Sic transit gloria mundi! Le défunt pape règne peut-être encore en maître dans les Palais Sacrés et quelques officines curiales, comme en témoigne son image géante simulée à l’aide de drones la semaine dernière au-dessus de la Basilique Saint-Pierre. Mais il n’est plus (l’a-t-il jamais été?) le Pape du peuple: la preuve, ce reportage de l’édition de Rome du Corriere della Sera (peu suspect de conservatisme « étroit » et d’anti-bergoglianisme primaire).

Les visiteurs qui se pressent pour admirer les beautés de Sainte Marie Majeur, pourraient dans un avenir proche se demander: « mais c’est qui, ce Franciscus? »
(Photo d’archives, avril 2025)

Pape François, la tombe déjà « oubliée » par les pèlerins :

Il n’y a plus de files d’attente pour entrer à Sainte-Marie-Majeure

roma.corriere.it

Papa Francesco, la tomba già «dimenticata dai pellegrini»: niente più code per entrare a Santa Maria Maggiore
Photo Claudio Guaitoli

Autour de la basilique, les barrières serpentant de la via Liberiana à la Porta Santa ont été retirées : elles avaient été installées pour gérer les foules importantes des premiers jours.

People wait for visit the tomb of Pope Francis at the Papal Basilica of Saint Mary Major in Rome, Italy, 27 April 2025. Pope Francis passed away on Easter Monday, 21 April 2025, at the age of 88. ANSA/FABIO CIMAGLIA

Le premier jour, le 27 avril dernier, 70 mille visiteurs venus du monde entier ont fait la queue pendant des heures pour s’arrêter un instant devant cette dalle de marbre blanc de Ligurie portant l’inscription « Franciscus », à l’intérieur de la basilique Santa Maria Maggiore.

Le pape était mort depuis six jours, des milliers de selfies ont été pris devant la tombe et des vidéos ont été immédiatement postées sur les réseaux sociaux. À tel point que pour faciliter l’accès des fidèles, un cordon de barrières avait été mis en place, conçu pour contenir des foules importantes, voire gigantesques : il partait de la via Liberiana, longeait la basilique le long de la piazza dell’Esquilino et se terminait à l’entrée de la Porta Santa, l’un des principaux accès de l’église millénaire.

Le passage est désormais complètement libre

Mais à presque six mois de la mort de François, les barrières pourraient sans doute être supprimées. Les rares personnes qui souhaitent rendre hommage au pape argentin n’ont plus besoin de faire la queue : le passage est entièrement libre, les files d’attente ne sont plus qu’un lointain souvenir. La basilique reste ouverte tous les jours de 7 h à 20 h, comme d’habitude, mais si les pèlerins viennent franchir la Porta Santa pendant l’année jubilaire, les touristes et les visiteurs semblent beaucoup plus intéressés par les beautés architecturales et historiques.

À tel point que beaucoup ont trouvé « dissonante » la suppression, justement pour faire place à la tombe de Bergoglio, du magnifique portail historique (datant du XVIIe siècle) qui reliait la basilique au palais papal et qui était entouré de dalles d’un ancien et précieux marbre vert. Il avait été réalisé par le pape Paul V Borghèse, grand amateur d’art et de beauté.

Toutefois, la plaque de 1615 sur laquelle Paul V lui-même rappelle la construction de la chapelle Pauline, celle de la « Salus Populi Romani » et l’invitation à la célébration perpétuelle en l’honneur de la Vierge, a été sauvée. Elle se trouve désormais au-dessus de la tombe de François, grand dévot de l’icône mariale, que la tradition présente comme un portrait de Marie peint par Saint Luc.

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