Ridicule: le Pape vegan
Ou, quand les courtisans se déchaînent: le "vaticaniste" de La Repubblica s'est fendu d'un article délirant pour exalter un pontificat "exemplaire" (alors qu'avant François...). Un must!! (10/2/2019)
Je pourrais le classer à la rubrique <Humour>... si elle existait.
Je l'ai trouvé sur le site <Riscossa Cristiana>, et j'ai cru revenir six ans en arrière, en mars 2013 au moment où des journalistes en extase n'en finissait pas de célébrer le tout nouvel Hôte de Sainte Marthe (à travers des comparaisons ineptes avec Benoît XVI), son humilité, la frugalité de ses goûts et sa facilité d'abord. Je n'aurai pas la cruauté de mettre en lien certains articles caricaturaux sur le sujet qui figurent quelque part dans ces pages. Depuis, et malgré tous les scandales qui n'ont cessé d'émailler ce pontificat, ils n'ont rien appris. Et ils n'en démordent pas, à croire qu'ils sont "autistes".
Un mot vient à l'esprit pour qualifier l'auteur de l'article - ou plutôt, un mot composé commençant par la lettre "L", mais je crains de devoir me censurer: ce chef-d'oeuvre de propagande a été écrit par un journaliste qui, dans une autre vie, a été un très appréciable chroniqueur du pontificat de Benoît XVI (Paolo Rodari, j'avais traduit pas mal d'articles de lui, tapez son nom dans le moteur de recherche interne), avant de retourner sa veste en 2013, passant du conservateur "Il Foglio" à "La repubblica". Un peu comme Andrea Tornielli (passé de "Il Giornale" à "La Stampa", avant sa dernière promotion), mais avec moins de réussite, pour le moment. Peut-être espère-t-il lui succéder un jour comme grand manitou de la com' bergoglienne. Dans cet article, en tout cas, il coche toutes les cases. Qui sait?
Pape François (/franciscain). Carême vegan
Alberto Scarioni
www.riscossacristiana.it
8 février 2019
Ma traduction
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Nous y voilà. Je sais, ce n'était qu'une question de temps et ce n'est qu'une étape intermédiaire dont qui sait combien de "catholiques" seront même satisfaits, mais le fait accompli n'en est pas moins déconcertant dans son toupet. Voici ma lecture édifiante d'aujourd'hui. Elle est extraite de "Repubblica.it", section Vatican, 7 février 2019, et elle est signée par le vaticaniste Paolo Rodari.
Après avoir commencé par indiquer le lien vers l'article pour montrer que je n'ai rien inventé (mais vous l'aurez sans doute lu vous-mêmes, cet article ou l'un des nombreux autres sur le sujet), je recopie le texte parce que je veux me lancer dans le jeu du 'les caractères gras sont de moi' (1). Pardonnez la présomption. Je veux juste dire ceci: [je ne fais] pas de commentaires, je vous les laisse. C'est une triste course, entre le signor Bergoglio et sa cour, pour l'exaltation du pape "homme du monde" (dans une fausse humilité médiatique) et pour la destruction dans le ridicule de la papauté et de Celui qu'il devrait représenter sur terre
(1) Effectivement, le texte reproduit sur le site Riscossa Cristiana contient plusieurs passages soulignés par des caractères gras.
Ici, j'ai mis mes propres soulignements, qui ne sont pas nécessairement les mêmes.
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TITRE:
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Pape François, déjeuner à la cantine et plats de saison. Et maintenant les végétaliens lui demandent le régime de Carême.
RESUMÉ:
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Le projet international Million Dollar Vegan offre un million de dollars pour des initiatives caritatives indiquées par le Vatican en échange d'un engagement symbolique. La philosophie alimentaire du Pontife est déjà basée sur la simplicité et le respect de l'environnement.
TEXTE:
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ROME, 7 février 2019 - De l'ancien Beatle Paul McCartney à Moby et Joaquin Phoenix, de nombreuses stars vegan ont signé un appel pour demander au Pape François de choisir un régime vegan pour la période du Carême «pour aider à combattre le changement climatique par le changement alimentaire». Une action spectaculaire pour lancer simultanément dans 15 pays une campagne de sensibilisation à l'impact dévastateur de l'élevage intensif. Million Dollar Vegan, l'organisation qui coordonne le projet, offre un million de dollars pour une ou plusieurs causes caritatives indiquées par le Pape lui-même, s'il accepte de faire voeu d'abstinence et de choisir un régime vegan pour le Carême. Même si l'on ne sait pas encore ce que dira François, c'est un fait que sa cuisine est déjà sobre, franciscaine.
Dans le passé, les cuisines des Papes produisaient de somptueux repas. L'appartement pontifical était un hâvre pour les privilégiés en quête de repos et de nourriture en abondance. Des siècles plus tôt, quelques prophètes, de Savonarole à François de Paul, s'en sont pris à un Évangile tourné vers les profits des individus. Des invectives qui, au fil du temps, ont aidé l'Église à se réformer, jusqu'à François, évêque de Rome pour qui la nourriture non plus ne doit pas être «un privilège pour quelques-uns». «Des fruits de la terre, on a fait le confort de certains ce qui a engendré l'exclusion», a-t-il déclaré en juin dernier lors d'une visite à la FAO, dénonçant un système injuste pour les nombreuses personnes pour qui la faim est un problème quotidien.
La conception de la table qu'a Jorge Mario Bergoglio est franciscaine. La fermeture de l'appartement du palais apostolique et le choix d'une vie décentrée, dans la résidence de Sainte Marthe, ont impliqué également l'épilogue d'une cuisine exclusivement réservée aux Papes régnants. Benoît XVI et Jean-Paul II n'ont pas fait de demandes particulières, même si leurs cuisiniers avaient parfois l'habitude de concéder des mets raffinés, des strudels, tartes et tiramisu les desserts préférés de Ratzinger [d'où sort ce ragot?], au Papieska Kremowka, le petit four en pâte feuilletée fourré de crème aimé de Jean Paul II. François veut une cuisine simple, dans laquelle se distinguent les produits de saison. Beaucoup de fruits et légumes, tous provenant des fermes de Castel Gandolfo ouvertes durant les années trente dans les Villas Pontificales. Pas de concessions aux aliments raffinés, pas de desserts, très peu de vin, seulement des produits de saison et des plats traditionnels.
«Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es», écrit Jean-Anthelm Brillat-Savarin dans La Physiologie du goût, un dicton que le Pape connaît et dont le sens est de facto souligné dans un de ses plus importants traités théologiques, Laudato Sì. C'est dans cette encyclique que François demande de partir de la terre, de l'eau, de l'agriculture, de l'alimentation, pour lutter contre l'injustice et les inégalités. Et le premier à donner l'exemple, c'est lui. Comme les anciens pères du désert qui vivaient seulement d'herbes dans un régime de sobriété en signe de proximité avec les pauvres, conscients que pour aspirer à Dieu, il faut renoncer aux plaisirs du monde, le Pape dicte la ligne avec une cuisine aux limites de l'austérité. Depuis qu'il a «changé de diocèse» - comme il aime à le dire lui-même en parlant du déménagement de Buenos Aires à Rome - il alterne riz et pâtes, rigoureusement en blanc. Et ensuite, deux fois par semaine, un peu de poisson et de viande, tous deux blancs.
Beaucoup de légumes frais, assaisonnés à l'huile d'olive, puis beaucoup de fruits. Il ne termine que rarement ses repas avec un yaourt. Un monseigneur de la Curie qui le connaît bien dit: «François reste à table aussi longtemps que nécessaire. Une fois, j'en ai contredit certains qui me disaient comment, dans leur façon de voir, Laudato Sì s'ouvre à la cuisine végétarienne. J'ai répondu qu'un pape argentin ne ferait pas un document en faveur du végétarisme parce qu'il sait que la viande est une protéine irremplaçable». Une seule règle est commune à tous les repas, la saisonnalité des produits, une règle partagée par beaucoup dans l'Église: «En ces jours de fête, en regardant dans les magasins - a écrit dans un Tweet l'ancien prieur de Bose Enzo Bianchi - je réalise que nous pouvons avoir tous les produits du monde sans attendre la saison: il suffit d'avoir de l'argent pour les acheter ! Mais de cette façon, le sens de l'attente manque et le désir ne réjouit plus nos cœurs».
François mange - premier pape contemporain à le faire - dans une cantine fréquentée par beaucoup d'autres personnes. Bien sûr, Karol Wojtyla invitait aussi souvent des journalistes et des amis à sa table. Mais François a fait plus. Il a rendu sa table accessible à tous [des gens qui ont fréquenté Sainte Marthe disent tout autre chose!]. Quiconque passe près de Sainte Marthe peut se retrouver assis près de l'évêque de Rome [!!!]. Après avoir choisi d'abandonner l'appartement du troisième étage du palais apostolique parce que, dit-il, «il m'a tout de suite fait penser à un entonnoir à l'envers», il déjeune et dîne dans un réfectoire où il y a au total quarante places. Monsignori et prélats de passage ou de vie, souvent ses invités, y mangent. «Le mercredi, après l'audience générale, il dîne avec les cuisiniers et le personnel de service. Avec eux, il entame des conversations sans façon sur les activités quotidiennes», dit encore le monseigneur de la Curie.
La table du Pape est au fond de la salle, sans séparation [même remarque que ci-dessus]. A sa table sont souvent assis les deux prêtres, l'un argentin, l'autre égyptien, qui l'aident dans ses tâches de secrétariat. Souvent, d'autres personnes s'arrêtent. Il n'est pas rare, par exemple, de voir le cardinal Domenico Calcagno, qui travaille à la Curie en tant que président de l'Apsa et qui aime y manger. Le soir, François se sert souvent lui-même au buffet, faisant la queue avec les autres. A ce moment, plusieurs personnes s'approchent de lui, lui laissant un mot ou une lettre. Il salue tout le monde et répond à tous, utilisant ces moments pour sentir le pouls des choses qui se passent chaque jour, pour écouter, pour connaître et pour parler. Le déjeuner est à treize heures. Dîner à huit heures.
Bergoglio n'a pas la nostalgie de son Argentine. D'un point de vue culinaire, il ne regrette que la pizza. Ou plutôt, la pizzeria. «Pourquoi ne pas commander une pizza, un jour?» lui a-t-on demandé. «Oui - a-t-il répondu - mais ce n'est pas la même chose... Ce qu'il y a de bien, c'est d'y aller». Pareil pour la pâtisserie: Bergoglio en avait une juste en face de l'archevêché de Buenos Aires où il allait de temps en temps chercher les alfajores (deux disques de biscuits faits avec de la fécule de maïs et joints par de la dulce de leche) et les empanadas (quenelles de pâtes farcies avec de la viande). Alessandro Gullotto, propriétaire du restaurant romain La Caletta, en a cuisiné pour lui et les lui a envoyés à Sainte Marthe.
Le Pape de la proximité est donc pour une cuisine normale et simple. Du reste, c'est comme cela depuis le jour de l'élection. Dans les heures qui suivirent, aux tailleurs papaux qui s'approchèrent de lui, il communiqua qu'il ne voulait pas des chaussures papales rouges. Ils lui ont dit, cependant, qu'il devrait porter un pantalon blanc sous sa soutane blanche, comme le prévoit le protocole. «Un pantalon blanc? - répondit-il -. Non, je ne suis pas un marchand de glaces».
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