Euthanasie, les francs-maçons à la manoeuvre
et le pauvre Vincent Lambert, cible actuelle de leur activisme frénétique, est leur prochaine victime. Luisa Scrosati (La Bussola) dresse un historique remontant à Henri Caillavet (17/5/2019)
>>> Voir aussi
¤ Vincent Lambert ne doit pas mourir
¤ Vincent Lambert: vers l'euthanasie
Vincent, une guillotine fabriquée par la Franc-maçonnerie.
Luisella Scrosati
www.lanuovabq.it
17 mai 2019
Ma traduction
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La guillotine préparée d'ici trois jours pour Vincent Lambert est fille du long périple français en faveur de l'euthanasie, fait d'affaires ad hoc, de juges complaisants, de lois ambiguës et de pressions sur toutes les parties. Dernièrement, celle du président Macron. Sur toutes ces initiatives il y a toujours la patte évidente de la Franc-maçonnerie du Grand Orient. Un livre reconstitue les étapes et donne les noms et prénoms des tabliers qui se sont infiltrés pour favoriser un sentiment euthanasique généralisé qui va au-delà de la politique.
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Mercredi, les conjoints Lambert ont présenté devant le tribunal administratif un recours urgent pour suspendre la décision d'interrompre l'alimentation et l'hydratation de leur fils Vincent, prévue à partir du 20 mai. La Cour a rejeté l'appel et a déclaré que le Comité des Nations Unies pour les personnes handicapées, qui avait fait la même requête à l'État français, «n'est pas une institution nationale» et ne constitue donc pas «une autorité judiciaire». Par conséquent, la signature de protocoles internationaux lie moins qu'une carte de bon anniversaire.
Les parents de Vincent et leurs avocats sont maintenant confrontés à un mur de caoutchouc. Et cela continuera, parce que la France doit courrir et faire en sorte d'envoyer au Créateur le plus possible de personnes, en approuvant au plus vite une loi qui permettra de dédouaner complètement l'euthanasie. Et dans ce processus, il y a la longa manus de la maçonnerie française. C'est ce qui ressort du livre de l'ex-maçon Serge Abad-Gallardo, Fin de vie. Les manoeuvres maçonniques pour le "droit à mourir", auquel nous renvoyons pour les références présentes dans cet article.
LA "PATTE" du GRAND-ORIENT
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C'est en 1978 qu'Henri Caillavet, membre du Grand Orient de France, présenta au Parlement français le premier projet de loi sur l'euthanasie. La proposition fut alors rejetée, mais l'approche que le débat allait ensuite adopter était déjà présente: «Ce projet de loi (...) n'a d'autre but que de restituer à la mort sa dignité, permettant à chacun, s'il le désire, de mettre fin à sa vie chez lui, parmi les siens, sans souffrances inutiles». L'euthanasie était déjà décrite comme une mort heureuse, digne et librement assumée, contrairement à de nombreuses morts marquées par la souffrance et la solitude. L'idée qu'il pouvait y avoir une mort digne et une mort indigne commença à prendre racine: c'était le moment des semailles. Pour le reste, il fallait favoriser la maturation de la sensibilité commune et surtout attendre un cas éclatant, capable de faire faire un saut quantique à la société. Comme l'a déclaré en 2000 Pierre Simon, alors Grand Maître de la Grande Loge de France, «ce sont les frères de la Grande Loge de France qui sont à l'origine des transformations législatives (...) et le problème le plus récent qui est proposé au peuple français est l'euthanasie». N'est-ce pas clair?
L'AUTRE VINCENT
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Le cas parfait se présenta en 2000, monté et médiatisé de façon adéquate. Vincent Humbert, un garçon de 19 ans, eut un terrible accident le 24 septembre 2000; après six mois de coma, il resta tétraplégique, aveugle, privé de la parole, mais parfaitement lucide. En 2003, la mère de Vincent fit savoir au monde entier qu'elle aiderait son fils à mourir; le 21 septembre, elle fit cette déclaration à l'émission Sept à Huit, et trois jours plus tard, le 24 septembre, elle fit une injection de Pentobarbital à son fils, qui se termina seulement "seulement" par un coma. A cette époque, aucune autorité judiciaire ne pensa qu'il fallait d'interdire l'accès de la mère à son fils, ce qui était étrange. Vincent fut donc transféré au service de soins intensifs de l'hôpital de Rouen, où il fut pris en charge par le Dr Frédéric Chaussoy. Entre-temps, le 25 septembre, un livre écrit par Frédéric Veille, intitulé Je vous demande le droit de mourir, fut publié, présentant au monde les «volontés» du jeune Vincent. Le 26 septembre, le Dr Chaussoy décida d'arrêter toutes les mesures de réanimation, provoquant chez le patient des sursauts respiratoires d'agonie; au lieu de lui assurer une ventilation, il lui fit une injection de chlorure de potassium. L'euthanasie était (et en paroles, devait continuer à être) interdite en France, mais en février 2006, la juge Anne Morvant rendit une ordonnance de non-lieu pour Mme Marie Humbert et le Dr Chaussoy.
LA LOI COMME CHEVAL DE TROIE
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C'est dans ce contexte qu'est née la loi Lionetti de 2005, comme l'a déclaré le sénateur lui-même: «Ce texte est issu des travaux d'une mission d'enquête, créée le 1er octobre 2003 (...), après la mort de Vincent Humbert». La loi de 2005 introduisait le refus de l'acharnement thérapeutique, autorisant dans ces situations l'interruption des traitements. Mais, étant donné le climat de gestation de la loi, le soupçon naquit immédiatement que la lutte contre l'acharnement thérapeutique pouvait facilement être utilisée au sens euthanasique; de plus, la loi ne précisait pas que la nourriture et l'hydratation ne constituent pas un traitement: ce silence pouvait être très dangereux. Et ce fut le cas. C'est un fait que la première condamnation à mort de Vincent Lambert par le Conseil d'Etat français, dont la décision prévoyait justement l'arrêt du maintien en vie, eut lieu en 2014, alors que la loi Leonetti était en vigueur.
Leonetti a toujours déclaré qu'il n'appartenait à aucune obédience maçonnique, bien qu'il ait admis que plusieurs membres de sa famille l'aient été. Manuel Valls, en revanche, appartient à la loge Ni maitre ni dieux du Grand Orient de France et, en 2012, dans les colonnes du Monde (6 février), il exhortait François Hollande à faire un pas en avant vers l'euthanasie: «L'opinion publique est prête. Il est donc important que la gauche fasse progresser les choses». L'année suivante, le Grand Orient s'exprimait publiquement en ces termes: «La décision sur l'euthanasie appartient au seul patient, d'où la nécessité de légiférer sur l'euthanasie volontaire, qui permettra d'humaniser davantage la fin de la vie, autorisant l'humanité à devenir plus humaine».
DES TABLIERS TRÈS ACTIFS
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Le même Valls devint Premier ministre en 2014 et se mit immédiatement au travail, demandant à Alain Claeys et Jean Leonetti de repenser la loi de 2005; cette loi, en effet, n'avait pas laissé les frères franc-maçons particulièrement satisfaits, comme le Grand Maître Daniel Keller le dira plus tard, le 3 octobre 2015. S'adressant à quelques orateurs lors d'une conférence sur l'euthanasie qui s'est tenue au temple maçonnique Groussier à Paris, il déclarait: «Merci de souligner les lacunes de la loi Leonetti». Le Grand Orient lui-même se sentit obligé d'intervenir publiquement pour «affirmer sa présence dans ce débat» et exprimer ses desiderata: «Le Grand Orient de France attend du législateur la définition et l'adoption d'un cadre réglementaire précis (...), afin de respecter la volonté de ceux qui décident de mourir dignement. Il doit donc décider du droit de choisir sa propre mort (...) Celui qui exige de mourir quand il se considère indigne de vivre a le droit d'être obéi. A la question "ma vie est-elle digne d'être vécue", il n'y a que moi qui puisse répondre». Une déclaration qui révèle la substance luciférine, au-delà des pratiques occultes réelles ou présumées, de la franc-maçonnerie. Le Grand Maître a révélé aussi qu'il «avait été écouté au grand jour par la commission Claeys-Lionetti au même titre que les grandes religions». Évidemment, chaque souhait du Grand Maître est un ordre, puisque lui, qui représente 0,23% des Français, a réussi à obtenir plus que ce que les catholiques, qui représentent 64% de la population, ont demandé.
LA MAÇONNERIE AU GRAND JOUR
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Le nouveau projet de loi prévoyait à l'origine qu'un patient en fin de vie (ce qui n'est pas facile à définir en soi) pouvait réclamer «un traitement de type sédatif et analgésique, entraînant une altération profonde et continue de la vigilance jusqu'à la mort». Ce texte a été complètement renversé, ouvrant clairement la porte à l'euthanasie. La loi de 2016, toujours en vigueur, prévoit en effet «une sédation profonde et continue, entraînant une altération de la conscience, maintenue jusqu'à la mort». Il est tout à fait clair que, dans cette formulation, la sédation quitte l'horizon palliatif pour entrer dans l'horizon euthanasique. Dans la sédation palliative, le médecin n'utilise pas la sédation pour causer la mort, mais cherche un équilibre entre l'abréviation inévitable de la vie et le soulagement des souffrances qui résistent aux autres mesures analgésiques.
Il est intéressant de noter que le lexique de la nouvelle formulation, comme l'a souligne Abad-Gallardo dans un autre livre, Je servais Lucifer sans le savoir, correspond à celui cultivé dans les loges. Par exemple, lors d'une audition parlementaire de la Grande Loge Féminine de France le 8 octobre 2014, on utilisait le terme «sédation profonde» qui était absent dans la première formulation du projet de loi. Mais la "prudence" maçonnique devait procéder avec une extrême précaution: la nouvelle loi Claeys-Leonetti de 2016 ne pouvait parler ouvertement d'euthanasie; conscient de cela, alors que la loi n'avait pas encore été déposée, Manuel Valls en parlait déjà le 13 mars 2015 comme «d'une étape»!
MAINTENANT C'EST AU TOUR DES ENFANTS
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Les francs-maçons voyaient plus loin et le 3 octobre 2015, ils organisait à Paris une rencontre intitulée «La fin de la vie des enfants». L'invité d'honneur ne pouvait être que le sénateur belge Philippe Mahoux, l'un des pères de la loi sur l'euthanasie de 2002 et de l'extension de l'euthanasie aux enfants de 2014. Mahoux était là pour prêcher que l'objectif du législateur est de «créer un espace de liberté» et que cette liberté ne peut connaître de «limites d'âge», mais doit avoir pour seul critère «la capacité de discerner par rapport à la souffrance engendrée par les traitements». Selon ce champion de la liberté, «le scandale n'est pas la mort, mais la souffrance et la maladie. Et encore plus quand il s'agit d'un enfant». Nous devons combattre non pas la souffrance des enfants, mais celle des enfants qui souffrent. Le bourreau belge commentait en ces termes la loi française dans la dernière ligne droite: «La sédation profonde pour certains patients, c'est appeler l'euthanasie d'une autre manière, mais ce n'est pas encore assez», montrant ainsi en même temps le véritable visage euthanasique de la loi de 2016, et son rôle de passage vers le dédouanement total de l'euthanasie. Même en Belgique, la loi ne serait pas encore parfaite, car il faudrait interdire l'objection de conscience collective (en ce sens qu'aucun hôpital, en tant que tel, ne devrait être privé de médecins pratiquant l'euthanasie) et introduire l'euthanasie pour les personnes atteintes de démence. Mais malheureusement «pour cela, l'opinion publique n'est pas encore prête»....
INFILTRÉS DANS LES PARTIS POLITIQUES
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Il est donc clair qu'une fois la loi de 2015 encaissée, les francs-maçons ont déjà commencé avec d'autres manœuvres. Jean-Louis Touraine, membre du Grand Orient et député de la République en Marche a déposé un projet de loi le 27 septembre 2017 pour obtenir l'euthanasie sur demande. Selon lui, «les soins palliatifs ont été et restent très insuffisants; leur qualité est excellente, mais ils ne sont proposés qu'à moins de la moitié des malades»; il ne reste donc qu'à offrir «la possibilité de recourir à la sédation terminale». Génial. Si à table, il n'y a pas assez de nourriture pour tout le monde, au lieu d'augmenter la nourriture, il est préférable d'éliminer les convives. Touraine, comme par hasard, a été nommé le 1er février 2018 président du groupe d'étude de l'Assemblée nationale Fin de vie et quelques jours plus tard, le 28 février, a présenté sur Le Monde un appel signé par 156 députés pour obtenir, d'ici 2019 (nous y sommes!), la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté.
Le deuxième projet de loi, du mois suivant, est celui du socialiste Olivier Falorni, qui semble ne pas être affilié directement à la Franc-maçonnerie, mais qui aime recevoir des «frères» dans des tables rondes publiques, comme quand il a offert son patronage à celle du 9 décembre 2014 «en partenariat avec le Grand Orient de France». Même l'actuelle ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, qui avait récemment été secouée par la demande de report du Comité des Nations Unies pour les personnes handicapées et avait clairement indiqué qu'elle ne serait pas prise en compte , doit être une fréquentatrice assidue de ces réunions dans les loges. Nous la retrouvons - voyez-vous cela! - à la conférence déjà mentionnée sur la fin de vie du 3 octobre, au Temple Groussier, exprimant son soutien à «l'espace belge de liberté». Enfin, en décembre de la même année, Caroline Fiat, députée du parti La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, a déposé un autre projet de loi pour la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Fiat a été choisie comme rapporteur pour cette proposition par la présidente de la commission des affaires sociales, Brigitte Bourguignon, députée du parti de Macron et maçonne. Mélenchon lui-même, franc-maçon du Grand Orient, a défendu ce projet de loi dans son discours à l'Assemblée nationale le 2 février 2018.
Il s'agit donc de liberté satanique, et aussi d'économie cynique. Jacques Attali, conseiller d'une longue lignée de présidents de la République française, de Mitterrand à Sarkozy, en passant par Hollande, dans une interview à l'occasion de la sortie du livre de Michel Salomon L'avenir de la vie, a eu l'impudence d'écrire qu'«après 60/65 ans, l'homme vit plus qu'il ne produit et coûte cher à la société (..) En fait, du point de vue de la société, il est préférable que la machine humaine s'arrête brusquement plutôt que de se détériorer progressivement (...). L'euthanasie sera de toute façon l'un des outils essentiels de nos sociétés futures». Le livre a été publié en 1981: le futur qu'il préconise est notre présent. Attali est toujours en vie, et aujourd'hui il a 76 ans : depuis plus de dix ans, il coûte cher à la société.
C'est dans ce contexte que s'insère le pauvre Vincent Lambert. Lui, qui est incapable de communiquer, est donc le sujet parfait pour déclencher la nouvelle guillotine du XXIe siècle, affûtée par les libres penseurs maçons.
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