Ecole Ratzinger: lors de son dernier rendez-vous de fin d’année à l’occasion des traditionnels vœux à la Curie Romaine, le 21 décembre 2012, après avoir rappelé avec émotion la (splendide) Rencontre mondiale des familles de Milan, en juin de la même année (pages spéciales: benoit-et-moi.fr/2012), Benoît XVI lançait un avertissement solennel contre la révolution anthropologique que constituait la ‘théorie gender‘ – qui depuis lors a pris des proportions encore inimaginables il y a dix ans. Lors d’une cérémonie publique, un ex-membre de l’Académie pontificale pour la Vie (avant l’autre révolution, celle menée par Vincenzo Paglia au nom de François) a révélé des propos dramatiques tenus par le « pape émérite » en 2014 sur ce sujet:

John Haas, théologien moral et ex-membre de l’Académie pontificale pour la vie, a révélé dans un discours de remise des diplômes prononcé le 13 mai au Christendom College [université privée catholique américaine, située en Virginie] qu’en 2014, le pape Benoît XVI, alors émérite, lui avait dit lors d’une conversation privée au Vatican que « le prochain grand défi auquel l’Église sera confrontée est l’idéologie du genre, et qu’il s’agira de l’ultime rébellion contre Dieu le Créateur ».

S’adressant à 114 diplômés du Christendom College à Front Royal, en Virginie, Haas a admis avoir été « surpris » par le commentaire spontané du pape Benoît XVI, et a ajouté qu’il pensait maintenant que Benoît XVI « était prophétique. Nous avons été frappés par un tsunami d’idéologie transgenre ».

*

(www.lifesitenews.com)


VŒUX DE NOËL DE LA CURIE R
OMAINE

21 décembre 2012

(…)

Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, dans un traité soigneusement documenté et profondément touchant, a montré que l’atteinte à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père, d’une mère et d’un enfant – une atteinte à laquelle nous nous trouvons exposés aujourd’hui – parvient à une dimension encore plus profonde.

Si jusqu’ici nous avons vu comme cause de la crise de la famille un malentendu sur l’essence de la liberté humaine, il devient clair maintenant qu’ici est en jeu la vision de l’être même, de ce que signifie en réalité le fait d’être une personne humaine. Il cite l’affirmation devenue célèbre, de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ».

Dans ces paroles se trouve le fondement de ce qui aujourd’hui, sous le mot « gender », est présenté comme une nouvelle philosophie de la sexualité. Le sexe, selon cette philosophie, n’est plus un donné d’origine de la nature, un donné que l’être humain doit accepter et remplir personnellement de sens, mais c’est un rôle social dont on décide de manière autonome, alors que jusqu’ici c’était à la société d’en décider.

La profonde fausseté de cette théorie et de la révolution anthropologique qui y est sous-jacente, est évidente. L’être humain conteste d’avoir une nature préparée à l’avance de sa corporéité, qui caractérise son être de personne. Il nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée.

Selon le récit biblique de la création, il appartient à l’essence de la créature humaine d’avoir été créée par Dieu comme homme et comme femme. Cette dualité est essentielle pour le fait d’être une personne humaine, telle que Dieu l’a donnée. Justement, cette dualité comme donné de départ est contestée.

Ce qui se lit dans le récit de la création n’est plus valable : « Homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Non, maintenant ce qui vaut c’est que ce n’est pas lui qui les a créés homme et femme, mais c’est la société qui l’a déterminé jusqu’ici et maintenant c’est nous-mêmes qui décidons de cela.

Homme et femme n’existent plus comme réalité de la création, comme nature de l’être humain. Celui-ci conteste sa propre nature. Il est désormais seulement esprit et volonté.

La manipulation de la nature, qu’aujourd’hui nous déplorons pour ce qui concerne l’environnement, devient ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. L’être humain désormais existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome, choisit pour soi quelque chose comme sa nature. L’homme et la femme sont contestés dans leur exigence qui provient de la création, étant des formes complémentaires de la personne humaine.

Cependant, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création. Mais en ce cas aussi l’enfant a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et la dignité particulière qui lui est propre.

Bernheim montre comment, de sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se procurer.

Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même – comme créature de Dieu, comme image de Dieu – est dégradé dans l’essence de son être.

Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu. Et il devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. Celui qui défend Dieu, défend l’être humain !

www.vatican.va

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