Les fact checkers (qui doivent être payés grassement par les « maîtres du monde », sinon, ils sont les dindons de la farce) s’emploient avec zèle à dénoncer les complotistes, coupables d’alimenter la peur en diffusant des prétendues fake news. Complotistes? On le deviendrait à moins, si on lit cette tribune de Bill Gates parue ces jours-ci dans le NYT. Le fondateur de Microsoft publie régulièrement dans la presse planétaire dite mainstream (La Repubblica, El Païs, The Guardian, Le Monde… et bien sûr le navire amiral, le NYT) des projections catastrophistes – unanimement saluées non comme les délires d’un gourou mégalomane (ce qui ne manquerait pas, même si certaines de ses prédictions se réalisent, s’il était dans le « camp des mauvais ») mais comme les avertissements d’un humaniste et d’un visionnaire. La synthèse édifiante (et glaçante) du docteur Gulisano.

SCÉNARIOS DU FUTUR

Gates, le « maître du monde » metteur en scène de futures pandémies

Dr Paolo Gulisano
lanuovabq.it/it/gates-il-padrone-del-mondo-regista-di-future-pandemie

Le temps du Covid touche à sa conclusion, mais l’état d’alerte face à des catastrophes imminentes ne doit pas s’arrêter. Et la ligne à suivre pour s’organiser est dictée par Bill Gates, dans un article de « Maître du monde ». L’oligarque philanthrope préconise la création d’un Global Health Emergency Corps, une équipe d’intervention rapide sous l’égide de l’OMS, mais qui agira comme une caste technocratique internationale. L’objectif est de nous faire entrer dans la tête que « nous sommes entrés dans l’ère des pandémies » et que nous devons vivre dans la peur de tomber malade.

Si les pandémies n’existaient pas, il faudrait les inventer, tant elles sont utiles pour les grands changements. En novembre 2020, la grande revue scientifique Science nous annonçait que l’urgence Covid durerait jusqu’en 2025, et que des mesures restrictives sur les libertés devraient être mises en place jusqu’à fin 2022. C’étaient des prophéties faciles, mais le temps du Covid est en train de s’achever. Bien sûr, on continue à faire peur avec de nouveaux variants, mais il est désormais évident que même les nouvelles souches baptisées des noms les plus fantaisistes empruntés à la fiction d’horreur n’ont plus l’impact psychologique du virus de Wuhan. Il est donc temps de lancer sur le marché un nouveau produit, une nouvelle menace pandémique. Les gens doivent se mettre dans la tête que « nous sommes entrés dans l’ère des pandémies » et vivre dans la peur de tomber malade.

C’est Bill Gates en personne qui s’est chargé d’annoncer les catastrophes à venir dans un article publié le 19 mars dans le New York Times [original ICI, l’article a été traduit en italien sur Repubblica – en accès payant -, je ne l’ai pas encore trouvé en français]. Un véritable prologue solennel, avec le froncement de sourcils du Maître du monde qui donne des ordres et des directives.

L’incipit de l’article se veut un avertissement condescendant aux bonnes ménagères américaines :

« Imaginez qu’il y ait un petit feu dans votre cuisine. Votre alarme incendie se déclenche, alertant tout le monde à proximité du danger. Quelqu’un appelle le 911. Vous essayez d’éteindre le feu vous-même, peut-être même avec un extincteur sous l’évier. Si cela ne fonctionne pas, vous savez comment évacuer les lieux en toute sécurité. Lorsque vous sortez, un camion de pompiers est déjà en route. Les pompiers utilisent la bouche d’incendie située devant votre maison pour éteindre les flammes avant que les maisons de vos voisins ne risquent de prendre feu ».

Voilà, dit Gates : nous devons nous préparer à lutter contre les nouvelles épidémies de maladies comme nous nous préparons à lutter contre les incendies. Mais à une échelle beaucoup plus grande.

Gates propose donc une véritable task force anti-pandémie, une véritable armée aux pouvoirs illimités et supranationaux, mais la camoufle derrière l’image rassurante des pompiers. Qui n’admire, n’estime et n’aime les pompiers ?

« Le monde a besoin d’un système bien financé, prêt à intervenir immédiatement en cas de danger. Je suis optimiste quant au réseau que l’OMS et ses partenaires sont en train de mettre en place et qui s’appelle le Global Health Emergency Corps. Ce réseau, qui regroupe les principaux responsables des urgences dans le monde, travaillera ensemble pour se préparer à la prochaine pandémie ».

Selon Gates, la nécessité de ces corps spéciaux découle de ce qu’il considère comme une incapacité collective à se préparer aux pandémies, malgré les nombreux avertissements lancés au cours des années précédentes, faisant référence, sans les nommer, à ces épidémies fantômes, la grippe aviaire en 2005 et la grippe porcine en 2009, qui ont été annoncées mais n’ont jamais eu lieu. Puis vint le Covid. Mais, selon Gates, le monde n’a toujours pas compris la leçon. Le monde, selon l’oligarque américain, ne se prépare toujours pas de manière adéquate à la prochaine pandémie, ajoute-t-il. Le langage n’est pas celui d’un simple milliardaire, mais d’un véritable Maître du monde, qui prévient : « Mais il n’est pas trop tard pour éviter que l’histoire ne se répète ».

Il entre ensuite dans les détails opérationnels : le Corps d’urgence, après avoir été mis en place, devra effectuer des exercices pour « s’entraîner en cas d’épidémies ». Par conséquent, tout le monde – gouvernements, personnel de santé, personnel médical d’urgence – doit savoir ce qu’il faut faire en cas d’apparition d’une épidémie potentielle. L’une des tâches les plus importantes de l’organisme, explique le philanthrope autoproclamé, sera d’agir rapidement pour stopper la propagation d’un agent pathogène. Pour agir rapidement, les pays doivent disposer de capacités d’analyse à grande échelle permettant d’identifier rapidement les menaces potentielles. La surveillance de l’environnement, telle que l’analyse des eaux usées, est cruciale, car de nombreux agents pathogènes sont présents dans les déchets humains. Si un échantillon d’eau usée est positif, une équipe d’intervention rapide se déploie dans la zone touchée pour trouver les personnes susceptibles d’être infectées, mettre en œuvre un plan d’intervention et commencer l’éducation nécessaire de la communauté sur ce qu’il faut rechercher et sur la manière de se protéger.

Depuis des années, les systèmes de santé des différents pays élaborent des plans de lutte contre les pandémies, tout comme l’OMS elle-même ; aujourd’hui, ce n’est plus nécessaire : les directives émanent directement du patron de Microsoft, investi d’on ne sait quelle autorité politique et scientifique. Il ne s’en occupera évidemment pas lui-même : son rôle est dans la salle de contrôle, mais ensuite l’Emergency Corps devra s’appuyer sur les réseaux d’experts existants.

« Le Corps d’urgence veillera à ce que les pays et les systèmes de santé soient coordonnés avant une situation d’urgence, afin que tout se passe bien en temps de crise. C’est là que la pratique rend parfaits. En organisant des exercices et des simulations, le corps d’urgence découvrira les domaines dans lesquels les pays et les dirigeants ne sont pas prêts et nous aidera à les résoudre ».

Comme les simulations qui ont eu lieu fin 2019 aux États-Unis, coordonnées à l’époque par la CIA et dénoncées par Robert Kennedy.

Le projet de Gates envisage donc une sorte de caste technocratique internationale, où certes l’OMS jouera encore un rôle important, mais où surtout cette nouvelle agence, ces unités spéciales, devront se développer : Global Health Emergency Corps, un nom que nous devrons apprendre à connaître. Car, souligne-t-il à la fin de sa proclamation déguisée en article, le monde est toujours menacé, attaqué par des pathogènes, notamment respiratoires. Et là, Gates tire habilement parti de la terreur que la propagande a instillée dans la population au cours des trois dernières années, celle de mourir étouffé.

Mais ce n’est pas tout : Gates détaille également les menaces possibles qui devraient nous faire vivre dans un état de peur permanent :

« Et si le prochain agent pathogène potentiellement pandémique se propageait par le biais de gouttelettes de surface ? Ou s’il se transmet par voie sexuelle comme le VIH ? Et s’il était le résultat d’un acte de bioterrorisme ? Chaque scénario exige une réponse différente et l’Emergency Corps peut aider le monde à se préparer à chacun d’entre eux ».

Les paroles de l’oligarque américain ne sont pas seulement des souhaits, des espoirs : ce sont des ordres de service, qu’il doivent être suivies.

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