que juge, il est aussi mon avocat… Être chrétien me donne l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de passer avec confiance la porte sombre de la mort. À cet égard, je me souviens constamment de ce que dit Jean au début de l’Apocalypse : il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme un mort. Mais le Seigneur, posant sa main droite sur lui, lui dit : « Ne crains pas, c’est moi »

(Ap 1,12-17).

Aux côtés du Pape Saint qu’était Jean-Paul II, vient maintenant le Pape Sage. Quel précieux héritage Dieu nous donne ! Ce sont les traces d’un grand homme, d’un grand théologien et d’un grand pape qui nous apporte aussi le cri de prière des simples, de tant de jeunes, que l’on entendait à l’époque à propos du pape polonais : santo subito, santo pronto. C’est ce que nous demandons aussi pour lui, alors que nous sommes reconnaissants pour le don précieux de sa vie et que nous prions pour son repos éternel au Seigneur ressuscité et à Marie notre douce mère. Qu’il repose en paix. Qu’elle intercède pour nous.

+ Frère Jesús Sanz Montes, ofm
Archevêque d’Oviedo

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