Du grand Müller
Notre "curé madrilène" réagit avec sa verve habituelle au Manifeste du cardinal Müller. Il témoigne, à sa manière, de la satisfaction d'un "prêtre de terrain", pour la clarté de ses propos (11/2/2019)
>>> Le Manifeste en français.
>>> Voir aussi: La bombe du cardinal Müller
Ça, c’est du Müller
Jorge González Guadalix
9 février 2019
www.infocatolica.com
Traduction de Carlota
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Enfin du bonheur et pas des moindres. Cela fait des années que les mots qu’on nous assène sont du genre « bon », « cela dépend », « il faut nuancer », « les circonstances », « l’accueil », « il ne faut pas être inflexible ». Tout ce qui, en principe, pourrait passer pour une preuve de maturité, de charité constante et de profondeur évangélique, n’est en fait qu’une baisse de pantalons ou une remontée de soutanes qui cède face au plus grossier relativisme présenté comme le nec plus ultra de l’évolution catholique personnelle. Nous sommes tellement catholiques, tellement mûrs, tellement évangéliques et tellement miséricordieux que nous en sommes arrivés à la conclusion que, pour tout, cela dépend.
Quand ce matin, je me suis trouvé face à la déclaration de foi « Que votre cœur ne soit pas troublé ! » (Jean 14-1) du Cardinal Müller, je dois reconnaître que j’ai ressenti une immense gratitude envers le Cardinal, une gratitude unie à du bonheur et pas des moindres.
Nous ne sommes pas habitués à ce que l’on appelle les choses par leur nom. Cela nous semble tellement étrange que nous en sommes effrayés et que cela produit chez nous comme de l’urticaire Un cardinal qui ose parler clairement et en plus, d’une manière surprenante, en exposant dans son intégralité la doctrine de l’Église. Comment ne pas être surpris, alors qu’hier, un autre cardinal, Schönborn, n’éprouvait pas d’objection à parler de mariage entre homosexuels. Oui, de MARIAGE. Eh oui, nous sommes vraiment bien mal préparés aux déclarations comme celles du cardinal Müller.
Le cardinal Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi entre 2012 et 2017, a été capable, ce qui démontre une tête exceptionnelle et une formation plus que solide, - la preuve en a d’ailleurs été de sa nomination comme préfet de la Doctrine de la Foi par Benoît XVI -, il a donc été capable de présenter l’essence de la foi catholique en un peu plus de deux mille mots, trois feuillets, clairs comme de l’eau de roche et simple bonjour.
Il dit des choses tellement simples mais tellement profondes, que le Christ est vraiment Dieu, que Jésus a fondé l’Église comme un signe visible et un instrument de salut qui subsiste dans l’Église Catholique. Il poursuit en disant : « L’Église n’est pas une association fondée par un homme et dont la structure est décidée à volonté par les votes de ses membres. Elle est d’origine divine ». « La fonction du Magistère de l’Église c’est de protéger le peuple des déviations et des fautes et de lui garantir la possibilité objective d’enseigner sans erreur la foi authentique ». « La confession des péchés lors de la confession au moins une foi l’an fait partie des commandements de l’Église ». « La connaissance de la loi morale divine et naturelle est nécessaire pour faire le bien et atteindre sa fin ». « Il existe aussi la terrible possibilité, pour un être humain qui demeure en contradiction avec Dieu jusqu’à la fin, et en rejetant définitivement son amour», de « se condamner immédiatement et pour toujours ».
Et la fin du texte à ne pas manquer, une fin où nous lisons des choses comme celle-ci: «Garder le silence sur ces vérités et d'autres vérités de la foi, et enseigner avec cette disposition d’esprit, est la pire des impostures au sujet de laquelle le Catéchisme nous met en garde avec vigueur».
Que voulez-vous que je vous dise? Que ce jour m’a donné du bonheur. À peine trois feuillets, mais qui sont suffisants pour que les fidèles trouvent clair ce qui est le fondement de leur foi. Évidemment il y a des gens à qui ces choses-là donnent des boutons, et de faire référence à ce texte très important du cardinal Müller en l’expédiant avec un « ce Müller, il a été renvoyé », et avec une ânerie du genre "ce qui ennuie les conservateurs, c’est que François soit avec les pauvres. Y a-t-il référence aux pauvres Vénézuéliens?". Bon, je m'arrête là.
Enfin, non. Si Müller a dit quelque chose qui soit opposée à la doctrine de l’Église, qu’on me l’explique. Merci.
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