Le rédacteur en chef du site catholique américain « Crisis Magazine », Eric Sammons, signe un formidable article dans lequel beaucoup de catholiques (je parle de ceux de bonne foi, des autres, en particulier ceux de la catégorie exaspérante mais en voie d’extinction des « popesplainers » – voir plus bas -, il n’y a rien à espérer) se reconnaîtront. La controverse a entouré ce pontificat du début à la fin: le pape a désormais dilapidé le capital de sympathie dont il disposait au départ (faute d’information sur lui à l’époque, puisque personne ne le connaissait) et il ne se passe plus une semaine sans qu’il fasse un scandale ou un éclat, qui du reste n’intéressent plus personne en dehors d’un microcosme. Il est temps que cela prenne fin… mais bien sûr « a Dio piacendo »

François s’est concentré sur les dernières lubies progressistes de ce monde, et son impact à long terme sera négligeable en termes historiques.

Le pape Jean-Paul II s’est opposé au communisme ; le pape François lui a déroulé le tapis rouge.

Le pape Benoît XVI a combattu la dictature du relativisme ; le pape François a été qualifié à juste titre de pape dictateur.

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Aucun des écrits de François ne résistera à l’épreuve du temps (surtout par rapport à ses deux prédécesseurs immédiats), et la plupart des historiens le relégueront probablement à un paragraphe de l’histoire des papes.

Un pontificat exténuant, qui touche à sa fin

Nous approchons du onzième anniversaire de l’élection de Jorge Bergoglio comme Souverain pontife de l’Église catholique. Alors que la plupart d’entre nous ne savaient presque rien de l’homme qui faisait son apparition sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, aujourd’hui, la plupart des catholiques souhaiteraient en savoir moins qu’ils n’en savent. Du cardinal Danneels, protecteur de la pédophilie, qui a rejoint François sur ce balcon, à l’approbation récente par le pape de la bénédiction de couples de même sexe, la controverse a entouré ce pontificat du début à la fin ; il ne semble pas se passer une semaine sans que le pape ne suscite des remous avec une nomination papale, un document ou un commentaire improvisé.

Je pense parler au nom de beaucoup de catholiques en disant que tout ce cirque autour de François est devenu fatigant. Probablement que rien de ce que François pourrait faire ou dire à ce stade ne nous surprendrait, bien qu’il fasse encore désespérément tous les efforts possibles pour le faire. C’est la répétition d’un cycle fastidieux :

  • Étape 1 : Le pape dit ou fait quelque chose de controversé.
  • Étape 2 : Les catholiques conservateurs et traditionnels critiquent ses actions (les traditionalistes directement, les conservateurs plus obliquement).
  • Étape 3 : Les catholiques progressistes se réjouissent et considèrent que le pape veut dire exactement ce qu’il dit.
  • Étape 4 : Les popesplainers [mot-valise désignant ceux qui cherchent à expliquer toutes les déclarations problématiques du Pape] non progressistes prennent d’assaut les réseaux sociaux pour expliquer que le pape ne veut pas vraiment dire exactement ce qu’il dit.
  • Étape 5 : Retour à l’étape 1.

C’est comme si nous étions coincés dans une boucle causale [i.e. une séquence d’événements dans laquelle un événement est en partie la cause d’un autre événement, qui à son tour est l’une des causes du premier, ndt] – voir Star Trek [ibid] -, condamnés à répéter les mêmes actions encore et encore.

Où cela nous mène-t-il exactement ? Les âmes sont-elles gagnées au Christ ? La voix morale de l’Église dans le monde devient-elle plus forte ? Les mauvais acteurs dans l’Église sont-ils démasqués et démis de leurs fonctions? Il est difficile d’affirmer que l’une ou l’autre de ces choses est en train de se produire.

Nous en avons assez. Quand nous nous réveillons avec une nouvelle controverse papale, notre première pensée est « et c’est reparti ».

Nous savons quel genre de pape nous avons : un progressiste qui se concentre presque exclusivement sur les questions terrestres, entouré de yes-men [béni-oui-oui] profondément corrompus et de connivence avec les élites mondialistes de ce monde. Ajoutez à cela une animosité irrationnelle à l’égard de la tradition catholique, et vous obtenez le pape François.

De plus, nous savons que le pape est un vieil homme et qu’il n’en a plus pour longtemps sur cette terre. S’il est possible que quelqu’un nommé à vie passe par une phase lame-duck [litt. « canard boiteux »: aux USA, désigne un élu qui ne peut prétendre à sa ré-élection et qui reste en fonction jusqu’à la fin officielle de son mandat, cf. fr.wiktionary.org] , nous la vivons sûrement en ce moment. La plupart des catholiques fidèles ignorent désormais le pape François, attendant (et priant) le prochain conclave et l’élection du prochain successeur de saint Pierre.

Quand les générations futures se pencheront sur ce pontificat, son héritage sera plein de bruit et de fureur, ne signifiant rien. François s’est concentré sur les dernières lubies progressistes de ce monde, et son impact à long terme sera donc négligeable en termes historiques. Le pape Jean-Paul II s’est opposé au communisme ; le pape François lui a déroulé le tapis rouge. Le pape Benoît XVI a combattu la dictature du relativisme ; le pape François a été qualifié à juste titre de pape dictateur. Aucun des écrits de François ne résistera à l’épreuve du temps (surtout par rapport à ses deux prédécesseurs immédiats), et la plupart des historiens le relégueront probablement à un paragraphe de l’histoire des papes.

Bien sûr, il n’est pas question de minimiser le mal grave et éternel qu’il a fait aux âmes individuelles par la confusion, le scandale et la corruption qu’il a semés. Combien de personnes souffrant d’attirance pour le même sexe n’ont pas quitté leur mode de vie pécheur et destructeur parce que l’Église catholique a semblé approuver ce mode de vie ? Combien de non-catholiques n’ont pas cherché à devenir catholiques parce que l’Église semble avoir un chef qui ne veut pas qu’ils deviennent catholiques ? Et combien de catholiques ont été tellement scandalisés par ce pontificat qu’ils ont quitté l’Église pour l’orthodoxie, le sédévacantisme ou l’athéisme ?

Pourtant, ce pontificat a eu du bon, même si ce n’était pas intentionnel. Après tout, Dieu peut faire du bien à partir de n’importe quoi, même des pires maux. Je sais que de nombreux catholiques sont devenus plus compétents dans leur foi en réponse à la défense d’une doctrine que François sape. De plus, de nombreux catholiques ont entamé le processus de suppression des ajouts au dépôt de la foi créés par l’homme en ce qui concerne le rôle de la papauté. Grâce au pape François, les futurs catholiques se méfieront davantage de la création d’un culte de la personnalité autour de celui qui se trouve être assis sur la chaire de saint Pierre.

Au cours de la dernière décennie, François a fait beaucoup de bruit dans les réseaux sociaux catholiques et dans les bancs [des églises], mais je ne peux m’empêcher de penser que sa voix s’est affaiblie avec le temps. Beaucoup d’entre nous lui ont accordé le bénéfice du doute pendant les premières années de son pontificat, mais ce bénéfice a été dilapidé. Qui le prend encore pour un penseur sérieux ? Qui le considère comme un véritable leader moral ? Plus nous avons entendu ce pape, plus notre respect pour lui en tant que personne a diminué. L’insistance du pape à « mettre le bazar » au lieu de simplement faire son travail le fait ressembler à l’adolescent immature qui refuse obstinément de ranger sa chambre.

Nous ne sommes plus en colère. Nous sommes simplement las. Las de l’ambiguïté utilisée comme arme, las des scandales, las de le voir s’acoquiner avec les pires personnes du monde. La forme de ce pontificat est claire, et l’histoire ne sera pas tendre avec lui.

Si François peut encore faire des dégâts avant son Jugement personnel, la plupart d’entre nous attendons simplement d’avoir un nouveau pape qui, nous l’espérons, aidera à faire le ménage.

D’ici là, nous continuerons à vivre notre foi avec endurance, car « la souffrance produit l’endurance, et l’endurance produit le caractère, et le caractère produit l’espérance » (Romains 5:3-5).

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