Abus: la crise américaine
Le sommet programmé au Vatican en février 2019, cache l'intention de défendre l'homosexualité dans le clergé. Editorial de Riccardo Cascioli (27/11/2018)
Dans un article de Marco Tosatti daté du 24 novembre sur La Bussola, le titre "RENCONTRE AU VATICAN SUR LES ABUS, ÇA COMMENCE MAL" précédait un "chapeau" résumant bien le propos: «Le Comité d'organisation de la rencontre de février sur "La protection des mineurs dans l'Eglise" a été annoncé: en tête de la liste, le cardinal Cupich, lié à l'ex-cardinal McCarrick, tandis que brille l'absence du cardinal O'Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Un réglement de compte?».
Riccardo Cascioli poursuit la réflexion.
Prêtres gays, la réalité qu'on ne veut pas voir
Riccardo Cascioli
www.lanuovabq.it
26 novembre 2018
Ma traduction
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Ce qui s'est passé ces derniers jours fait comprendre que lors de la réunion prévue au Vatican en février sur le thème des abus sexuels, l'intention est d'arriver à défendre l'homosexualité dans le clergé.
A propos des abus sexuels, nous avons déjà parlé de la situation incandescente aux Etats-Unis (avec le stop vatican aux enquêtes indépendantes) et aussi des surprises dans les nominations de la commission organisatrice de la rencontre de février prochain au Vatican avec les présidents des Conférences épiscopales du monde entier. Et à la lumière des propos très durs du Cardinal Gerhard Müller sur l'homosexualité dans le clergé (cf. leblogdejeannesmits.blogspot.com), il vaut la peine d'essayer de comprendre où mènent ces événements.
Avant tout, il faut noter qu'on parle beaucoup de synodalité, mais ici, on empêche qu'une conférence épiscopale - comme celle des États-Unis, au centre d'une crise sans précédent - fasse faire des recherches indépendantes sur ce qui s'est passé pendant ces décennies et approuve des lignes directrices spécifiques. Pour le Saint-Siège, tout doit rester en suspens jusqu'à la rencontre de février.
Au vu de la composition de cette commission organisatrice, on devine au moins un des motifs de ce choix "centraliste": verrouiller la version officielle qui explique le phénomène des abus sexuels et les mesures qui en découlent. Le pape François a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu'à l'origine du phénomène des abus, il y a le cléricalisme, une sorte d'abus de pouvoir, laissant de côté le facteur homosexualité du clergé. Même les journalistes de la Cour papale font de leur mieux pour convaincre tout le monde que l'homosexualité n'entre pas en ligne de compte, même si les faits disent exactement le contraire.
Parmi les composantes du comité organisateur se distingue l'archevêque de Chicago, le cardinal Blase Cupich, très discuté à la fois pour son étroite amitié avec l'ex-cardinal Theodore McCarrick et pour ses déclarations qui semblent minimiser l'urgence créée par la crise des abus sexuels. Lors de la réunion des évêques américains la semaine dernière à Baltimore, c'est [en réalité] Cupich qui a guidé la faction qui a réussi à empêcher le lancement d'une commission-vérité sur ce qui s'est passé; en particulier Cupich - comme le Pape - s'oppose à la présence de laïcs dans la Commission d'enquête, position en revanche défendue par la Conférence des évêques américains et le cardinal Sean O'Malley, président de la Commission Pontificale pour la protection des mineurs, exclu de manière retentissante de la liste des organisateurs de la rencontre de février.
La nomination de Cupich est déjà un fait grave, étant donné la contiguïté avec McCarrick, mais surtout, pour renforcer la position du Cardinal Cupich il y a aussi une autre nomination, celle du Cardinal indien Oswald Gracias, de Mumbai, qui soutient fermement le droit au mariage gay et la nécessité de changer le langage de l'Eglise à propos de l'homosexualité.
Avec une telle team en charge des opérations, il appparaît qu'on veut éviter l'émergence de l'homosexualité du clergé comme phénomène à surveiller en matière de prévention des abus. Il y a aussi le risque que la position de ceux qui prétendent que l'acceptation de l'homosexualité dans le clergé serait utile pour prévenir les abus sexuels soit bien accueillie.
Il s'agit d'une évolution inquiétante, qui ne va pas dans le sens d'une "opération-vérité"; qu'on ne s'intéresse pas tant aux victimes d'abus qu'à la protection du réseau gay qui se répand dans le clergé. Comme l'a dit le cardinal Müller ces derniers jours, «une partie de la crise est précisément celle de ne pas vouloir voir les vraies causes, qui sont alors couvertes de phrases tirées de la propagande du lobby homosexuel». Et encore : «Cette tentative d'obscurcissement des choses est un mauvais signe du processus de sécularisation en cours dans l'Église: on pense comme le monde, mais pas comme Dieu veut».
Qui arrêtera cette dérive ?
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