Encore le développement de la doctrine
Sans doute parce qu'il vient le l'anglicanisme, le P. Hunwicke, qui est un grand admirateur de John Henry Newman, est très sensible au thème du "développement doctrinal": un concept, constate-t-il, qui est aujourd'hui bradé par le Pape et ses thuriféraires (23/8/2018)
>>> Sur le même sujet, un autre article du P. Hunwicke: benoit-et-moi.fr/2016/actualite/developpement-doctrinal
Développement et Newman
Père John Hunwicke
liturgicalnotes.blogspot.com
19 août 2018
Ma traduction
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Chaque fois que le régime actuel a un nouvel accident doctrinal, le mot "développement" est invoqué. Le Graf von Schoenborn l'a fait lors de la conférence de presse après Amoris laetitia lorsque Diane Montagna a demandé si ce document contredisait Familiaris consortio (cf. benoit-et-moi.fr/2016). En la regardant de haut, il eut même l'impertinence condescendante de mentionner le bienheureux John Henry Newman. Lors du scandale du Deathgate (1), le même vilain petit mot a encore une fois flotté dans les eaux troublées.
Ce que peu de commentateurs semblent avoir souligné, c'est que Newman, lorsqu'il a écrit son célèbre essai (ESSAI SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA DOCTRINE CHRETIENNE - 1845), n'avait pas l'intention de fournir un plan qui serait utilisé avec ruse par de futurs pontifes jésuites pour masquer la réalité d'un changement doctrinal. Il décrivait ce qui s'était passé. Et il le faisait en tant qu'anglican pour s'assurer que l'Église catholique qu'il était sur le point de rejoindre n'avait jamais changé sa doctrine.
Je n'ai pas souvenir pas qu'au cours de la Controverse arienne, ou des troubles de la Réforme, l'une ou l'autre partie ait jamais justifié les positions qu'elle tenait obstinément en invoquant le Développement. Mon impression est que chaque partie a simplement brandi allègrement l'Écriture et la Tradition afin de montrer que ce qu'ils détenaient était la vérité "clairement" montrée dans l'Écriture et la Tradition.
Le bergoglianisme a été enfermé dans une forme encore plus extrême que celle-là par la remarque cynique et blasphématoire du "général" jésuite que les paroles du Seigneur n'ont pas été capturées par l'nregistreur (cf. benoit-et-moi.fr/2017), et par l'aveu vantard du Père Rosica que l'Église est maintenant entièrement à la merci d'un pape pour qui ni l'Écriture ni la Tradition ne constitue une prescriptiion. De tels représentants semblent offrir un modèle de ministère d'enseignement chrétien inconnu même aux hérétiques des âges précédents. Ici, nous n'avons pas une hérésie, mais la superhérésie. Les hérésiarques d'autrefois ont peut-être perverti le sens de l'Écriture et de la Tradition, mais, selon moi, nous n'avons jamais eu auparavant la prétention diabolique qu'un enseignant hérétique majeur est tout simplement libéré de tout contrôle à l'intérieur de la Parole de Dieu, qu'elle soit écrite ou transmise oralement. Quand j'utilise le terme "diabolique", je l'entend au sens le plus large possible. Les empreintes digitales identifiables sur toutes ces affirmations grotesques sont sans ambiguïté.
Des mots célèbres de [la Constitution dogmatique] Pastor aeternus de Vatican I, enseignent admirablement que l'inspiration de l'Esprit n'a pas été promise au Successeur de Saint Pierre pour qu'il puisse enseigner une nouvelle doctrine, mais pour que par Son aide il puisse garder et fidèlement exposer le Dépôt de la Foi transmis par les Apôtres (2).
Il n'y a, me semble-t-il, aucune suggestion qu'il devrait s'engager énergiquement pour son "développement" ; encore moins qu'il est totalement libéré de ses contraintes.
NDT
(1) «le Pape François a demandé de reformuler l’enseignement sur la peine de mort, afin de mieux intégrer le développement de la doctrine advenu ces derniers temps sur ce thème»
«La nouvelle formulation du n.2267 du Catéchisme de l’Église Catholique, approuvée par le Pape François, se situe dans la continuité du Magistère précédent et atteste un développement cohérent de la doctrine catholique»
(Lettre aux évêques à propos de la nouvelle formulation du n.2267 du catéchisme de l'église catholique sur la peine de mort)
(2) «Car le Saint Esprit n'a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu'ils fassent connaître, sous sa révélation, une nouvelle doctrine, mais pour qu'avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, c'est-à-dire le dépôt de la foi». (laportelatine.org..VaticanI/Pastor_Aeternus)
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