La correspondante à Rome de la version italienne de Huffington Post (ce n’est pas ma tasse de thé, mais sur ce coup-là, elle est insoupçonnable) admet que la victoire de Milei aux élections présidentielles en Argentine « est un camouflet pour François ». Manifestement, elle le regrette, puisqu’elle écrit « les gens ne l’ont manifestement pas suivi. Entre Jésus et Barabbas, ils ont de nouveau choisi Barabbas ». Compare-t-elle François à Jésus?
Si elle pense que le voyage du pape dans son pays natal a du plomb dans l’aile, d’autres par contre, comme l’Argentin Sergio Rubin, journaliste religieux et biographe de François (El Jesuita, 2013), affirment que la victoire de Milei ne changera rien à ses projets.

L’Argentine de Milei tourne le dos au pape François.

Le retour annoncé dans son pays d’origine se complique

Maria Antonietta Calabrò
www.huffingtonpost.it


Le peuple l’aime
Milei le hait
(cela s’appelle prendre ses désirs pour des réalités!!!)

Le nouveau président a, de façon répétée, insulté le souverain pontife, porté de graves accusations et l’a offensé. Le voyage de Bergoglio dans sa patrie, prévu en 2024, s’éloigne.

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Il y a quelques jours, le Vatican avait fait savoir que le résultat des élections présidentielles n’affecterait pas le projet de voyage du pape François dans son Argentine bien-aimée [vraiment? alors il cache bien son amour] prévu en 2024. Au lendemain du premier tour, le ministre de l’économie Sergio Massa avait déclaré que s’il était élu président, il inviterait immédiatement le souverain pontife. En effet, selon le protocole, le pape se rend dans un pays s’il y est invité par les autorités locales. Le cas de l’Argentine est cependant quelque peu sui generis puisque François est citoyen argentin et qu’il peut donc retourner dans sa patrie quand il le souhaite. Du moins sur le papier. Le triomphe de Javier Milei – célébré par Donald Trump et tous les leaders de la droite européenne, y compris Matteo Salvini – est un camouflet pour François, car il confie l’Argentine à un anarcho-libéral qui a même proposé de légaliser la vente d’armes et d’organes, d’abolir le mariage et le divorce, et de reconnaître la souveraineté sur les Malouines.

Le peuple argentin s’est résolument détourné du pape, notamment parce que [???] Milei a insulté Bergoglio de manière répétée et grossière. « Un jésuite ayant des affinités avec les communistes assassins », ou pire encore, « un représentant du Mal dans la Maison de Dieu », sont quelques-unes des épithètes adressées par le nouveau président argentin au Souverain Pontife. Dans une escalade d’insultes sans précédent au cours de la campagne électorale, Milei a accusé François non seulement d’appliquer une politique de l’Église « de m*** », mais aussi d’interférer fortement dans la politique argentine. De grands mots, résultat d’un climat de plus en plus empoisonné et polarisé. Le prêtre José María Di Paola, coordinateur de Los Hogares de Cristo, et en quelque sorte porte-parole des « cura villeros », les curés des « villas », les banlieues de Buenos Aires, avait déclaré que le leader de La Libertad Avanza avait asséné au pape François « de graves insultes, indignes d’un candidat à un poste important » et avait affirmé que les curés villeros de la ville et de la banlieue de Buenos Aires célèbreraient des « messes de réparation ».

Avant les élections présidentielles, François avait confié ses réflexions à l’agence de presse nationale argentine Telam. Il mettait en garde contre « les dangers des clowns messianiques », beaucoup y ont vu une référence à la situation politique en Argentine. Mais les gens ne l’ont manifestement pas suivi. Entre Jésus et Barabbas, ils ont de nouveau choisi Barabbas. Le président de la Conférence épiscopale argentine, Mgr Oscar Ojea, a tenté d’atténuer le choc. Il a salué la journée de la démocratie, également au nom des autres évêques, en élevant une prière pour que les futurs gouvernants œuvrent pour le bien commun.

Les États-Unis joueront également un rôle dans les développements diplomatiques entre le Saint-Siège et l’Argentine. Le secrétaire d’État Antony Blinken a adressé à Javier Milei des félicitations qui n’étaient pas simplement de forme (étant donné que le nouveau président veut dollariser l’économie, en éliminant le peso argentin), en souhaitant un travail commun.

Le dimanche 19 novembre, jour des pauvres choisi par l’Église, et avec une inflation de 140 %, un pays appauvri et corrompu, dix ans après l’élection de son pape, s’est détourné de lui.

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