Le Rapport Kolvenbach introuvable et la prophétie de Rorate Caeli.
Au risque de passer pour rabat-joie, je vais tenter une percée dans le fleuve d’articles laudateurs (tous issus du mainstream) qui saluent les dix ans de pontificat bergoglien. J’ai publié dans ces pages une telle quantité d’articles, essentiellement à charge (la plupart ont été confirmés par les faits, mais certains, liés à un contexte temporel précis et aujourd’hui un peu oublié, datent forcément), qu’il était difficile de faire un choix. J’en ai choisi deux.

Le rapport Kolvenbach

UN JOB POUR UN VRAI JOURNALISTE:
QUI PEUT TROUVER LE ‘RAPPORT KOLVENBACH’ SUR LE PÈRE BERGOGLIO?

rorate-caeli.blogspot.com

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Les supérieurs des sociétés et des ordres religieux sont consultés par la Congrégation pour les évêques quand leurs membres prêtres sont envisagés pour une nomination épiscopale.

C’est une information bien connue et établie au Saint-Siège (comme ça l’était à Buenos Aires avant) que, lorsque le Père Jorge Mario Bergoglio, SJ, a été pressenti par l’archevêque de Buenos Aires d’alors, le cardinal Quarracino, pour devenir son auxiliaire, en 1992, le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus de l’époque, le Père Peter Hans Kolvenbach – qui se battait pour récupérer une certaine crédibilité à son ordre après l’intervention sévère du pape Jean-Paul II et le limogeage d’Arrupe et des Arrupistes qui avaient mené la Compagnie à la ruine après le Concile – avait écrit un rapport défavorable sur la nomination possible.

Le rapport est dit être très détaillé, et révéler toutes les tendances de caractères qui sont évidentes dans la personnalité du Pape actuel.

Aujourd’hui, ce serait l’un des scoops du siècle si un journaliste révélait au monde ce document historique des plus important. Les catholiques « adultes » d’aujourd’hui, « émancipés » par le Concile Vatican II, peuvent sûrement assumer ce dont le Père Kolvenbach a essayé d’avertir le Pape Jean-Paul II et ses conseillers sur le père Bergoglio. Et à coup sûr, le nouveau Vatican éclairé peut être suffisamment transparent pour permettre à tous les catholiques et à tous les autres de connaître le contenu d’un rapport aussi précieux.

Il est temps de le mettre sous la lumière du soleil.

A l’époque, mon amie américaine Teresa, qui tenait un blog hyper-intéressant et hyper-informé aujourd’hui malheureusement disparu commentait:

Le Vatican aura une réponse facile à la question de savoir pourquoi, nous vivants, le rapport Kolvenbach ne verra jamais le jour: il fait partie des archives du pontificat de Jean-Paul II qui ne seront pas rendues publiques avant Dieu sait quand! Les papiers de Pie XII étaient censés devenir disponibles à tout chercheur de bonne foi à partir de 2012. Est-ce qu’ils le sont déjà?

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Bien sûr, tout journaliste de ressources, ayant la possibilité de regarder dans les archives du P. Kolvenbach lui-même, ou connaissant quelqu’un au Vatican qui puisse récupérer le rapport Kolvenbach dans les archives de JPII, pourrait le faire, s’il le voulait vraiment.

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(…)
Personne ne se donne la peine de rechercher le rapport Kolvenbach – ou même des infos de l’époque à ce sujet – parce que ce serait ruiner leur récit du pape hyper-parfait.

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A part Sandro Magister, personne n’a même pris la peine de suivre le sentier sordide et apparemment bien documenté laissé derrière lui en Amérique du Sud par le favori du Pape Mgr Ricca, et ses mésaventures homosexuelles.

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Personne, d’ailleurs, ne nous a fourni d’information détaillée sur la façon exacte dont Jorge Mario Bergoglio était considéré par les fidèles de Buenos Aires (et pas seulement par ceux des quartiers de taudis qu’il affectionnait).

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Et, mon exemple favori parmi tous, pas même John Allen, qui s’est rendu à Buenos Aires peu après le 13 Mars 2013 pour vérifier les antécédents du nouveau pape, n’est revenu avec la moindre photo, ou même une description de l’appartement désormais légendaire où on dit que JMB a vécu comme archevêque (y a-t-il quelqu’un pour croire qu’Allen n’aurait pas au minimum pu se faire photographier en face de l’immeuble? Mais niente, nada, zip, zilch!)

Et je n’oublie pas que la biographie officielle de JMB sur le site du Vatican n’a jamais clarifié exactement combien de temps il était resté en Allemagne au moment où il était censé faire une thèse de doctorat sur Guardini, ni pourquoi il a dû rentrer chez lui sans la finir. Ni n’a clarifié que JMB n’a jamais eu un diplôme d’études supérieures en chimie mais seulement un brevet de technicien (ndt: à ce jour, cette information figure sur la version en français).

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Je soulève ces choses non pas pour dénigrer JMB (après tout le cv d’une personne n’est pas forcément uniformément impeccable), mais pour montrer que ce qui a été rapporté sur lui ne l’a pas toujours été dans la transparence et la lumière, comme le Vatican et les ‘FOB’ (fan of Bergoglio) voudraient le faire croire au monde.

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Pourtant, sa popularité est tellement phénoménale qu’il est certain que des faits qui, pour n’importe qui d’autre que lui, pourraient ne pas être vraiment flatteurs, devraient venir à la lumière sans rien ôter à la légende.


La prophétie de Rorate Caeli


rorate-caeli.blogspot.com
20/6/2016
Ma traduction

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Quand, quelques minutes après l’élection du cardinal Bergoglio comme pape, ce site a publié l’article le plus lu de son histoire (cf. Annexe), une anticipation du futur pontificat basée sur l’expérience passée, cette page a été brutalement critiquée à cause de cela. L’expérience du cardinal Bergoglio comme archevêque de Buenos Aires avait fourni plus que suffisamment d’informations sur sa personnalité, ses penchants théologiques, son tempérament. Autrement dit, rien de ce qui a été fait par lui au cours des trois dernières années n’a été une surprise pour ceux qui le connaissaient. C’était prévisible: Saül ne devient pas Paul sans conversion sur le chemin de Damas, et on doit admettre que même Saül avait ce que toute conversion exige – un cœur trop zélé, dur, mais ouvert à la vérité.

Beaucoup de conservateurs, de catholiques de tendance traditionnelle sont si las des scandales hebdomadaires, souvent même quotidiens, procurés par ce Pontificat qu’ils sont à la recherche des voies de sortie faciles. Il se peut que le Pape ne soit pas le Pape. Il se peut que Benoît XVI soit encore le Pape. Il se peut que Benoît XVI n’ait jamais vraiment démissionné: même son secrétaire et actuel préfet de la Maison pontificale, Mgr Georg Gänswein, fournit une ouverture en faveur de cette théorie en impliquant l’existence d’une étrange dyarchie papale.

D’autres âmes se demandent si, peut-être, des révélations privées du passé ou du présent pourraient expliquer cette situation. Des théologiens éminents affirment que les limites de ce qui est supportable ont été atteintes. La critique occasionnelle va même jusqu’à demander la démission du pape.

En l’occurrence, il faut dire encore une fois que c’est un exercice vain: se basant sur la personnalité de ce Pape, il ne démissionnera jamais. Jamais. Et pas seulement: ses partisans, les forces qui ont fait tous les efforts possibles pour le faire élire (y compris saboter les deux pontificats précédents), ne permettraient jamais que cela se produise.
Donc, oui, François reste au Vatican – comme pape «titulaire», pour être clair, jamais comme «émérite» – jusqu’à son dernier souffle, et les fidèles ne devraient pas être surpris si un pape comateux crée encore des cardinaux dans de nombreuses années…

Annexe


L’article de Rorate Caeli, le 13 mars 2013, à peine une heure après l’élection:

L’HORREUR
Un journaliste Buenos Aires décrit Bergoglio

Nous avons beaucoup d’amis dans le monde entier, y compris dans la chère République argentine. Et nous avons demandé à un ami très cher, Marcelo González, du Panorama Católico Internacional, qui connaît l’Eglise en Argentine comme la paume de sa main, de nous envoyer un rapport sur le nouveau pape.

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De tous les candidats impensables, Jorge Mario Bergoglio est peut-être le pire. Non pas parce qu’il professe ouvertement des doctrines contre la foi et la morale, mais parce que, à en juger par son travail comme archevêque de Buenos Aires, la foi et la morale semblent avoir été sans importance pour lui.

Ennemi juré de la messe traditionnelle, il en a seulement autorisé des imitations aux mains des ennemis déclarés de l’ancienne liturgie. Il a persécuté chaque prêtre qui faisait un effort pour porter la soutane, prêcher avec fermeté, ou simplement montrait de l’intérêt pour Summorum Pontificum.

Célèbre pour son incohérence (parfois, pour l’inintelligibilité de ses discours et homélies), habitué à l’utilisation d’expressions grossières, démagogiques et ambiguës, on ne peut pas dire que son magistère est hétérodoxe, mais plutôt inexistant à cause de la confusion qu’il engendre.

Son entourage à la Curie de Buenos Aires, à l’exception de quelques clercs, n’a pas été caractérisée par la vertu de leurs actions. Plusieurs sont fortement soupçonnés d’inconduite morale.

Il n’a pas manqué une occasion pour prêter sa cathédrale aux protestants, aux musulmans, aux juifs, et même à des groupes en faveur d’un dialogue interreligieux impossible et inutile. Il est célèbre pour ses rencontres avec les protestants dans l’arène de Luna Park où, avec le prédicateur de la Maison pontificale, Raniero Cantalamessa, il a été « béni » par des ministres protestants, dans un acte commun de culte où, en pratique, il a accepté la validité des «pouvoirs» des TV-pasteurs.

Cette élection est incompréhensible: il n’est pas polyglotte, il n’a aucune expérience curiale, il ne brille pas pour sa sainteté, il est flou dans la doctrine et la liturgie, il n’a pas lutté contre l’avortement et seulement très faiblement contre le «mariage» homosexuel [approuvé pratiquement sans opposition de l’épiscopat] , il n’a rien qui honore le trône pontifical. Il n’a jamais combattu pour rien d’autre que rester dans des positions de pouvoir.

Il ne peut vraiment pas être ce que Benoît voulait pour l’Eglise. Et il ne semble avoir aucune des conditions requises pour poursuivre son travail.

Que Dieu aide son Eglise. On ne peut jamais écarter, aussi humainement difficile que cela puisse paraître, la possibilité d’une conversion … et, pourtant, l’avenir nous terrifie.

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