Hier, dans la Basilique Saint-Pierre, on a assisté à une scène surréaliste, qui a suscité la gêne sinon la réprobation des gens présents, médusés: le pape, littéralement « trimballé » en fauteuil roulant, sans soutane mais avec un pantalon noir, et couvert d’une simple couverture de laine. Et ce n’est pas une mesquine question de chiffons, c’est la face visible d’un mal bien plus profond (même s’il est difficile de trancher s’il s’agit d’un caprice du pape ou d’un choix de son entourage).
Le récit d’un des prêtres du blog Silere non possum (qui a une dent contre la communication du Saint-Siège, mais ici, les faits lui donnent raison)
« Le pape trophée » :
Couverture sur les jambes, pas de soutane.
Scène embarrassante à Saint-Pierre

https://silerenonpossum.com/it/vaticano/
10 avril 2025
Une image qui a surpris, dérouté et, pour beaucoup, laissé un sentiment de malaise. Le pape François est arrivé aujourd’hui dans la basilique Saint-Pierre en fauteuil roulant, le corps enveloppé d’une couverture de laine, ne portant pas de soutane blanche mais un simple pantalon noir. Visage pâle, respiration difficile, regard fatigué : le souverain pontife semble visiblement éprouvé, toujours en convalescence après une pneumonie bilatérale qui l’a conduit à l’hôpital. La visite est due au désir du pape de rendre visite à saint Pie X et à saint Benoît XV.
Un chanoine de la basilique Saint-Pierre commente:
« Les années précédentes, il n’a jamais fait ces visites de prière, comme c’est étrange ».
Et un ecclésiastique de la Casa Santa Marta confesse:
« Il ne peut pas respirer tout seul. Pour la visite du couple royal britannique, l’oxygène a été coupé pendant un court moment, juste pour la photo, qui a été savamment étudiée parce qu’il y a désormais la terreur de vos critiques ».
La gestion de l’image publique du pape – comme cela a déjà été souligné à plusieurs reprises dans ces pages – est désormais confiée à un petit groupe de [personnes incompétentes]. Il ne s’agit même pas ici de rouvrir le chapitre embarrassant du Dicastère pour la communication, qui a longtemps représenté l’une des pages les plus opaques de ce pontificat. Il s’agit plutôt de ceux qui aujourd’hui, concrètement, s’occupent du « corps du Pape », de son exposition publique, de ses sorties, de son image, précisément.
Ces dernières semaines, le Pontife est apparu en public dans un état de fragilité évident, exposé, presque exhibé, comme un symbole à montrer. Cela a été fait par certains des « sages collaborateurs » qui l’entourent aujourd’hui, des figures qui sont restées en marge de la scène pendant des années et qui cherchent aujourd’hui un espace qu’elles n’ont pas eu jusqu’à présent. Dimanche dernier, sur la place Saint-Pierre, le pape est sorti sans même un manteau, malgré le froid. Aujourd’hui, enveloppé dans une couverture de laine, il a été conduit dans la basilique vaticane dans le désordre, l’improvisation et un environnement visiblement négligé. La saleté régnant dans la basilique dirigée par le [cardinal] franciscain Mauro Gambetti, déjà signalée à plusieurs reprises par les fidèles et les visiteurs, a rendu la scène encore plus embarrassante.
Cette première sortie en 2013
L’absence de la soutane blanche aujourd’hui ne peut certainement pas être justifiée par la « convalescence ». On l’a d’ailleurs vu à l’hôpital en soutane, et encore ces derniers jours. Il s’agit au contraire d’un geste qui révèle quelque chose de plus profond sur la relation de François avec les signes de son ministère sacerdotal et de son pontificat. Il n’y a jamais eu d’amour pour la soutane, et ceux qui le connaissent de près le savent bien.
C’était le 14 mars 2013, au lendemain de son élection. François voulait se rendre à la basilique de Santa Maria Maggiore en clergyman. C’est le cardinal Santos Abril y Castelló qui intervint : « Votre Sainteté, vous ne pouvez pas sortir sans soutane. Les gens seraient scandalisés ». Mais le pape rétorqua qu’il s’agissait d’une visite privée. Il n’avait pas encore compris que sa vie privée n’existait plus.
Mais aujourd’hui, ce caprice revient. Le Pape apparaît comme il le souhaite: en pantalon et avec une couverture. Mais l’effet, parmi les fidèles et les chanoines présents, est celui de la perplexité, voire de l’embarras. « Nous ne savions pas comment réagir », dit une personne qui a assisté à la scène. « Nous nous sommes regardés les uns les autres. Personne ne comprenait ce qui se passait. On ne savait pas s’il fallait s’apitoyer sur sa maladie ou réfléchir et se dire qu’il n’y était pour rien ».
Trop de poules dans un poulailler….
Au fil des ans, François s’est efforcé de ne pas s’entourer de personnalités trop fortes ou trop influentes. Il a changé fréquemment de secrétaires et de collaborateurs, se méfiant de ceux qui faisaient preuve d’une autonomie ou d’un esprit d’initiative excessifs. D’une part, il craignait qu’ils n’accumulent trop de pouvoir, d’autre part, les relations s’envenimaient souvent par des querelles et des affrontements. Il est impossible de s’étendre sur le sujet. Il suffit de penser à l’un de ses premiers secrétaires, Mgr Guillermo Javier Karcher, qui fut renvoyé après avoir donné une simple interview à un journal argentin, dans laquelle il déclarait que le pape se rendrait volontiers en Argentine. Une remarque anodine, mais qui a suffi à marquer sa fin. François est comme cela : humoral, mais aussi amoral.
Mais aujourd’hui, dans sa fragilité, il est obligé de se confier, de se laisser porter. Il ne peut plus tout choisir. Il ne peut pas tout contrôler, ni contrôler tout le monde. Les paroles de Jésus à Pierre résonnent :
« En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu ceignais toi-même ton vêtement et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre ceindra ton vêtement et te portera où tu ne voudras pas ».
Mais peut-être le Seigneur pensait-il aux confrères de Pierre, aux presbytres guidés par la foi et l’humanité. Pas à des laïcs ambitieux, sans compétences médicales mais prêts à jouer les chefs de service hospitalier, sans connaissance de la langue italienne mais avec des diplômes de commissaire Rex.
Mots Clés : Pape-en-poncho