Avec François, il semble qu’on n’ait jamais atteint le fond. L’un des cardinaux de périphérie, nommé par lui lors du consistoire de 2015, le cardinal José Luis Lacunza Maestrojuán, évêque du diocèse de David (Panama), dont le principal exploit est d’avoir participé au rite de la pachamama, et par ailleurs défenseur de la communion pour les divorcés remariés (il était sans doute trop mal en point pour donner son avis sur Fiducia Supplicans) a disparu mystérieusement pendant 48 heures, avant de réapparaître non moins mystérieusement, dans un état de prostration et de .désorientation préoccupants (dans une lettre, il se serait excusé auprès de ses paroissiens de leur avoir fait « une mauvaise blague », à confirmer…). Certes, on peut éprouver de la pitié, mais le brave homme, rappelons-le, fait encore à ce jour partie des électeurs du futur pape (heureusement, si l’on peut dire, il aura 80 ans le 24 février prochain). Ce qui interroge, une fois de plus, sur les choix de François, à travers des nominations incongrues visant systématiquement à remodeler le visage de l’Eglise

« Qui l’a vu ? » (*). Le mystère du cardinal disparu

(* ) Chi l’ha visto? est une émission populaire de la RAI, consacrée à la recherche de personnes disparues

Nico Spuntoni
Il Giornale
4 février 2024

A Panama, on a perdu les traces du cardinal Lacunza Maestrojuán. Puis la découverte à 40 km de là : mais que s’est-il passé pendant les 48 heures de noir ?

Le cardinal Lacunza, retrouvé par un policier à Boquete au Panama

Nombreux sont ceux qui, souvent à juste titre et parfois à tort, associent le Vatican et l’Église catholique au monde des mystères. Un nouveau chapitre de cette saga nous vient de l’autre côté de l’océan, et plus précisément du Panama, où jeudi dernier, la conférence épiscopale locale a signalé la disparition du cardinal José Luis Lacunza Maestrojuán, évêque du diocèse de David.

Dans la note diffusée, la conférence épiscopale panaméenne avait invité « tout le peuple de Dieu à s’unir dans une prière permanente, demandant que l’on sache rapidement où il se trouve ».

Lacunza Maestrojuán, né en Espagne et membre de l’ordre des Augustins Récollets, a été créé cardinal par François en 2015. Le signalement de sa disparition aux autorités locales avait été fait par le personnel de l’évêché de David, dans la province de Chiriquí et à la frontière avec le Costa Rica, après que le cardinal soit parti en voiture à 14 heures le mardi 30 janvier et ne soit pas revenu. Suite à la plainte, une enquête a été lancée, comprenant des vérifications du système de vidéosurveillance à l’extérieur de l’évêché, la localisation du téléphone portable du cardinal et une vérification de ses papiers personnels.

Grâce à l’analyse des caméras vidéo, jeudi après-midi, les enquêteurs coordonnés par le procureur Melissa Navarro ont retrouvé le cardinal : il se trouvait à bord de sa Nissan, visiblement désorienté, dans le district de Boquete, à 39 kilomètres de la ville de David où il réside.

Une vidéo de la découverte a également été filmée dans laquelle on voit le directeur de la police nationale, John Dornheim, offrir une petite bouteille d’eau et échanger quelques mots avec Lacunza Maestrojuán.

Le cardinal a été retrouvé par une unité appartenant au groupe de policiers motorisés connu sous le nom de Los Linces alors que sa voiture se trouvait près de la rivière Caldera, sur le point de tomber en panne d’essence. Le cardinal était en si mauvais état qu’il a été décidé de le transférer dans un hôpital privé de David pour des évaluations médicales.

Cependant, le mystère de cette absence de 48 heures reste entier : pourquoi Lacunza Maestrojuán a-t-il disparu ? Selon certains journaux latino-américains, le cardinal n’a pas encore donné d’explications aux enquêteurs.

L’évêque de David aura 80 ans à la fin du mois et entrera donc dans la liste des cardinaux non électeurs. Il continue cependant à diriger le diocèse malgré ses 75 ans révolus. Lacunza Maestrojuán avait été remarqué par le cardinal Jorge Mario Bergoglio, lors de la 5e conférence de l’épiscopat latino-américain en 2007, celle du document d’Aparecida qui inspirera plus tard le pontificat de François. Après avoir été créé cardinal, lors du Synode sur la famille de 2015, Lacunza Maestrojuán avait également pris la parole dans le cercle mineur hispanophone en faveur de l’admission des divorcés remariés à l’eucharistie.

Né à Pampelune mais fort d’une vie missionnaire de 50 ans au Panama, où il a été président de la Conférence nationale des évêques pendant deux mandats, Lacunza Maestrojuán a été critiqué par le passé pour avoir assisté à un rituel controversé de la Pachamama dans ce pays d’Amérique centrale.

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