Le livre basé sur l’interview du pape par Elise Ann Allen, vaticaniste du media « catholique » américain notoirement progressiste CRUX (propriété, rappelons-le, de John Allen, dont l’interlocutrice du pape est l’épouse) vient de sortir aujourd’hui en espagnol. On n’a certainement pas fini d’en parler, et le courant mainstream, auquel le pape s’adresse ici, va certainement jubiler -ce qui n’est pas bon signe…
Giuseppe Nardi a relevé plusieurs déclarations problématiques sur des sujets brûlants.
Chaque jour qui passe nous conforte dans la conviction que Léon XIX n’est certes pas un François II, mais qu’il n’y aura pas de rupture avec le chemin emprunté par l’encombrant Argentin.
Léon XIV : « L’enseignement de l’Eglise sur l’homosexualité ne changera pas ».
L’affirmation claire est cependant suivie de la phrase suivante : « En tout cas, pas dans un avenir proche ».
Katilisches.info
Giuseppe Nardi
18 septembre 2025

L’Eglise reste ouverte à « tous, tous, tous », comme l’a dit le pape François, mais « je pense qu’il est hautement improbable, en tout cas dans un avenir proche, que la doctrine de l’Eglise change en ce qui concerne ce qu’elle enseigne sur la sexualité ou sur le mariage ».
Ces mots sont tirés du premier livre d’entretiens du pape Léon XIV, sorti en librairie aujourd’hui au Pérou. Un livre qui aborde des sujets brûlants, mais qui montre des faiblesses argumentatives .
Le livre s’intitule « Léon XIV : citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle » et a été rédigé par Elise Ann Allen, vaticaniste du média américain Crux.
« J’ai déjà parlé du mariage – comme l’a fait le pape François lorsqu’il était pape – d’une famille composée d’un homme et d’une femme, dans un lien solennel, bénie par le sacrement du mariage. Mais même si on ne fait que le dire, je comprends que certains le prennent négativement« .
Dans l’entretien, le pape Léon exclut un diaconat féminin – une question soulevée par certains participants au synode sur la synodalité :
« Pour l’instant, je n’ai pas l’intention de modifier l’enseignement de l’Église sur ce sujet. Je pense qu’il faut d’abord poser quelques questions fondamentales. Il y a des régions du monde où le diaconat permanent n’a jamais été vraiment promu – et rien que cela est une question en soi : pourquoi devrions-nous parler de l’ordination de femmes au diaconat si le diaconat en lui-même n’est pas encore bien compris, développé et promu au sein de l’Église ? »
Léon XIV considère qu’une modification de la doctrine morale, y compris sur l’homosexualité, est « hautement improbable, du moins dans un avenir proche ».
Dans un avenir plus lointain, un tel changement serait donc envisageable. Avec de telles formulations, le chef de l’Eglise montre une position manifestement défensive.
Il en va de même pour son positionnement sur la question du diaconat féminin. Une telle question ne peut pas être dissociée de l’ensemble du sacrement de l’ordre, donc aussi de l’ordination sacerdotale et épiscopale, ce qui est généralement occulté. L’enseignement de l’Église est que le sacrement de l’ordre constitue une unité indissociable. Celui qui donne l’impression que l’on peut « seulement » parler de l’admission des femmes au diaconat de manière isolée, s’aventure déjà sur un terrain glissant et induit son auditoire en erreur.
L’indication selon laquelle lui, Léon XIV, n’a pas « pour le moment » « l’intention » de modifier la doctrine du sacrement de l’ordre, laisse plus que perplexe. Cette indication laisse spontanément planer le doute sur le fait que le passage reproduit dans le livre corresponde vraiment à sa déclaration. Si la déclaration est authentique, l’égocentrisme affiché : « Pour l’instant, je n’ai pas l’intention… » ne peut qu’étonner, voire horrifier. Le sacrement de l’ordre n’est en principe pas à discuter, pas même par un pape.
Si le livre d’Elise Ann Allen ne reflète pas correctement les déclarations du pape, une rectification immédiate par le Saint-Siège est indispensable. Il serait grand temps de rompre avec la pratique du pontificat bergoglien, qui a laissé sans commentaire – par qui que ce soit – des déclarations du pape reproduites de manière problématique ou ambiguë et a omis de procéder aux clarifications nécessaires.
Suivant sa propre classification, le livre d’Elise Ann Allen s’adresse à un public progressiste, souvent éloigné de l’Église. Au lieu de saisir cette occasion pour exposer la doctrine de l’Église avec clarté et conviction, et surtout pour l’expliquer de manière argumentée, Léon XIV semble se conformer aux attentes de ce milieu.
Le spectacle homo de l’année sainte du 6 septembre pourrait-il ne pas avoir été un accident de parcours involontaire, mais au contraire une continuation consciente du cours bergoglien, comme l’avait affirmé le père James Martin, jésuite américain et militant homo, quelques jours auparavant après une audience avec Léon XIV ?
Giuseppe Nardi
Mots Clés : Ciudadano del Mundo