Le découvreur du VIH a disparu le 8 février 2022, sa mort a été complètement blackoutée par la quasi unanimité des médias et des politiques. Avec de très rares (et hélas limitées par leur présence… modeste dans les revues de presse) exceptions. Après l’hommage italien du docteur Gulisano que j’ai traduit dans ces pages (Réflexion à un an de la mort du Professeur Montagnier), voici celui de Boulevard Voltaire, publié aujourd’hui

Pour que les idées soient acceptées, elles doivent rester dans l’axe tracé par la majorité et admis par ceux qui gouvernent et financent. Cette majorité ne peut, bien sûr, pas se tromper et, pour diverses raisons, il est très facile d’y adhérer. On appelle cela le consensus scientifique. C’est sur ce principe que s’est imposé le dogme du réchauffement climatique anthropique, et désormais, les voix discordantes n’ont plus la parole dans les médias officiels ni sur certains réseaux sociaux.

Marc Le Menn (*)
Boulevard Voltaire
6 mars 2023

Le professeur Montagnier, découvreur du VIH, est mort le 8 février 2022 à l’âge de 89 ans. Il faisait partie des quelque douze Français à avoir reçu le prix Nobel de médecine depuis sa création en 1901. Cependant, en 2020, ses propos sur l’origine artificielle du virus SARS-CoV-2 lui avait valu l’ignorance du gouvernement qui, à sa mort, n’a pas daigné lui adresser un simple message honorifique, alors qu’il était grand-officier de la Légion d’honneur et qu’à ce titre il aurait eu droit aux honneurs militaires.

Il s’avère qu’un rapport récent des services de renseignement américains estime « très probable » une fuite du laboratoire de Wuhan, en Chine. En 2022, le journal Le Monde, comme la plupart des autres journaux, s’était érigé en juge autoproclamé de la pensée scientifique en sous-titrant : « Depuis plus de dix ans, les propos non fondés scientifiquement du biologiste français avaient suscité de nombreuses polémiques. »

Etait-ce réellement la seule chose à retenir de ce scientifique d’exception ? Penser différemment, n’est-ce pas la première des qualités dont un chercheur digne de ce nom devrait se prévaloir pour pouvoir percer les mystères de la nature ? Comme l’avait bien expliqué le professeur Raoult, lors d’une interview sur Sud Radio il y a un an, sa découverte du VIH n’était pas le fait du hasard mais bien d’un savoir et d’une intuition hors du commun qui lui ont permis de créer un laboratoire dans un champ, nouveau à l’époque, qui est celui des oncornavirus. Cela l’avait amené à découvrir les mécanismes du virus du SIDA, avec des explications allant à l’encontre du dogme central de la biologie moléculaire qui prévalait dans les années 80. Rien que pour cela, la planète entière devrait lui être reconnaissante, mais selon Raoult, même à l’époque, il était haï à l’Institut Pasteur dont il a pourtant fait la fortune.

Le propre d’un génie et d’une personne sûre de ses raisonnements est bien de pouvoir réunir des conditions pour faire émerger des idées, d’être en avance sur son temps et de ramer à contre-courant sans craindre la honte ou le ridicule. Telle est la logique des découvertes mise en évidence par le philosophe des sciences Karl Popper. Que ce soit en médecine ou concernant le climat, c’est pourtant bien de l’inverse que peuvent se prévaloir les scientifiques encensés par Le Monde et les médias en général, qui n’ont retenu de Montagnier que les polémiques et déclarations qualifiées par eux-mêmes de « non fondées scientifiquement » car, de nos jours, ce sont les « fact-checkers » qui font et défont la science et édictent ce que le peuple doit en connaître.

Pour que les idées soient acceptées, elles doivent rester dans l’axe tracé par la majorité et admis par ceux qui gouvernent et financent. Cette majorité ne peut, bien sûr, pas se tromper et, pour diverses raisons, il est très facile d’y adhérer. On appelle cela le consensus scientifique. C’est sur ce principe que s’est imposé le dogme du réchauffement climatique anthropique, et désormais, les voix discordantes n’ont plus la parole dans les médias officiels ni sur certains réseaux sociaux.

Le Top 20 du classement de Shanghaï concernant la recherche universitaire est largement dominé par les établissements américains et britanniques. Compte tenu du sort réservé en France aux esprits atypiques, comme pouvait s’en prévaloir le professeur Montagnier, cela n’est pas près de changer.

(*) Ingénieur en physique-instrumentation, docteur en électronique, auteur de nombreuses publications scientifiques, travaille dans un établissement public dédié aux sciences de la mer

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