Journalistes aux ordres
C'est l'une des leçons de l'affaire McCarrick (et elle vaut aussi chez nous, en ce moment plus que jamais, dans un contexte qui dépasse largement le cadre de l'actualité ecclésiale). Plutôt que d'informer, ils se content de relayer la "pravda" (20/2/2019)
Scandale McCarrick: "vaticanistes", pourquoi ne nous rapportez-vous pas la vérité?
19 février 2019
Massimo Magliaro
www.riscossacristiana.it
Ma traduction
* * *
L'affaire Theodor Edgar McCarrick est emblématique de plein de choses. TOUTE l'affaire, pas seulement sa conclusion. Elle m'a imposé une réflexion amère sur un aspect qui, dans la bergogliâtrie du moment, n'est marginal qu'en apparence: celui du comportement des journalistes accrédités au Bureau de presse du Vatican (1). Tous, à l'unisson, nous ont raconté que Bergoglio a fait son devoir en réduisant l'ex archevêque de Washington à l'état laïque. Exact: Bergoglio a fait ce qu'il devait faire. Mais au bout de combien de temps ?
Le décret concluant le procès pénal contre McCarrick avait été matériellement rédigé par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 11 janvier, il y a cinq semaines. Aucun "vaticaniste" ne nous en a parlé. Le 13 février, il y a presque une semaine, la Congrégation a examiné les arguments présentés dans l'appel et les a rejetés. Et aucun "vaticaniste" ne nous l'a dit. Deux jours plus tard, le 15 février, la décision a été notifiée à McCarrick lui-même. Et pourtant, aucun "vaticaniste" ne nous a informés.
Tout comme aucun "vaticaniste" n'a rappelé aujourd'hui à quel point les dénonciations de l'archevêque Carlo Maria Viganò concernant l'affaire McCarrick étaient fondées et documentées. Et combien injustes étaient, et sont encore, les critiques adressées à cet homme courageux qui n'avait que le mérite de s'exprimer clairement et fermement pour réaffirmer le "oui oui, non non" évangélique sur une question connue depuis des années et qu'on a laissé pendant des années (par Bergoglio et son entourage) salir le visage du christianisme.
Aucun des nombreux "vaticanistes" qui se font apologistes de la bergoliâtrie n'a rappelé les mots avec lesquels Bergoglio a essayé en vain d'ignorer, en les dépréciant, les dénonciations de Viganò, "un document qui parle de lui-même" a-t-il dit. Comme pour dire: tout juste bon pour la poubelle! Et aucun des "vaticanistes" qui hier avaient tenté de lyncher Viganò n'a fait aujourd'hui de mea culpa après l'avoir qualifié alors "poulet devenu un corbeau" ou de "pauvre aigri" (rosicone: ce doit être du dialecte: dans le contexte, je dirais que c'est quelqu'un rongé par l'envie).
Mais ce n'est pas tout. Lequel des nombreux "vaticanistes" en circulation (de Tg1 à La Stampa, de Il Giornale à la Repubblica, de Tg5 au Corriere della sera, d'Ansa à Tg3, du Messaggero à SkyTg24) nous a dit qu'au même moment où la page sordide de McCarrick est tournée, Bergoglio a nommé le cardinal Kevin Joseph Farrel camerlingue de la Sainte Église romaine?
Qui, parmi ces "experts" en affaires du Vatican, nous a rappelé que Farrel a vécu avec McCarrick pendant six ans ? Et qu'il dit qu'il n'a jamais rien remarqué de ce qui se passait dans cette maison? Farrel comme les trois petits singes (2), vraiment? Ou bien y a-t-il autre chose?
Qui de ces "vaticanistes" nous a dit que Farrel avait signé la préface d'un livre de propagande LGBT écrit par le Père James Martin? Qu'il a invité Martin lui-même à tenir une cnférence à la Rencontre mondiale des familles en Irlande (un échec retentissant)? Et que son diacre à la messe célébrée à la fin de la rencontre était Ray Dever, un militant LGBT notoire et père d'un fils qui prétend être en fait une fille ?
Sur tous ces immondices s'est étendu un voile de silence complice, signé par chacun de ces onctueux initiés qui, voix persuasive et petit sourire de circonstance, nous font croire qu'ils sont experts en affaires vaticanes. Bravo!
Tous ceux-là, sont-ils accrédités auprès du Bureau de presse du Vatican pour raconter la vie du Saint-Siège ou bien sont-ils là pour lire les veline (3) complaisantes délivrés par les agit prop du bergoglisme?
NDT
(1) Ce n'est plus le cas ni de Marco Tosatti, ni de Sandro Magister. Quant à Aldo Maria Valli, l'auteur l'a-t-il oublié?
(2) Les singes de la sagesse (aussi appelés «les trois petits singes») est un symbole d'origine asiatique constitué de trois singes, dont chacun se couvre une partie différente du visage avec les mains: le premier les yeux, le deuxième la bouche et le troisième les oreilles. Ils forment une sorte de maxime picturale: «Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal». À celui qui suit cette maxime, il n'arriverait que du bien (fr.wikipedia.org).
(3) Une velina (pluriel veline) est une «note provenant d'une source extérieure à un journal contenant des informations sur les nouvelles à publier et sur la manière de les mettre en page» (it.wikipedia.org). "Velina", dans le jargon du journalisme, désigne donc l'information officielle.
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