(Stefano Fontana) Le Pape leur a donné des « encouragements », mais à sa façon, dans un message sans réel contenu, pour ne pas dire creux, confus (ou plutôt propre à susciter la confusion), générique, et finalement, pouvant donner lieu à tous les engagements, y compris les plus nocifs, au premier rang : le climat, les migrants. Et ceci, c’est le pire, à leur insu même, c’est-à-dire en croyant faire le bien. Mais combien s’engageront pour la défense de la vie, pour la famille, contre l’euthanasie, contre l’avortement?

Même s’il était vrai que la présence de tous ces jeunes a démontré qu’un nouveau monde est possible – comme l’a dit François -, nous ne savons pas pour quel nouveau monde ces jeunes s’engageront.

La probabilité qu’ils s’engagent dans un monde anti-chrétien, sans le savoir et en pensant faire le contraire, est très élevée.

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Stefano Fontana

Les jeunes de Lisbonne et la DSC

Stefano Fontana
lanuovabq.it/it/i-giovani-di-lisbona-e-la-dsc
16 août 2023

La Doctrine Sociale de l’Eglise est fondamentale pour la vie concrète du chrétien, et pourtant elle est aujourd’hui presque inconnue des jeunes et peu enseignée par les pasteurs. Voir les JMJ. Un fait qui n’est pas sans conséquences.

Les jeunes à Lisbonne étaient nombreux. Ceux qui s’intéressent à la Doctrine sociale de l’Église se demandent si et combien d’entre eux, de retour chez eux, s’engageront dans ce domaine. Je sais bien que les JMJ n’étaient pas consacrées à cela, mais les jeunes ont été fortement invités à « se salir les mains » en aidant les autres et à s’intéresser activement aux problèmes qui étouffent la société aujourd’hui. Nombre de ces menaces sociales ont d’ailleurs été nommément évoquées lors des rencontres de Lisbonne.

La question est donc légitime et opportune : ces jeunes se saliront-ils les mains en suivant les groupes d’écologie radicale ? Se mobiliseront-ils pour l’intégration des LGBT ? Ou rejoindront-ils les mouvements pro-vie et pro-famille ?
Il est probable que personne ne pensera à lire une encyclique sociale de Léon XIII ou de Jean-Paul II, je n’y pense même pas, mais rentreront-ils chez eux avec une volonté, encore générique et à préciser, mais présente, d’agir dans la société et la politique « en catholiques » ? En pensant que leur propre foi a beaucoup à dire à cet égard, en lien avec la raison ? Auront-ils perçu l’existence de cet horizon de référence, ce qu’on appelle la Doctrine sociale de l’Eglise, même s’ils ne la connaissent pas ?

A mon avis, non.

Ainsi, même s’il était vrai que la présence de tous ces jeunes a démontré qu’un nouveau monde est possible – comme l’a dit François -, nous ne savons pas pour quel nouveau monde ces jeunes s’engageront. La probabilité qu’ils s’engagent dans un monde anti-chrétien, sans le savoir et en pensant faire le contraire, est très élevée.

À Lisbonne, les indications sur ce que devrait être le monde que les jeunes sont invités à construire étaient confuses, génériques et, dans de nombreux cas, rhétoriques. S’ils s’engagent pour le climat, par exemple, ils le feront en se plaçant du mauvais côté, à partir de ce qu’ils ont entendu à Lisbonne. S’ils décident d’adhérer à un parti, ils choisiront un parti écologiste, même s’il est favorable à l’avortement, à partir de ce qu’ils ont entendu à Lisbonne.

Un test intéressant à cet égard est de voir ce que François a dit aux jeunes lors de la veillée passée avec eux le 5 août. Le pape les a invités à « s’entraîner à marcher ». C’est-à-dire à s’habituer à regarder les autres de haut en bas pour les relever quand ils se laissent tomber à cause de la fatigue, puis il a dit que la joie de faire cela, nous l’avons reçue d’autres personnes que nous devons remercier, puis il a dit que le but de la vie est de vivre ce que nous avons à l’intérieur, c’est-à-dire notre vocation, et que cela ne s’apprend pas dans une bibliothèque, mais dans la vie, c’est-à-dire en marchant. Puis il a conclu :

Je vous laisse avec ces idées. Marchez et, si vous tombez, relevez-vous ; marchez avec un but ; entraînez-vous chaque jour dans la vie. Dans la vie, rien n’est gratuit, tout se paie. Une seule chose est gratuite : l’amour de Jésus ! Alors, avec cette gratuité que nous avons – l’amour de Jésus – et avec la volonté de marcher, marchons dans l’espérance, regardons nos racines et allons de l’avant, sans peur. N’ayez pas peur. Merci ! Au revoir !

Dans ce discours, je ne trouve aucun élément de contenu, comme de fournir aux jeunes des critères pour évaluer ce qui différencie un monde juste d’un monde injuste, et de les protéger de la tromperie par les idéologies d’aujourd’hui, qui affectent aussi largement la foi, lorsqu’ils rentrent chez eux.

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