Le mécréant en question (c’est lui-même qui se définit ainsi) Giancarlo Lehner, né en 1943, est un « journaliste, historien et écrivain » italien, et aussi un homme politique proche du centre-droit (le parti actuellement au pouvoir), élu à la chambre des députés, et il est l’auteur, entre autre, d’un essai dont le titre se passe de commentaires: « Bergoglio, du Christ à Castro »

Comme c’est souvent le cas, c’est précisément une telle personne, plutôt qu’un bigot, qui est capable de voir, et de déclarer, que le roi est nu.

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AM Valli

Sur les dégringolades de Bergoglio et les paladins de son église sortante.

Giancarlo Lehner se décrit comme un  » petit laïc, mécréant matriculé, plus proche de Voltaire que de Sainte Marie Goretti « . Mais, comme c’est souvent le cas, c’est précisément une telle personne, plutôt qu’un bigot, qui est capable de voir, et de déclarer, que le roi est nu.
(AMV)

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Giancarlo Lehner

Ne croyant pas aux miracles ni même aux signes divins, je ne m’attarderai pas, l’ayant déjà décrit dans mon pamphlet (Bergoglio, du Christ à Castro: Paolo mi fè, disfecemi Jorge Mario) sur la culbute de Bergoglio, tombé durement devant l’icône sacrée de Częstochowa. Le pontife s’est affalé au sol et cela a été lu par des catholiques malicieux comme un vade retro péremptoire de la madone la plus adorée de Pologne.

Je n’irai donc pas me creuser les méninges, à la recherche d’explications sur la dernière dégringolade prémonitoire. Pâques 2024 : pendant la messe, l’icône du Christ Rédempteur tombe sur le parvis de Saint-Pierre, à quelques mètres du pape. J’évite également de nommer signe prémonitoire l’éclair qui s’est déchargé avec véhémence (2013) sur la Croix au sommet de Saint-Pierre, au moment même où Benoît XVI a librement décidé (ou a été forcé) de démissionner du trône pétrinien. Je délègue également aux catholiques la charge de juger un pontife qui raconte des mensonges : « Le livre de don Gänswein a été publié le jour de l’enterrement de Benoît XVI ». Le calendrier irrévérencieux déboulonne Jorge Mario : 5 janvier, funérailles; 12 janvier, sortie du livre.

Encore une fois, c’est aux fidèles d’évaluer si l’étiquette du prétendu Vicaire du Christ comprend des choses comme interroger et offenser de manière sanglante l’archevêque le plus proche de Ratzinger, lui attribuant même un « manque de noblesse et d’humanité ».

Sur d’autres aspects, je ne peux qu’exprimer mon regret et ma consternation. Même en tant qu’agnostique, j’assume l’entière responsabilité d’avoir mis mon nez dans les fondamentaux de la tradition judéo-chrétienne qui ont été systématiquement déchirés. Personne – et surtout pas le pontife – ne peut corriger celui qui a remis le Décalogue à Moïse. Il est écrit : « Ne prends pas le nom de Dieu en vain ». Pourtant, Jorge Mario l’appelle quotidiennement par son nom.

Et puis il y a ces malheureuses paroles en roue libre:

‘Même les voleurs nous aident souvent à ne pas être avares. Leur comportement est censurable, mais il peut aussi être un avertissement salutaire contre l’avarice’.

D’un seul coup, « Tu ne voleras pas » et « Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui », interdictions également présentes dans le raisonnement pratique des non-croyants, sont ainsi supprimées. En paraphrasant Benedetto Croce, il est juste de répéter que nous ne pouvons pas ne pas nous appeler judéo-chrétiens.

Jorge Mario élève le vol au rang de chose bonne et juste, voire d’action providentielle, puisqu’il nous libérerait du péché mortel de la propriété. Le commandement supplémentaire introduit par Bergoglio est : « Tu ne posséderas pas ». Bien sûr, il y a un illustre précédent : Proudhon. Cependant, le camarade Pierre-Joseph ne fait pas partie des évangélistes ni même des prophètes.

Le sexo-théologien Víctor Manuel Fernández, dont la bibliographie érotique, combinée à son héritage argentin, lui a valu d’être nommé d’abord cardinal, puis préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, un poste clé longtemps entre les mains avisées du cardinal Ratzinger, a amendé « Tu ne forniqueras pas ». Je ne sais pas à qui Jorge Mario fait référence lorsque, honorant Fernández, il entache d’infamie ses prédécesseurs : « Le Dicastère que vous présidez en d’autres temps en est venu à utiliser des méthodes immorales ». Et le nouveau préfet de répondre, plus moderniste que jamais : « La miséricorde de Dieu ne doit pas être niée par des raisonnements théologiques ».

L’impératif, selon Víctor Manuel, est le « renouvellement » substantiel de la morale catholique : « Je suis animé par le souci de souligner la primauté de la charité dans la théologie morale […] lorsque des décisions doivent être prises au niveau personnel ou pastoral ».

Dit de manière plus compréhensible, la morale ne peut être « réduite à l’accomplissement des commandements (sic !) ».

Par ailleurs, il cite Bergoglio, qui lui aurait demandé de « mettre la connaissance théologique en dialogue avec la vie du saint peuple de Dieu… qu’il se laisse stimuler par elle, qu’il se laisse blesser et désarmer par elle ». En effet, le désarmement a bien eu lieu, par l’orgasme, voir le pamphlet La Pasión Mística, revendu comme la première vision du Paradis. Voici des jeunes filles consentantes : « Jésus, pourquoi ne pas jouir de toi ? ». Et ainsi de suite avec toutes les « jouissances » des « rencontres passionnées avec Jésus ».

Fernández : « Le plaisir sexuel n’empêche pas la spiritualité ou la contemplation, car si l’union sexuelle est un acte d’amour, elle ne fait qu’ouvrir le cœur et facilite ainsi la contemplation de Dieu ». Les femmes, en revanche, seraient « insatiables », tandis que les garçons pourraient se vanter d’avoir « des pénis en guerre dans leur vagin ». L’orgasme, cependant, existe aussi dans les relations homosexuelles, le Paradis est donc bel et bien ouvert, voire grand ouvert. Dans le livre Sáname con tu boca. El arte de besar, pour lequel en Argentine on l’appelle El Tucho besame mucho, il nous enseigne, à nous agnostiques, donc frigides et asexués, les plaisirs lèvres contre lèvres.

Duro sex, sed sex pourrait aussi être le slogan gagnant du nouveau cours bergoglien, s’il n’y avait pas en parallèle des chutes dans le mauvais goût bien au-delà de l’impiété.

Voyez ce prêtre bergoglien qui, pour célébrer Pâques, nous a offert un photomontage obscène qui déforme la Pieta, déposant dans les bras de Marie non pas le Christ mourant, mais la nudité noire d’un migrant. Eh bien, nous voici face à une substitution qui offense même les non-croyants : Le Christ s’est sacrifié pour sauver l’humanité. Le migrant, au mieux, ne sauve que lui-même, à nos dépens. Accueillir le migrant est une chose, en faire une idole en est une autre.

Si les deux figures sont devenues religieusement interchangeables, alors la Porta Pia [ndt: allusion à La prise de Rome (également connu sous le nom de la brèche de Porta Pia), le 20 septembre 1870, provoque l’annexion de la ville au royaume d’Italie, et le décret italien constatant la fin de l’existence des États pontificaux et du pouvoir temporel des papes, cf. wikipedia], de l’intérieur a réussi : si c’est le migrant qui ressuscite, alors Sancta Romana Ecclesia n’existe plus.

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