L’Italie ne fait plus d’enfants. Littéralement, elle meurt, en s’auto-détruisant. La situation n’est pas différente en France, et dans l’ensemble des pays d’Europe. Voici une réflexion puissante et pessimiste publiée aujourd’hui sur le blog d’AM Valli. Tellement pessimiste, en fait, qu’on en vient à penser qu’il est trop tard.
Et que fait l’Eglise?
Presque rien, sinon accompagner le déclin, en encourageant l’immigration non régulée
Extinction
Martino Mora
Le curé de ma paroisse a communiqué aux fidèles les chiffres de l’année 2024.
- Baptêmes : 21.
- Mariages : 20.
- Funérailles 74.
Je consulte d’autres personnes à Milan et dans les environs. Les chiffres sont très similaires.
Ce sont des chiffres d’extinction démographique. Ou plutôt de suicide.
Les Italiens, peuple sénescent (le milanais DOC [pour denominazione di origine controllata, nous dirions ‘de souche’] a disparu depuis longtemps), ont depuis longtemps choisi de mourir. Comme tous les Européens.
Économicisés jusqu’à la moelle, érotisés jusqu’aux ongles, spirituellement obscurcis, massifiés et atomisés à la fois, ils ont librement choisi de s’éteindre au nom du mirage du bien-être matériel, de l’épanouissement individuel et de « l’interdit d’interdire ».
Dans notre pays, Pannella et Bonino, avec leur libéralisme « égolâtrique » ont gagné, et même archi-gagné.
Les églises sont de plus en plus vides, les centres commerciaux, véritables parodies de lieux de culte, débordent, alors même que les salaires baissent. Le spectacle de la marchandise attire autant que la marchandise.
L’ignorance spirituelle semble croître en proportion des diplômes, comme la stérilité de l’esprit et de l’utérus.
L’érotisme contre-nature, incapable de procréer, est inlassablement médiatisé.
Les peuples pauvres sont riches en progéniture. L’opulence s’avère inséparable de la décadence.
Des millions de fœtus avortés manquent à l’appel.
Comme si on voulait le prouver, soixante-dix ans de système orgiaco-mercantiliste américaniste ont fait plus de dégâts en Occident que soixante-dix ans de dictature soviétique à l’Est. Le matérialisme le plus efficace s’est révélé le pire.
Avec la fin des croyances collectives, il ne nous reste plus que les trois S : sous (soldi = argent) sexe et succès. Trois idolâtries du même ego.
La famille est en crise totale, car l’ego n’aime que lui-même. Et tout au plus son inséparable téléphone portable.
L’Occidental moderne a choisi de ne croire en rien qui ne soit empirique ou numérique, quantitatif. Maintenant que les chiffres le condamnent, il préfère ne pas y penser. Comme l’Église conciliaire qui, après s’être prostituée au monde pendant soixante ans, semble heureuse de se suicider.
Ceux qui dénoncent l’immigration sauvage ont raison, mais s’ils ne dénoncent pas le capitalisme orgiaque qui a créé le gouffre spirituel, culturel et démographique, ils sont soit ignorants, soit de mauvaise foi. Pas moins que ceux qui, au comble du nihilisme, se réjouissent de l’invasion. Ces derniers sont seulement plus repoussants.
Dans le gouffre démographique, avec un système économique hypertrophié, il faut bien que quelqu’un comble le gouffre. C’est dans la logique des choses. La main d’œuvre immigrée est bon marché, et donc avidement demandée.
Bien sûr, il s’agit d’une immigration sans règles, car la décadence ne connaît pas de règles. Une pauvre colonie servile comme l’Italie, du reste, ne veut rien faire contre la volonté de sa maîtresse – la ploutocratie d’outre-Atlantique, sous la bannière étoilée -, et contre ses serviteurs, par procuration, à Bruxelles.
On ne peut pas reprocher aux immigrés de combler un gouffre. Et on ne peut blâmer l’islam quand c’est Rome – et non La Mecque, pour l’instant – qui a perdu la foi. La vraie.
Blâmons-nous d’abord, et ensuite ceux qui nous ont trompés.