Le père Jorge González Guadalix est une vieille connaissance de ce blog (baptisé « le curé madrilène » puis « le curé de la Sierra ») . Carlota a traduit nombre de ses articles, écrits dans un langage imagé et truculent, truffé de tournures idiomatiques (ce qui le rend malheureusement très difficile à traduire), mettant notamment en scène Rafaela, une paroissienne « générique », synthèse du bon sens populaire, ou si l’on veut du sensum fidei de ce vrai peuple de Dieu que le Pape cajole en paroles mais méprise dans les faits. Lui-même se présente comme le curé de terrain, vieux prêtre à l’ancienne, mi-bougon mi-bienveillant – ce qu’il est certainement. Il tient depuis des années un blog intitulé « De profesion, cura », hébergé par le portail hispanophone InfoCatolica (il a semble-t-il élargi ces temps-ci son activité grâce à youtube).

.

Il a saisi l’opportunité de ses 14 ans de présence sur internet qu’il célèbre ces jours-ci pour offrir une réflexion assez profonde sur le rôle et le devoir du blogueur – dans laquelle, à mon tout petit niveau, je me reconnais assez bien (disons que c’est un modèle), avec l’énorme différence, évidemment, que je ne suis pas prêtre (en plus d’avoir une audience infiniment moindre que la sienne).

Le père Guadalix

Le travail du blogueur dans l’information ecclésiale.

www.infocatolica.com/blog/cura…la-labor-del-bloguero…

Depuis toujours, la presse écrite a comporté une rubrique d’information et une rubrique d’opinion. Donner les nouvelles, c’est déjà donner une opinion, car à part celles où il n’y a pas d’autre choix, et on peut toujours les donner d’une manière ou d’une autre, le choix des nouvelles est déjà une manière évidente de donner sa propre opinion.

La rubrique opinion, et il me semble que je me mets dans une mare avec la bienveillance espérée de mes amis journalistes, exprime clairement la ligne éditoriale du média, soit par les éditoriaux, évidemment, soit par les chroniqueurs qui commentent l’actualité selon leurs propres critères. J’espère que je ne débite pas trop de bêtises.

Dans l’information religieuse aujourd’hui, la presse écrite est pratiquement insignifiante. Je ne sais pas combien de publications sont encore distribuées en version papier, beaucoup par pure inertie des maisons religieuses et parce qu’elles n’ont pas coupé un abonnement complet depuis des années et des années. L’information religieuse est sur internet.

Comme je l’ai déjà mentionné, parmi tout ce qui se passe chaque jour et ce qui peut être accessible sans grande complication, chaque média, dans la fidélité à sa ligne éditoriale, sélectionne et présente ce qui se passe selon son opinion particulière. Et chaque média, naturellement, essaie d’avoir un casting, autrefois de journalistes, aujourd’hui de blogueurs, qui aident, plus qu’à savoir ce qui se passe…, à comprendre le sens des choses, la clé des événements et la façon de prendre position face à eux.

Le blogueur n’est pas là avant tout pour donner des nouvelles. Parfois, il va anticiper les événements, il va pouvoir dénoncer, annoncer, commenter, tout cela dans le but d’aider à comprendre, avec ses propres critères, ce qu’est l’Église et sa vie à un moment donné.

Je suis blogueur sur Infocatólica depuis un certain temps déjà. Je suis sur le point de boucler mes quatorze ans d’existence. Je ne donne pas de nouvelles, à l’exception de certaines choses spécifiques sur ma vie sacerdotale, dans la mesure où cela peut être un encouragement pour d’autres, le cas échéant. Ce n’est pas non plus mon genre de spéculer, de déterrer des saletés ou de les divulguer pour le plaisir. Si je l’ai déjà fait, je m’en excuse d’avance. Un blogueur est là pour d’autres choses : pour commenter, pour clarifier, pour encourager. Et dans mon cas, et dans le cas d’Infocatólica, pour former, pour encourager à la rencontre du Christ, à la conversion, à la vie sacramentelle, à la charité et au désir du ciel.

De cette réalité et de ma façon de comprendre le fait d’être blogueur comme un ministère sacerdotal, sont nées d’autres possibilités, comme les cours du jeudi à 20 heures et la messe du dimanche à 12 heures à travers le canal de la paroisse de San José de la Sierra et, dernièrement, le commentaire des nouvelles de la semaine qui est diffusé à travers le canal dans l’Église.

Mes évaluations, mes commentaires sont-ils les meilleurs ? Évidemment non. Sont-ils infaillibles ? Je n’irais pas aussi loin. Ce sont les miens et je suis heureux qu’il y ait des gens pour qui ils sont un bon outil pour comprendre la vie de l’Église catholique et les encourager à vivre leur foi.

Nous, blogueurs, écrivons ou commentons là où nous le pouvons, comme dans la presse quotidienne, et ensuite les lecteurs lisent ce qu’ils veulent et font confiance à qui ils veulent. Nous vivons en liberté.

Cela dit, je suis reconnaissant à mes lecteurs de lire mes réflexions et surtout de la richesse de leurs commentaires qui, je vous l’assure, ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Quant à cette nouvelle expérience qui consiste à commenter l’actualité chaque semaine, jusqu’ici tout va bien. La chaîne de l’Église a ouvert une playlist dans laquelle les vidéos seront postées semaine après semaine.

Merci à tous ceux d’entre vous qui ont regardé les vidéos. Que tout cela soit pour la gloire de Dieu et au service de l’Église.

Share This