Le geste "révolutionnaire" de l'homme du Pape
Roberto de Mattei revient sur le coup de force de l'Aumônier de François, qui a rétabli en toute illégalité l'électricité dans un squat, applaudi par la gauche pour avoir bravé la loi pour la "bonne" cause. Une excuse qui ne fonctionne malheureusement pas dans le cas de l'avortement ou de l'euthanasie (20/5/2019)
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L'«expropriation prolétarienne» du cardinal Krajevski
Roberto de Mattei
www.corrispondenzaromana.it
15 mai 2019
Ma traduction
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Le 12 mai, le cardinal Konrad Krajevski, aumônier du pape François, a réactivé l'électricité dans un bâtiment occupé illégalement de la Via Santa Croce in Gerusalemme, dans le centre de Rome. Pour ce faire, il a dû briser les scellés apposés par l'ACEA, l'entreprise publique qui, le 6 mai, avait coupé l'électricité en raison des factures non payées par les occupants au cours des cinq dernières années, pour plus de 300 mille euros. Le non-paiement et l'occupation illégale du bâtiment sont de la responsabilité de l'association Action-Diritti in movimento, un centre social dirigé par un militant d'extrême gauche, Andrea Alzetta, connu sous le nom de "Tarzan", qui a été dénoncé à plusieurs reprises pour violation de domicile, destruction de bâtiments et résistance aux agents publics.
Le représentant du pape Bergoglio a commis un acte plus grave que ce qu'on pourrait imaginer.
En Italie, l'article 349 du Code pénal punit de six mois à trois ans d'emprisonnement quiconque viole les scellés apposés par l'autorité. De plus, comme la connexion au réseau électrique est illégale, l'acte de l'aumônier pontifical est constitutif du délit de vol d'énergie. Le cardinal Krajevski a donc violé la loi et s'en est vanté publiquement, déclarant, sur un ton provocateur, qu'il était prêt à en prendre la responsabilité. Mais au-delà de l'aspect pénal, nous sommes confrontés à la canonisation du principe selon lequel il est licite de violer la légalité dans son propre intérêt ou dans celui de groupes sociaux.
C'est le principe, en un mot, de «l'expropriation prolétarienne» [voir Banditisme révolutionnaire, fr.wikipedia.org], pratiquée par les Tupamaros, les Brigades rouges et les no-global. La certitude du droit et le respect de la loi sont les seuls obstacles qui protègent la communauté civile de l'anarchie et de la violence, mais ce qu'ont en commun le cardinal Krajevski, salué par la Repubblica comme un nouveau Robin des Bois, l'ancien maire de Riace Mimmo Lucano, accueilli comme une star à l'Université de La Sapienza ou le leader des "disobbedienti" (insoumis) Luca Casarini, récemment mis en examen pour avoir aidé et encouragé l'immigration illégale, c'est un mépris des lois de l'État, au nom d'une éthique politique qui n'a rien à voir avec l'éthique chrétienne.
En cas de conflit entre le droit positif et le droit naturel, c'est bien sûr ce dernier qui prévaut. Mais notre société nie l'existence d'une morale objective et absolue à laquelle faire appel pour rejeter les lois civiles en conflit avec elle. Aujourd'hui est en vigueur le positivisme juridique, selon lequel seul ce que la loi établit comme tel est bon et juste. De plus, non seulement le cardinal n'a pas agi au nom de la loi naturelle, mais il l'a violée, car le Décalogue interdit le vol, et le vol transgresse ce commandement.
Samedi 18 mai se tiendra à Rome la neuvième édition de la Marche pour la vie, pour renouveler la protestation contre la loi 194 du 22 mai 1978 [légalisant l'avortement en Italie], qui en quarante ans a fait six millions de victimes en Italie. Cette loi nie un commandement de la loi divine, qui interdit de tuer des innocents. La réponse des avorteurs est que la 194 est une loi de l'État et qu'en tant que telle, elle doit être pleinement respectée. Si la moindre illégalité était commise pour sauver un enfant de l'avortement, il n'y aurait aucune justification d'aucune sorte pour le coupable. Il est même interdit aux militants pro-vie de refuser l'avortement aux femmes, comme c'est le cas au Canada, où Mary Wagner a déjà passé cinq ans en prison simplement parce qu'elle essaie d'apporter des roses rouges, des informations et des prières dans les cliniques d'avortement.
Pour justifier l'acte illégal de l'aumônier du Pape, on a invoqué l'article 54 du Code pénal selon lequel « il n'y a aucune punition contre celui qui a commis l'acte parce qu'il y a été contraint par la nécessité de se sauver ou de sauver autrui du danger actuel de dommages graves à la personne». Aucun évêque ou cardinal, cependant, n'exhorte à la désobéissance civile contre la loi qui impose l'homicide d'État. Et pourtant, ôter la vie d'êtres humains innocents est beaucoup plus grave que de couper l'électricité pendant une semaine aux habitants d'un immeuble occupé illégalement.
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