The Wanderer illustre leur inquiétude par un article (paru dans « La Croix Internationale ») signé d’un universitaire italo-américain membre du fameux « cercle magique », Massimo Faggioli: faute de pouvoir compter sur des sites spécialisés dynamiques et très lus come le sont les blogs catholiques de la tradition [au moins en Espagne et en Italie, mais aussi aux USA!], il se réfugient dans l’agressivité et pratiquent sans scrupule « l’assassinat virtuel » .
Triste fin de règne.

Les ardents défenseurs de François

caminante-wanderer.blogspot.com
12 mars 2024

Le « bon » Pape François…

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L’atmosphère au Vatican depuis l’arrivée du pape François n’a jamais été sereine. Depuis des années, ceux qui y travaillent sont terrifiés à l’idée de recevoir un chirographe leur annonçant qu’il est mis fin à leurs fonctions, ou qu’ils sont emprisonnés dans les cachots apostoliques. Littéralement. Mais depuis quelques mois, l’atmosphère est devenue insupportable. Le pontife est très âgé et très malade, et pourtant il insiste sur le fait qu’il ne l’est pas. Nous connaissons tous le curieux « rhume » qui ne l’a pas quitté depuis longtemps et nous avons tous assisté la semaine dernière au douloureux spectacle de sa tentative frustrée de monter dans la papamobile (l’impolitesse avec laquelle le pape de la miséricorde traite son majordome est remarquable).

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Bergoglio ne se résigne pas à sa maladie et veut nous faire croire qu’il est en excellente santé. Les raisons, d’ailleurs, ne sont pas cosmétiques. Un souverain malade est un souverain faible, et il ne se permettrait jamais un geste de faiblesse.

 C ‘est aussi pour cette raison qu’il ordonne depuis quelque temps à sa meute la plus fidèle d’empêcher les critiques virulentes des médias catholiques informels, c’est-à-dire les blogs, les chaînes Youtube ou les portails d’information. Le Vatican n’a aucun contrôle sur eux ; il ne dispose donc que de moyens de pression, lorsqu’ils peuvent l’être, ou de disqualification.

Il y a quelques mois, à l’université San Dámaso, une personnalité importante mais opaque du Vatican a déclaré que le pape François ne devait pas être critiqué sur internet, et il y a plusieurs exemples.

Je souhaite m’attarder ici sur l’un des plus récents, écrit par l’universitaire italien Massimo Faggioli, professeur de théologie à l’université Villanova de Philadelphie, qui appartient aux Augustins. C’est un expert en matière ecclésiastique, un défenseur des pires causes et un franciscain extrémiste. Un fidèle du régime. Et ce qu’il écrit dans son article publié dans La Croix est embarrassant. Etant moi-même universitaire, je me demande avec quel visage une personne supposée intellectuellement sérieuse peut écrire ce que Faggioli écrit.

Il commence par reconnaître l’opposition farouche au pontificat de François de la part des membres du clergé et des laïcs. Qui sont-ils ? Eh bien, nous le savons déjà :

« L’opposition radicale à son égard est venue des catholiques de la « loi et de l’ordre », le parti des réactionnaires anti-Vatican II ».

Rien de nouveau ici : nous sommes les ultras, les réactionnaires, les indiétristes, les semi-pélagiens, les « faces de cornichon au vinaigre », etc. Cependant, Faggioli ajoute une nouvelle caractéristique : nous, les critiques du pape François, sommes faux et sans vergogne, qui, derrière une image de catholiques dévots et connaisseurs, ne cachent que du cynisme. En d’autres termes, les critiques de Bergoglio sont parmi les personnes les plus mauvaises et les plus dangereuses de l’Église.

Pour ce faire, Massimo Faggioli s’appuie sur une étude réalisée par deux sociologues de l’université de Cologne, selon laquelle, bien que pour la plupart des gens les cyniques passent toujours pour intelligents, la réalité est différente :

« L’idée que les individus cyniques sont plus compétents, intelligents et expérimentés que les individus moins cyniques semble assez commune et répandue, mais, comme le montrent nos estimations, les véritables associations empiriques entre cynisme et compétence sont largement illusoires ».

En d’autres termes, les critiques du souverain pontife sont des imbéciles. Non seulement cela, mais ce cynisme exprime également

« un affect néolibéral […] un sentiment de vivre dans des conditions structurelles qui limitent les types de subjectivités autodéterminées qui ont été considérées comme allant de soi en tant que caractéristiques des démocraties libérales occidentales et qui restent au cœur des modes imaginaires de dissidence ».

Un lecteur aura la gentillesse de traduire cette phrase écrite dans le vocabulaire cryptique de la gauche internationale. Ce qui est clair, c’est que je suis cynique, éhonté, faux, stupide, néolibéral et que j’étouffe les subjectivités autodéterminées. Heureusement pour Faggioli.

Et le cas des évêques et clercs critiques est encore pire car, en plus des adjectifs susmentionnés, ils critiquent « l’évêque de Rome, avec lequel ils doivent être en communion pour rester des membres légitimes du collège épiscopal ».

En d’autres termes, un progressiste démocrate comme Faggioli pointe du doigt les évêques qui ne sont pas en communion avec un monarque absolu comme le Pape, et les accuse de ne pas être des membres légitimes du collège épiscopal. Les évêques Strickland et Schneider, parmi beaucoup d’autres, sont directement en dehors de l’Église ; ce sont des évêques traîtres parce qu’ils ne se soumettent pas à tous les diktats du pontife romain.

Ces mouvements de bergoglisme résiduel finissent par donner l’impression d’être très inquiets. Ils sont conscients que l’Eglise est en état de crise aiguë – polycrisis, dit Faggioli – et ils se rendent compte que les voix critiques à l’égard de la nouvelle Eglise que Bergoglio mourant entend fonder ont beaucoup plus de force et d’adhésion qu’ils ne pouvaient le prévoir. De même que « Religión Digital » et « Vida Nueva » [sites notoirement progressistes et pro Bergoglio] ne peuvent rien en Espagne contre Infocatólica et Infovaticana [sites proches de la tradition]; de même qu’en Italie « L’Osservatore Romano » ne peut rien contre des blogs comme Messa en Latino, ou ceux d’Aldo Maria Valli et de Marco Tosatti, la solution n’est donc plus de rivaliser mais de disqualifier et, si possible, d’assassiner… virtuellement.

Nous sommes en présence d’un pontificat pornographique [thème cher au Wanderer, ndt] dont les méthodes et les loisirs feraient pâlir d’envie les papes Borgia.

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