L’infatigable blogueur Specola commente longuement aujourd’hui la dernière interview aéroportée de François (qui a trouvé très peu d’échos en France, allez savoir pourquoi…), notamment la partie consacrée à sa relation avec Benoît XVI, tout droit sortie de son imagination et certainement très éloignée de la réalité des faits. Le Pape accuse « certains » qui sont « des gens de parti » et pas « d’église » d’instrumentaliser la mort de Benoît XVI à leur profit, alors que c’est lui-même qui le fait de façon éhontée, utilisant son prédécesseur comme caution de la légitimité de ses actes.
« Saint-Père« , ce n’est pas beau de mentir, surtout pour un pape! Auriez-vous attendu la mort de Benoît XVI pour porter une ultime estocade à la messe en latin, tout en affirmant que c’était le vœu du pape défunt, insinuant au passage un revirement à 180 degrés de sa part relativement à son enseignement passé ?


Voici le verbatim de KTO, accompagné de sous-titres à peu près fidèles.
A écouter attentivement si l’on comprend l’italien (ici, plutôt, le bergoglien, ce n’est pas tout à fait pareil)

Specola, 7 février

Le voyage est maintenant terminé et nous revenons à la guerre quotidienne sur le territoire papal. De nombreux articles, sans surprise, sont consacrés à la conférence de presse du voyage de retour. C’est la coutume, le pape François jouit du don, très peu digne du ministère pétrinien, de mettre la pagaille dès qu’il improvise. À ce stade, il est clair qu’il le sait et semble y prendre plaisir, tant le fait de retomber sur la même pierre, délibérément et volontairement, ne peut être dû uniquement à une mauvaise mémoire.

Passons maintenant aux réactions à la conférence de presse brève mais intense du pape François. Un de nos lecteurs réguliers nous a envoyé un long commentaire hier dans lequel il a longuement étudié les paroles de François et est arrivé à la conclusion à laquelle nous sommes tous arrivés : la confusion. Ce qui est déroutant, c’est qu’avec une œuvre personnelle et un magistère, publics et publiés, aussi immense que ceux du pape Benoît il nous dit maintenant que dans leurs conversations personnelles, pour autant que nous le sachions très brèves, il pensait le contraire et était heureux des décisions prises au cours de ce pontificat.

Il y a peu de jours, le président des évêques allemands, qui ne jouit évidemment pas de nos sympathies, lui a rappelé à juste titre que l’Eglise, pas plus que n’importe quelle autre chose en ce monde, ne se gouverne par des interviews. Le pape François a un goût immodéré pour donner des interviews à tout va, et pour donner son avis sur le divin et l’humain. Le résultat est que cela n’est d’aucune utilité pour le gouvernement et il le sait, mais cela en énerve plus d’un, ajoutant à la confusion. Dans plusieurs passages de la brève conférence de presse, il reconnaît, à propos de questions importantes, qu’il « ne se souvient pas », pour créer plus de confusion que celle qui existe déjà.

S’il y a une chose qui caractérise l’œuvre immense de Benoît XVI, c’est sa clarté, tout le contraire d’une confusion recherchée qui ne peut être que le fruit d’une confusion mentale adolescente indigne de si hautes responsabilités.

Il est naturel, bien compréhensible, que nous écoutions avec méfiance tant de confusion et tant de contradiction en si peu de mots. Il n’est pas possible de traiter tout le monde d’inutile, d’incapable, de tordu, sans morale, rigide, qui doit accepter la confusion éternelle comme mode de pensée.

La mort et les funérailles de Benoît XVI furent, et sont toujours, une manifestation de foi et d’amour pour l’église. Le véritable amour ne s’achète pas, on peut acheter un mirage qui met moins de temps à disparaître qu’à apparaître. Affirmer que : « La mort de Benoît XVI a été exploitée par des gens de parti, pas de l’Église, des gens sans éthique », relève du commentaire de taverne, n’a aucune substance et discrédite l’orateur bien plus que ses précepteurs anonymes.

Le long commentaire pontifical sur l’ « amitié » et la coïncidence totale des opinions entre le pape François et le pape Benoît ne peut être dû qu’à une mauvaise mémoire, espérons que c’est cela, et non à une volonté continue et manifeste de tordre l’histoire, en mentant impitoyablement.

Condamner, appliquer des condamnations absurdes et ordonner le silence à ceux qui peuvent et doivent se défendre, a de nombreux noms et aucun n’est joli.

Dans cette pagaille, quelqu’un nous ment, nous le saurons bientôt. Les rumeurs qui circulent au Vatican parlent d’un projet normatif abolissant définitivement la célébration de l’ancienne messe, y compris le dimanche, et supprimant l’administration des sacrements. Nous vendront-ils cela comme quelque chose que Benoît XVI trouvait bien et avec lequel il était absolument d’accord ? Ce serait un pas de plus vers la consolidation d’une église clandestine indépendante du régime.

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