Une intéressante analyse signé Phil Lawler, selon une perspective américaine. Là-bas aussi (et peut-être surtout), ce pontificat décidément « clivant » fait l’objet d’un rejet sinon unanime du moins substantiel, et le pape, ou du moins son entourage, le sait. Ici, à travers deux articles récents, Phil Lawler souligne les incohérences de François et dénonce un double langage qui, étonnamment, nous rappelle quelqu’un qui nous touche de près…

Baiser de Judas (pauvre don Georg!)

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Je reprends tant bien que mal mon activité blogueuse après deux semaines d’interruption… volontaire (qu’on me pardonne le jeu de mots!) motivée par un mélange de découragement et de révolte: tout ce que j’aurais pu dire « à chaud » sur les évènements récents, d’ailleurs plus au niveau de la France (mesures « sociétales » glaçantes, Ukraine) que du Vatican, aurait pu avoir des suites, disons, fâcheuses pour moi; le Pape offrant de plus en plus l’image pathétique d’un pauvre vieil homme malade et affaibli, essayant désespérément de donner le change tandis que des individus sans scrupules abusent de sa faiblesse, inspire désormais plus de pitié que d’aversion.

Fin de jeu pour une papauté de contradictions

Phil Lawler
26 février 2024
www.catholicculture.org/commentary/endgame-for-papacy-contradictions/

Récemment, deux articles importants sont parus en ligne. Chacun d’entre eux résume l’une des principales difficultés auxquelles le pape François est confronté. Pris ensemble, ces deux courts textes donnent l’impression que les contradictions de ce pontificat atteignent une masse critique ; la crédibilité du pape vacille.

Dead Synodality, du père Raymond de Souza, paru dans The Catholic Thing, est un tour d’horizon de grande ampleur, abordant le congrès sur l’éducation religieuse à Los Angeles, la cérémonie sacrilège de la cathédrale Saint-Patrick, et situant ces épisodes dans le débat plus large de la « synodalité ». Au fil de l’article, le père de Souza fait des commentaires mordants sur le père Martin, le cardinal McElroy et le cardinal Fernandez.

Mais le point culminant de l’article est sans doute l’observation selon laquelle, malgré tous les discours sur la synodalité et la consultation, le Vatican a montré peu d’intérêt à consulter réellement les évêques du monde entier. Prenons l’exemple de Fiducia Supplicans, un document publié sans avertissement. La question des unions entre personnes de même sexe avait été abordée lors de la réunion du synode d’octobre 2023, mais la directive qui est soudainement apparue en décembre n’avait aucun rapport avec cette discussion. Le père de Souza prédit que : « Le processus synodal superconsultatif ne reprendra jamais ».

Non pas que le processus ait été réellement super-consultatif. Le père de Souza rapporte que : « L’année dernière, ils ont été embarrassés lorsqu’il s’est avéré qu’ils avaient oublié d’inviter les curés à l’assemblée d’octobre. Ils ne seront pas invités cette année non plus… ».

Le processus n’était pas non plus ouvert et transparent ; les rapports sur les discussions du synode étaient sévèrement limités, les organisateurs distribuant soigneusement les informations et contrôlant leur diffusion. Le père de Souza conclut : « Le navire branlant de la synodalité s’est échoué ».

La « bataille totale » du pape François contre les abus cléricaux a été un échec, annonce Christopher Altieri dans The Catholic World Report. Là encore, la rhétorique papale contraste fortement avec la politique papale, et Altieri passe en revue la longue liste de cas dans lesquels le souverain pontife a protégé les auteurs d’abus et fait preuve de froideur à l’égard de leurs accusateurs. .

Mais qu’en est-il de la perception (perpétuée par les médias mainstream) selon laquelle le pape François est un réformateur, dédié à la transparence et à la responsabilité ? C’est un mythe, démontre Altieri. « Il a promulgué des réformes sur le papier – y compris d’importantes lois procédurales – et a refusé de les utiliser, sauf avec beaucoup de parcimonie, de manière sélective et jamais de manière transparente. »

Altieri trouve une seule citation du souverain pontife qui cristallise le problème :

La « responsabilité » sous le pape François trouve son expression la plus éloquente dans son commentaire à l’Associated Press sur la sordide affaire du père Marko Rupnik : « Je n’ai rien à voir avec cela ».

Mais à l’évidence, les interventions du pape dans l’affaire Rupnik ont tout à voir avec le scandale. Les réformes sont sur le papier – et sur un papier très fin. La corruption est bien plus profonde.

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