Comme il le fait quotidiennement (voir sa « couverture » du deuil de Benoît XVI), le blogueur Specola propose une revue de presse vaticane, provenant principalement des médias italiens, mais aussi hispanophones, toutes sources scrupuleusement citées. Hier, entre autres sujets, il y avait une synthèse des derniers développements de « l’affaire ». Précédée d’une remarque qui me semble particulièrement importante (couverture en France: pratiquement zéro, ça n’intéresse apparemment personne que l’Eglise et le pape soient traînés dans la boue), et que je reprends dans le titre.

…Opération Orlandi au Vatican


Specola, 16 avril

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Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’articles sur l’affaire Orlandi, nous savons que beaucoup de nos lecteurs sont perdus dans l’affaire et la considèrent comme très italienne, nous pensons qu’il s’agit d’une erreur et, comme nous le voyons aujourd’hui, elle déborde sur le Vatican et les derniers pontificats et peut avoir de nombreuses ramifications.

La demande de vérité de la famille est tout à fait légitime et doit être poursuivie jusqu’à ses ultimes conséquences, mais, une fois de plus, elle est instrumentalisée.

L’insinuation selon laquelle Jean-Paul II et Benoît XVI auraient été impliqués dans la disparition d’Emanuela Orlandi et auraient couvert des crimes abominables est inacceptable et mensongère. Les reportages se concentrent sur les déclarations de Pietro Orlandi – qui sont plus que des insinuations -, sur Jean-Paul II. Le silence assourdissant du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale italienne témoigne d’une complicité inquiétante dans cette opération honteuse de la part de quelqu’un qui, au-delà de ses proclamations, s’est entouré de personnages méprisables et moralement compromis, leur garantissant protection et impunité.

Jean-Paul II était-il un prédateur sexuel de jeunes filles ? Sortait-il le soir de son appartement du Vatican avec deux monsignori polonais pour assouvir ses goûts pédophiles ? La disparition et l’élimination d’Emanuela Orlandi en juin 1983 ont-elles été précédées d’une tentative du pape Wojtyła de solliciter la jeune citoyenne de 15 ans dans les jardins du Vatican ? C’est de cela que nous parlons, cela semble très dur, c’est ce que l’on trouve dans les médias.

L’usine à calomnies fonctionne parfaitement, pas besoin de preuves, ni même d’indices pour accuser de tout et n’importe qui. Ce sont des lapidations post-mortem de gens qui ne peuvent pas se défendre, et contre tout principe de civilisation, ceux qui accusent n’assument pas la charge de la preuve.

L’avalanche partie de La7 et du procureur du pape, Alessandro Diddi, met en avant Pietro Orlandi, qui dit aux quatre vents et aux mille caméras « que de la base au sommet », personne ne jouira de l’immunité. En d’autres termes, enquêtera-t-on sur Wojtyla? Jean-Paul II et Benoît XVI ont-ils dissimulé, entravé, couvert ?

La campagne contre les prédécesseurs de François dure depuis un certain temps. Benoît XVI a récemment été sorti du cercueil pour être poignardé et présenté comme un protecteur à part entière des prêtres pédophiles. Il y a quelques mois, la même chose s’est produite en Pologne : s’il avait eu ce vice odieux, les services secrets soviétiques et du Pacte de Varsovie l’auraient « tenu en main », le faisant chanter pour conditionner son pontificat. Mais ils ont dû lui tirer dessus.

(…)

Le cardinal Konrad Krajewski, aumônier du pape François, prend la défense de son compatriote Jean-Paul II, dans une prise de position qui lui fait honneur :

« Des personnalités comme saint Jean-Paul II et Benoît XVI n’ont pas besoin de défenseurs publics. C’est leur service de l’Église jusqu’au bout qui parle pour eux. Le reste est un bavardage ridicule qui ne vaut même pas la peine d’être commenté. Je dis simplement que dans ces cas-là, la foi n’a rien à voir. C’est la politique qui fait un tel tapage contre des personnages aimés par des millions et des millions de personnes, et pas seulement des catholiques…

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Nous savons tous qu’en Pologne, il y a depuis longtemps une confrontation féroce entre les différents partis sur des questions sensibles telles que l’avortement, les mariages homosexuels, les couples non mariés, la défense de la famille traditionnelle formée d’un homme et d’une femme unis par le mariage. Des questions sur lesquelles l’enseignement du pape Wojtyła était on ne peut plus clair, dans le sens de la défense du lien matrimonial, de la défense de la vie depuis la première conception jusqu’à la mort naturelle ».

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