Les idiots utiles de François
Alessandro Gnocchi règle vigoureusement ses comptes avec ces catholiques qui se disent proches de la tradition mais qui, par intérêt plus que par simple "idiotie", refusent de franchir le Rubicon en dénonçant ouvertement les méfaits actuels de l'Eglise (27/7/2018)
Ces "idiots utiles" si utiles à Bergoglio
Alessandro Gnocchi
www.riscossacristiana.it
25 juillet 2018
Ma traduction
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Apparemment, personne n'a réussi à trouver le texte de référence, mais les spécialistes du sujet s'accordent à attribuer l'invention du concept d'"idiot utile" à Владимир Ильич Ульянов, politicien russe mieux connu sous le pseudonyme de Lénine. Selon Владимир Ильич Ульянов, qui a ensuite transmis l'usufruit du concept au camarade Ио́сиф Виссарио́нович Джугашви́ли alias Staline, les "idiots utiles" étaient ces écrivains, journalistes, intellectuels, politiciens qui introduisaient en contrebande en Occident le poison communiste distillé en Russie soviétique, rendant stupides tous les douaniers de la raison politique, mais surtout eux-mêmes. Même s'ils disaient du mal des timoniers, théorisaient Lénine et Staline, l'important était que les "idiots utiles" sèment la confiance dans la Grande Mère soviétique et suscitent l'enthousiasme pour l'Avènement radieux du socialisme universel.
Dans les années cinquante du siècle dernier, le génial Guareschi [ndt: le "père" de don Camillo, dont Gnocchi est un spécialiste aussi passionné que reconnu] s'empara de ce concept ingénieux, qu'il accrocha au dos des catholiques qui voulaient semer l'Esprit de la Révolution dans le Peuple de Dieu encore en gestation, en attendant qu'il s'épanouisse comme Esprit du Concile grâce à l'engrais de la Nouvelle Pentecôte. Les politiciens, les intellectuels, les journalistes, les prêtres et les sacristains qui forniquaient avec l'ennemi étaient étiquetés sans concession par la méticuleuse précision guareschienne. (...)
Tout cela pour expliquer les entreprises des spécimens actuels d'une espèce qui ne s'éteint jamais. Le Soleil de l'Avenir s'étant désormais couché, les "idiots utiles" d'aujourd'hui jouent le jeu avec le seul tyran ayant un pouvoir absolu sur la surface de la terre, Jorge Mario Bergoglio alias Giorgio Mario Bergoglio alias François 1er. La seule différence entre l'actuel évêque de Rome et ses collègues du passé est que, tandis que Владимир Ильич Ульянов et Ио́сиф Виссарио́нович Джугашви́ли ont tué le corps, lui tue l'âme. Avec abondance de notes explicatives scalfariennes, que les âmes les plus infâmes, à la fin de la vie terrestre, cessent d'exister et tombent dans l'oubli, est désormais magistère ordinaire d'aéroport. Juste pour nous comprendre, ce serait le destin de ceux qui, au lieu d'injecter dans leurs veines la miséricorde transmise par la Nouvelle Église, continuent à croire que Dieu est seulement le Dieu Un et Trin, persistent dans la pratique obsolète du plus haut des sacrements, le mariage entre un homme et une femme, construisent des murs pour défendre la foi au lieu de construire des ponts pour la perdre, sont indifférents au destin tragique des micro-organismes et au tri sélectif des déchets: toutes les âmes destinées à mourir par motu proprio de Bergoglio, qui les condamne volontiers à mourir.
Un tel tyran ne pouvait rester sans ses "idiots utiles". Et voilà donc se mettre au travail les petites fourmis, réparant les accrocs qui déchirent les intelligences momentanément lucides et opérationnelles face à toutes ces horreurs. Des fourmis qui, dans leur "idiotie", montrent cependant une maîtrise rusée de la méthode. Elles analysent la dérive athée de la nouvelle Église et s'en scandalisent, elles relèvent les méfaits d'un monde ecclésial qu'on ne reconnaît presque plus et les dénoncent, elles voient le scandale qui ne peut plus être tu et crient... Puis, au moment de tirer une conclusion virile, elles expliquent qu'il faut s'incliner devant l'autorité quoi qu'on pense ou fasse, qu'on ne touche pas à la hiérarchie, qu'il faut baiser la Pantoufle Sacrée (sacra pantofola) même si dedans, il y a la patte du bouc. "Qui sommes-nous pour juger?", demandent-elles aux brebis abasourdies. Et les brebis, après avoir entrevu la possibilité de respirer un bon air, retournent au bercail de la perdition convaincus que quelque part, sous le fumier, il y a un salut caché. Pendant ce temps, le pasteur des âmes mortes peut être tranquille. Une fois de plus, la rébellion des brebis a été étouffée, dans le fumier sinon dans le sang.
Et que de brebis tombent dans le panneau! Pourtant, il ne devrait pas être difficile de reconnaître à qui l'"idiotie" des "idiots utiles" est utile, puisque le schéma suivi dans l'exercice de l'"idiotie" est toujours le même: la situation est difficile, voire tragique, les textes sacrés de la Tradition le démontrent, mais nous devons rester fidèles au Magistère et, surtout, à celui qui l'exerce parce que le jour viendra où l'on sera débarrassé du boulet de ce pontificat et alors tout recommencera à fleurir, coloré et gazouillant comme dans l'Eden ou presque. L'"idiot utile" ne se demande pas, ou ne veut pas se demander, si Jorge Mario Bergoglio etc.. etc.. est tombé sur le siège de Pierre directement du hublot d'un vaisseau spatial ou si, au contraire, c'est cette église qui attendait un pape à son image et ressemblance qui nous l'a mis.
Éviter les questions, comme toujours, sert le pouvoir inique et, alors le soupçon surgit que l'iniquité ne gêne que jusqu'à un certain point. Si l'"idiotie" évidente de l'"idiot utile" peut induire à son absolution pour semi-infirmité intellectuelle, son "utilité" doit au contraire conduire à un jugement plus rigoureux. Grattez l'"idiot" et, souvent, vous trouvez l'"utilitariste" qui, étant "utile" au pouvoir, est toujours "utile" aussi à lui-même. Ce n'est pas par hasard qu'une grande partie des "idiots utiles" du bergoglisme sont d'austères intellectuels en soutane, pontifiant depuis les pages de quelque petit site, toujours en attente d'une petite charge, d'une petite paroisse, d'une petite chapelle éloignée, d'une petite chaire dans quelque institut de sciences religieuses et, à cause de cette attente anxieuse, ils doivent rester prudents car, expliquent-ils, "sinon, qu'est-ce que je fais?". Entre vérité et mensonge, ils savent parfaitement ce qu'est la vérité et ce qu'est le mensonge, mais en fin de compte, ils choisissent de négocier avec le mensonge: sinon que font-ils ? Si la machine infernale vous donne à manger et, malgré tout, vous garde au chaud, même sous le fumier, que faites-vous?
Le fait est que ces "idiots utiles" sont de petits bureaucrates qui aspirent à leur place dans le système de pouvoir. Ils parlent volontiers du Christ, de l'Evangile, de la pauvreté, de la persécution, du martyre, du sang, mais ensuite ils se détournent de l'autre côté: sinon que font-ils? Dans l'attente de la petite charge ou de la petite paroisse, ils ne peuvent bien sûr pas se compromettre en donnant à la Tradition, dont ils savent tout jusqu'à la dernière virgule, ce que la Tradition demande vraiment: le sang et la vie.
Le temps est peut-être venu de soustraire la Tradition à la mâchoire des "idiots utiles" qui l'ont réduite à un pur artifice intellectuel, pour lui redonner son vrai nom: la Foi. On comprendra mieux que ces messieurs ont troqué le Christ contre les procédures, la réalité contre le concept, la prière contre les articles de la Somme, le rite contre la dentelle, convaincus qu'il suffit de gazouiller de mémoire les textes sacrés pour être chrétien comme il se doit, y compris en gazouillant vers la cour du tyran, tout en prenant garde de ne pas mettre en doute son pouvoir.
Les plus perspicaces dans leur "idiotie" prennent soin de rassurer les brebis récalcitrantes qui, pour l'instant, doivent rester silencieuses sur les questions vraiment importantes, mais après.... Après ils feront tout ce qu'il faut pour changer de l'intérieur le système pervers. Et la plupart le disent tout en sachant déjà qu'une fois à l'intérieur du système, ils en seront prisonniers comme tous ceux qui y sont entrés par conviction ou par commodité, par participation enthousiaste ou avec l'intention de saboter. Tous engrenages de la même joyeuse machine dans la guerre contre le Christ, forcés de tourner dans le même but infernal.
Tout comme les "idiots utiles" qui ont travaillé pour Lénine et Staline, ceux qui travaillent pour Bergoglio, eux aussi, avec le temps, finissent par égarer l'"idiotie", qui au moins avait quelque chose de romantique et de désintéressé, et s'accrochent à l'"utilité". Mais l'"utilité" de l'"idiot utile" n'est pas pardonnable.
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