Quand j’ai publié l’information, transmise par mon amie Carlota, que Mgr Gänswein allait se rendre à Madrid pour assister à la dédicace d’une salle intitulée à Joseph Ratzinger/Benoît XVI dans un prestigieuse faculté madrilène, je ne pensais pas que l’affaire allait prendre de l’ampleur. Et surtout, j’ignorais qu’elle n’était qu’un épisode d’une guerre impitoyable que les progressistes , désormais au pouvoir, entendent livrer à leurs ennemis conservateurs. C’est une pièce en deux actes (dans un ensemble beaucoup plus vaste) que le site espagnol El Diario, que l’on devine férocement progressiste nous raconte ici. (en passant, les progressistes ont peut-être commis une erreur, s’ils n’avaient pas poussé les hauts cris, la présence de Georg Gänswein aurait certainement fait moins de bruit).

Attention, des têtes vont tomber!! Heureusement que la guillotine pontificale n’existe plus.
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Ce n’est pas seulement la censure dont est victime le secrétaire de Benoît XVI qui scandalise ici, mais l’incroyable animosité, et même la méchanceté, qui animent les partisans de François, lequel a un comportement stupéfiant pour un pape, mais par contre très typique d’un dictateur.
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Bonjour la parésie et la miséricorde!!!

Imagen de archivo del papa Francisco junto al obispo alemán Georg Ganswein, secretario personal del fallecido pontítice emérito, Benedicto XVI EFE/EPA/ALESSANDRO DI MEO

ACTE I (13 octobre 2023)

Nouveau « conclave » anti-François à Madrid : Gänswein sort de son exil et donnera une conférence à l’invitation de Rouco Varela

www.eldiario.es
Jesús Bastante
13/10/2023

Le secrétaire personnel de Benoît XVI donnera une conférence à laquelle assistera le cardinal Rouco Varela et dont le diocèse de Madrid n’a pas été informé, un an après la conférence anti-Bergoglio donnée par les cardinaux Müller, Munilla et Reig au CEU [Centro de Estudios Universitarios, actuellement appelé Fundación Universitaria San Pablo] .

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Il y a un an, l’Asociación Católica de Propagandistas invitait l’un des ennemis déclarés du pape François, le cardinal Müller (ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi), à un hommage à Benoît XVI, quelques mois avant la mort du pape émérite. Ce conclave avait réuni à Madrid, sans l’autorisation de l’évêque de l’époque, Carlos Osoro, des prélats ultraconservateurs comme le cardinal Rouco Varela, les évêques Munilla et Reig, et le cardinal Cipriani du Pérou, résidant à Madrid après avoir été expulsé de son pays par Bergoglio.

Un an plus tard, la scène se répète, mais cette fois le protagoniste est le célèbre secrétaire personnel de Ratzinger, Georg Gänswein, « exilé » par le pape à Fribourg après un livre de mémoires controversé dans lequel il critiquait François quelques jours après la mort du pape émérite.

L’événement aura lieu le 18 octobre à 19 heures à la Fundación Universitaria Española et, à ce jour, l’actuel archevêque de Madrid, le néocardinal José Cobo, n’a pas été informé de la présence de Gänswein – comme le veut la coutume, bien que ce ne soit pas obligatoire. La conférence, convoquée par une entité civile, a cependant le soutien explicite du cardinal Rouco Varela et du nonce de Sa Sainteté en Espagne (c’est-à-dire le représentant officiel de François dans notre pays), Bernardito Auza, qui assistera à une conférence après laquelle l’auditorium de la FUE sera baptisé du nom de Joseph Ratzinger-Benoît XVI.

La présence de Gänswein intervient à un moment particulièrement important, en plein milieu du Synode de la synodalité à Rome – qui sera certainement remis en question par les secteurs les plus rigoristes de l’Église catholique – et qui a suscité un malaise évident dans le diocèse de Madrid, qui craint que se répètent des scènes comme celles qui se sont déroulées il y a un an au CEU, où le cardinal Müller a sévèrement critiqué François et les clés de son pontificat. « Les thèmes centraux de l’Église ne devraient pas être le changement climatique, la protection de l’environnement, la politique migratoire, les positions de pouvoir pour les laïcs, mais l’Évangile de Jésus », avait alors souligné le cardinal allemand.

La présence de Rouco Varela le confirme d’ailleurs comme l’un des chefs de file de la « rébellion » des cardinaux contre le pape, qui compte aujourd’hui huit représentants majeurs. Le déjà cité Müller (qui ne viendra pas, ayant été invité, dans un numéro d’équilibriste très jésuite, par le pape François à participer au synode), les cinq cardinaux des « dubia » (Brandmuller, Sarah, Burke, Zen et Sandoval), le cardinal tchèque Duka (qui a demandé au Vatican des éclaircissements sur la question de savoir si le synode accepterait la communion pour les divorcés-remariés)… et Rouco Varela. Le plus intelligent des huit, qui n’a pas endossé publiquement des déclarations contraires au souverain pontife, mais dont la présence entérine une situation inconfortable, et surtout très inconfortable, à Madrid. D’autant plus que la capitale espagnole compte, pour la première fois de son histoire, trois cardinaux vivants : Rouco, Osoro et Cobo.

Opposer François à Benoît

Sans Rouco Varela, on ne peut comprendre aucun des deux rassemblements anti-François qui, en l’espace d’un an, se tiendront à Madrid. Sans Rouco, et sans la collaboration incompréhensible d’Auza, dont la présence à l’événement du 18 octobre n’a pas l’aval de ses supérieurs. Et, une fois de plus, en confrontant la figure du pape émérite à celle de l’auxiliaire (sic!).

Invitation à l’événement.

À cela s’ajoute la présence de Gänswein, que le pape a « exilé » à Fribourg sans aucun poste pastoral, après le spectacle que l’archevêque allemand a donné avec la publication de ses mémoires, même avec le cadavre chaud du pontife émérite. Dans son livre, le secrétaire pontifical montre également la préoccupation hypothétique de Ratzinger concernant certaines réformes et sa « perplexité » après la publication d’Amoris Laetitia, un document qui a ouvert la porte à la communion pour les divorcés et les remariés.

Un autre moment de controverse pour le pape émérite a été la publication de Traditionis custodes, qui restreint l’utilisation de la messe traditionnelle. Toujours selon Gänswein, Ratzinger « considérait comme une erreur (…) d’interdire la célébration de la messe dans l’ancien rite dans les églises paroissiales, car il est toujours dangereux d’accaparer un groupe de fidèles, de les faire se sentir persécutés et de leur inspirer le sentiment de devoir sauvegarder à tout prix leur propre identité face à l’ « ennemi » « .

Tout semble indiquer qu’avec l’événement de Madrid, Gänswein continue de ruminer son animosité à l’égard de Bergoglio en attendant son sort, ou qui sait, pire. Car quand Rome remue les dossiers, il en reste quelque chose.


ACTE II (16 octobre 2023)

Le « conclave » anti-François suspendu car le secrétaire de Ratzinger n’avait pas l’autorisation de se rendre à Madrid

www.eldiario.es/sociedad
Jesús Bastante
16/10/2023

L’événement, dont la vedette était le bras droit de Benoît XVI et qui, comme le rapporte elDiario.es, devait se tenir mercredi en présence de Rouco Varela, a été organisé sans que Georg Ganswein ait été autorisé à quitter Fribourg et à l’insu de l’archevêché de Madrid.

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Finalement, le secrétaire personnel de Benoît XVI, Georg Ganswein, ne viendra pas à Madrid ce mercredi pour participer à une rencontre organisée par la Fondation Universitaire Espagnole (FUE), dont il était l’invité vedette, avec le cardinal Rouco et le nonce en Espagne, Bernardito Auza.

L’événement, qui n’avait pas reçu l’autorisation (non nécessaire, puisque la FUE est une fondation non ecclésiastique, mais opportune d’un point de vue protocolaire) du diocèse de Madrid, devait devenir, sous le prétexte de rappeler la figure du pape émérite, un nouveau « conclave » anti-François qui se tiendrait dans la capitale espagnole, comme cela s’était produit il y a un an, lorsque les Propagandistas de la CEU avaient invité un autre ennemi déclaré de Bergoglio, le cardinal Müller.

Cette fois, ce ne sera pas possible. Dans un communiqué laconique envoyé en début d’après-midi, la FUE informe que  » Le Conseil d’administration de la Fondation universitaire espagnole a le regret d’annoncer que la cérémonie d’ouverture de l’année académique 2023/2024 annoncée pour le mercredi 18 octobre est suspendue pour des raisons organisationnelles « .

Derrière l’euphémisme se cachent plusieurs détails qui montrent que certaines choses ont commencé à changer dans l’Église espagnole.

Tout d’abord, le fait même de la convocation, dont l’archevêché de Madrid n’avait pas été informé en détail. En d’autres termes, le cardinal José Cobo était au courant de l’existence d’un événement, mais pas de la présence de l’ancien secrétaire personnel du pape émérite, exilé par François à Fribourg en juillet dernier et qui, comme l’ont confirmé des sources vaticanes à elDiario.es, n’a pas le droit de quitter le diocèse allemand sans l’autorisation du Saint-Siège ou de l’ordinaire local (dans ce cas, l’archevêque de Madrid). Dans le cas présent, aucune des deux n’a été donnée.

L’annulation du voyage de Gänswein à Madrid a logiquement incommodé le cardinal Cobo, qui l’a fait savoir aux organisateurs de l’événement, l’actuel archevêque de Madrid envoyant ainsi un message de résistance à ceux qui fixent l’ordre du jour de son mandat.

En même temps, certaines sources indiquent que le nonce de Sa Sainteté, Bernardito Auza, a reçu un avertissement sévère de Rome pour avoir participé à un événement sans l’autorisation du diocèse, en accompagnant, comme représentant du pape en Espagne, un personnage qui se trouve à Fribourg envoyé par Bergoglio, et avec l’interdiction expresse de voyager à l’étranger sans l’autorisation des autorités ecclésiastiques.

Ces sources signalent qu’aussi bien dans le diocèse qu’au Vatican, il y a une grande insatisfaction quant au rôle joué ces derniers temps par Auza, insatisfaction qui s’étend au comportement du cardinal Rouco Varela, véritable factotum de l’événement désormais annulé, qui avait été conçu comme une sorte d’hommage à Benoît XVI.

C’est exactement le même modèle qu’avait suivi, il y a un an, l’Asociación Católica de Propagandistas en invitant le cardinal Müller.

Aujourd’hui, les choses semblent avoir changé dans l’Église espagnole.

Qui sait si c’est définitivement,

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