De nouvelles révélations sordides émergent de la presse australienne à propos du traitement scandaleux du corps du cardinal lors de son transfert vers sa patrie. Le soupçon vient tout naturellement que ce traitement n’est que l’issue logique d’un « calvaire indescriptible » infligé au prélat australien, et n’a pu être fait sans l’accord plus ou moins explicite du Vatican, voire du Pape.
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François a lâché le cardinal quand ce dernier a été condamné et jeté en prison après un procès inique basé sur des accusations délirantes. On est loin de la sollicitude pour son cher ami Lula, condamné à la prison ferme… MAIS pour des faits de corruption avérés.
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Bref, le cardinal Pell dérangeait beaucoup, et pas seulement (sans doute pas principalement) pour des questions de fric et de corruption, mais parce qu’il pouvait être le chef de file de l’opposition au pape dans la perspective d’un prochain conclave, en mesure de créer une dynamique parmi les cardinaux « conservateurs ».

La « dernière insulte »

SUR LE TRAITEMENT DU CARDINAL GEORGE PELL À ROME

Giuseppe Nardi
katholisches.info/2024/07/05/die-letzte-beleidigung/
5 juillet 2024

Kardinal George Pell mit Papst Franziskus, als dieser ihn im Oktober 2020, erst ein halbes Jahr nach seinem Freispruch, in Audienz empfing.
Le cardinal George Pell reçu en audience en octobre 2020, six mois après son acquittement.

En Australie, autour de la mort soudaine du cardinal George Pell des informations jusqu’ici inconnues émergent et font sensations, de « sombres allégations », selon le Daily Mail Australia.

Alors que personne ne s’y attendait, le cardinal australien est décédé le 10 janvier 2023 à Rome, quelques jours seulement après avoir assisté à la cérémonie des obsèques de Benoît XVI. Il venait de subir une opération de routine à la hanche à l’hôpital romain Salvator Mundi, et il a fait un arrêt cardiaque.

Pell avait d’abord été archevêque de Melbourne, puis de Sydney et enfin préfet du tout nouveau secrétariat à l’économie du Vatican. En 2003, le pape Jean-Paul II l’avait créé cardinal. Sous le pape François, il a certes été nommé à Rome, mais il y a été très mal traité.

Quand, en tant que préfet de l’économie, le cardinal a voulu mettre de l’ordre dans les finances du Saint-Siège, réparties entre d’innombrables institutions, il s’est heurté à une résistance parfois acharnée. Le pape François l’a laissé tomber à cause de la pression de ceux qui ne voulaient pas qu’on regarde dans leurs cartes.

Un calvaire indescriptible

C’est à ce moment qu’apparurent des accusations infondées d’abus sexuels en Australie. Un calvaire indescriptible a commencé pour Pell. Il a été traîné en justice en 2017, condamné, il est allé en prison. Il a finalement été acquitté par la Cour suprême. Il a publié un journal de détention d’une valeur spirituelle extraordinaire sur son temps passé en prison. Il est à ce jour le premier cardinal à avoir été emprisonné dans un État de droit.

Jusqu’à aujourd’hui, la rumeur persistante veut que les accusations qui ont conduit Pell devant les tribunaux australiens aient été « organisées » depuis le Vatican afin d’écarter l’Australien gênant d’une manière particulièrement sordide – ce qui a d’ailleurs réussi. François a envoyé des salutations de solidarité en prison à son ami socialiste Luiz Inácio Lula da Silva, aujourd’hui à nouveau président du Brésil, lorsque celui-ci était derrière les barreaux pour corruption, lui a fait transmettre des messages d’encouragement et a critiqué le procès et la condamnation comme un « putsch », mais le chef de l’Eglise n’a pas eu de gestes comparables pour Pell, son cardinal. Pour être précis, aucun. Même lorsque Pell a été acquitté, François l’a fait attendre des mois devant la porte avant d’accepter de le recevoir.

Le pape avait-il mauvaise conscience ? François n’a plus confié de fonction à celui qui continuait à porter la pourpre.

Ce comportement a conforté ceux qui pensent que la source de ce qui est peut-être l’attaque la plus ignoble de l’histoire récente contre un cardinal se trouve au Vatican. François a en tout cas signalé que l’Australien n’était plus le bienvenu, et ce pour une raison : le cardinal Pell faisait partie des opposants à l’actuel pontificat. Encore après sa détention, il avait, après une analyse au scalpel, émis des critiques claires sur le synode amazonien alors imminent. Et avec François, la question : « Pour moi ou contre moi ? » joue un rôle central.

« Son nez était cassé »

Ecoutons ce que Brett Lackey a rapporté hier dans le quotidien Daily Mail Australia :

« De sombres accusations concernant le corps de George Pell ont émergé après la mort d’un arrêt cardiaque du catholique de plus haut rang d’Australie. Le corps du cardinal George Pell aurait eu le nez cassé et n’aurait pas été pansé correctement [après l’autopsie] lors de son transfert en Australie après sa mort à Rome ».

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« Ses funérailles dans la basilique Saint-Pierre quatre jours plus tard auraient provoqué un grand étonnement parmi les familiers du Vatican, en l’absence du traditionnel cercueil ouvert ».

Le quotidien rappelle que les mesures qu’il avait prises en tant que préfet de l’économie « lui avaient valu d’importantes contre-réactions de la part de personnalités au sein du Vatican, dont certaines ont depuis été accusées de délits financiers tels que fraude, complot et détournement de fonds ».

Sa tâche d’apporter de la transparence dans des montages financiers opaques de certains départements du Vatican longtemps restés sans surveillance « a également été compliquée par le fait que Pell a été inculpé en 2017 par la police de l’État de Victoria pour des accusations d’abus sur mineurs remontant à des temps lointains, ce qui l’a conduit à passer 13 mois dans une prison australienne avant d’être acquitté en appel de toutes les accusations ».

Ses vêtements « jetés » dans le cercueil

The Australian, un autre quotidien du cinquième continent, écrit parallèlement que « depuis des mois, des rumeurs circulent au Saint-Siège selon lesquelles son corps aurait été laissé en désordre après l’autopsie », que ses vêtements auraient été « jetés » dans le cercueil et que ses chaussures auraient disparu. The Australian confirme également, en citant le frère de Pell, qu’à l’arrivée du corps en Australie, la famille a dû constater que le nez du cardinal était cassé. Dans un commentaire pour SkyNews, Andrew Bolt, journaliste du Herald Sun, le quotidien le plus diffusé d’Australie, a qualifié cela de « dernière insulte » faite au cardinal à Rome.

L' »incompétence » comme cause n’est pas exclue. Dans le même temps, les médias australiens font toutefois référence aux plus proches collaborateurs du cardinal, qui voient dans le traitement brutal de la dépouille « un signe que certains au Vatican n’ont pas pardonné à Pell la poursuite de la corruption ».

Andrew Bolt l’exprime en ces termes:

« Pell m’a dit une fois qu’il ne se sentait pas en sécurité au Vatican lorsqu’il poursuivait des criminels. Ce qu’ils ont fait de son corps me laisse penser qu’il avait raison ».

Il poursuit :

« Pell lui-même a déclaré en 2021 qu’il avait été surpris de la résistance qu’il avait rencontrée au sein de l’Eglise pour moderniser ses finances. ‘J’ai sous-estimé l’ingéniosité et la ténacité des opposants à la réforme’, a-t-il dit en septembre 2021 ».

Les médias australiens rappellent, sans établir de lien direct, que le 16 décembre 2023, dix personnes, dont un cardinal, des collaborateurs du Vatican et des conseillers externes, ont été reconnues coupables de criminalité financière. Ce que l’on appelle le « procès du siècle » concernait des transactions immobilières à Londres, dans le cadre desquelles le Saint-Siège avait subi un préjudice de 350 millions d’euros.

Le cardinal Pell, une forte personnalité, ne s’est pas laissé décourager par le traitement pas vraiment paternel du pape François, mais a continué à s’exprimer clairement et à plusieurs reprises après son retour à Rome.

Convaincu qu’un conclave allait bientôt avoir lieu, il s’est efforcé de nouer des contacts parmi les nouveaux cardinaux et de les faire se connaître entre eux, puisque François ne convoquait plus de consistoire depuis dix ans. Au printemps 2022, Pell demanda à François de rappeler à l’ordre le cardinal Hollerich, archevêque de Luxembourg, président de la COMECE et rapporteur général du synode sur la synodalité, ainsi que l’évêque Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande. A sa mort, il a laissé un héritage spirituel qui est une critique accablante du pontificat de François.

Il ne faut pas oublier que les médias australiens ont des comptes à régler avec le cardinal George Pell et que les journalistes sont toujours tentés de prendre le train de Dan Brown en marche.

Il ne fait toutefois aucun doute que le cardinal George Pell a été maltraité

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