A priori, et si on lit rapidement le titre d’un site catholique italien progressiste qui a repris nominalement Il Sismografo – mais qui a été désavoué par Luigi Badilla – [Le prochain Conclave et le gender. Une rencontre (secrète ?) entre cardinaux « conservateurs« ], on croit à un remake de la mafia de Saint Gall. Sauf que la situation est inversée, et comme c’est le vaticaniste de la Croix qui est à l’origine du scoop, on comprend qu’il y a un message sous-jacent (car j’imagine qu’aux temps lointains de la mafia en question, la Croix n’en avait pas parlé, sinon ça n’aurait pas été une « mafia » qui par essence opère sous le secret). L’article est pour le moment en accès payant sur le site de La Croix, mais on peut le lire en entier ici

Déjà, la rencontre date de septembre dernier, on se demande donc: pourquoi avoir attendu si longtemps pour en parler?

L’article insiste bien entendu sur le fait que la rencontre a eu lieu dans un palace de Prague, sous l’égide de  l’«Institut Austin pour l’étude de la famille et de la culture» , « une association américaine promouvant les valeurs familiales, qui a entièrement financé la venue et le séjour de ces responsables catholiques ».
N’oublions pas le parrainage symbolique du cardinal Pell, qui, « malgré sa mort » (sic!!) « est resté une figure de référence dans les milieux conservateurs ».

La conclusion de l’article dégouline de fiel. On comprend pourquoi les intervenants ont raccroché au nez du détective de La Croix:

Les intervenants interrogés par La Croix ont tous refusé de répondre à des questions par téléphone. Néanmoins, Mark Regnerus, qui dirige l’institut texan organisateur de la formation, a confirmé avoir offert cette formation aux participants. Il s’agissait d’une «invitation large et d’une discussion libre, résume-t-il par mail. Une retraite intellectuelle, en sommme». Se refusant à commenter l’origine des fonds utilisés ou le choix des prélats invités à suivre la formation ces trois jours.

Vous avez dit complotisme???
(Je sais, j’ai mauvais esprit)

P.S.: L’autre nouvelle est plutôt bonne, c’est que le gender, un thème particulièrement cher à Benoît XVI qui en avait fait le sujet de ses derniers vœux à La Curie en 2012, sera l’un des points sensibles du prochain conclave. Elle explique que La Croix et ses semblables grimpent aux rideaux – même si l’on objectera que François en parle lui aussi, mais chez lui, tout est calcul.

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