Lors de l’angelus de ce dimanche, le Pape a proposé son exégèse de l’évangile du jour. D’autres, plus savants que moi (ce qui n’est pas difficile) commenteront sans doute le discours papal. L’impression pour le fidèle de bout de banc que je suis, c’est que François ne recule devant rien pour faire passer son idée.. fixe, c’est-à-dire son message. Attention, le Synode risque de constituer des travaux pratiques pour vérifier que ce message a été reçu, et accepté.

Jésus a « changé ».

« LA RIGIDITÉ EST MAUVAISE. LA FERMETÉ EST BONNE ».

Giuseppe Nardi
katholisches.info/2023/08/21/jesus-veraenderte-sich/

Hier dimanche, lors de l’Angélus sur la place Saint-Pierre, le pape François a interprété l’évangile du jour, Mt 15,21-28 [1]. A cette occasion, le chef de l’Eglise est revenu sur un de ses thèmes favoris : la rigidité. Il lui a opposé le fait que Jésus avait « changé » et n’était pas resté figé sur ses positions. Voici les passages correspondants :

« Le changement de Jésus. Il adressait sa prédication au peuple élu ; mais ensuite, l’Esprit Saint a poussé l’Eglise jusqu’au bout du monde. Mais ici s’accomplit, pourrait-on dire, une anticipation, de sorte que l’universalité de l’action de Dieu se manifeste déjà dans l’histoire de la femme cananéenne. Cette disposition de Jésus est intéressante : face à la demande de la femme, il « anticipe les plans », il devient encore plus indulgent et compatissant face à son cas concret. Dieu est ainsi : il est amour, et celui qui aime ne reste pas figé. Oui, il reste ferme, mais pas figé. Il ne reste pas figé sur ses propres positions, mais se laisse bouger et émouvoir ; il sait changer ses programmes.

L’amour est créatif, et nous, les chrétiens, sommes appelés à être prêts à changer si nous voulons imiter le Christ. Que de bien il fait dans nos relations, mais cela vaut aussi pour la vie de foi : être doux, écouter vraiment, être touché au nom de la compassion et du bien-être des autres, comme Jésus l’a fait avec la Cananéenne. La douceur pour changer. La douceur de cœur pour changer.
(…)
Par exemple, en partant du changement opéré par Jésus : suis-je capable de changer d’avis ? Est-ce que je peux être compréhensif et compatissant, ou est-ce que je reste rigide dans mes positions ? Y a-t-il de la rigidité dans mon cœur ? Ce qui n’est pas la fermeté : la rigidité est mauvaise, la fermeté est bonne ».

[1] On voit très clairement où le Pape veut en venir…

Jésus a-t-il « changé d’avis », ou a-t-il mis la la femme à l’épreuve?

21 Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.

22 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »

23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »

24 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

26 Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

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https://www.aelf.org/bible/Mt/15
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