Et pourtant, cela reste la langue officielle de l’Eglise.
Le superbe blog « Messa in latino » (l’un des deux incontournables en ce moment, avec « Silere non possum ») relève que beaucoup d’Eminentissimi n’ont pas été capables de réciter correctement la formule du Serment. Et cela ne se limite pas aux « modernistes ».
Certains diront que c’est du pinaillage, que l’Eglise doit marcher avec son temps, qu’un bon latiniste ne fait pas forcément un bon pape, etc..
Certes. Mais dans une institution vieille de 2000 ans, riche de traditions et de symboles, où chaque geste est l’un de ces symboles, et doit être soigneusement pesé, si elle veut rester une singularité dans le monde (comme elle est parvenue à le transmettre ces jours-ci, à travers des rites solennels presque tous parfaitement réglés), cela en dit long sur la formation reçue dans les Séminaires par des générations de prêtres après le concile.

Les cardinaux et le Serment : promus au Conclave mais recalés en latin?
Comment va le latin au Sacré Collège des Cardinaux ?
A écouter les serments, il est plutôt incertain.
Avec tout le respect dû et en tenant compte de l’émotion plus que justifiée, nous avons été étonnés par l’incertitude, voire les fautes de latin effectives, disséminées chez pas moins de 40,6 % des participants au Conclave.
Pourtant, le serment était très court et les accents tous dûment marqués.
Est-il possible que les cardinaux n’aient pas eu la possibilité de lire la formule au préalable ? Ou que personne n’ait eu la prudence d’aller la vérifier par lui-même ?
Quoi qu’il en soit, près des 2/5 du Collège ont commis des erreurs de prononciation, d’accents, d’ordre des mots, de lecture des diphtongues…
Ce qui est inquiétant, et qui serait presque risible, c’est l’extranéité perceptible à la langue de l’Église, en seulement soixante ans de réforme liturgique.
Sommes-nous sûrs que cette extranéité soit une bonne chose ?
Si le latin était une condition préalable pour être élu et célébrer la Sainte Messe comme pape, le nombre de candidats possibles serait immédiatement réduit de 113 à 59, et les 2/3 [majorité requise] de ces 59 candidats seraient 40.
L’élection en serait grandement facilitée.
Nous verrons si un minimum de maîtrise de la langue de toujours pourrait être un critère, sinon fondamental, du moins accessoire.
MIL
Don Luigi C.
. . .
Suit la liste des mauvais élèves, et les pourcentages selon l’origine géographique.
On y trouve les Français Aveline et Barbarin, et même, surprise, le cardinal Sarah. Et on tout aussi étonné de constater l’absence de certains noms…
Et c’est là que vient la nostalgie de Benoît XVI!
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la passion de Benoît XVI (on en reviens toujours à lui!) pour le latin, c’est ici: