Une visite du 3 décembre à Mater Ecclesiae
L'auteur d'un essai sur les discours politiques de Benoît XVI reçu par le pape émérite, ici en sa qualité de président d'une association de donneurs de sang. A ne pas manquer: la note de bas de page!! (5/12/2018)
L'information est issue du site internet <cuneocronaca.it>, journal local de la cité piémontaise de Cuneo (en français, Coni), dont est originaire le visiteur, Giorgio Groppo.
A noter, nous avons déjà croisé Giorgio Groppo dans ces pages (benoit-et-moi.fr).
Il faisait partie d'une délégation de lauréats du master «Joseph Ratzinger. Études et spiritualité» (organisé sous l'égide de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI), qui avait eu le privilège de rencontrer le Pape émérite en janvier 2017.
Giorgio Grosso lui avait présenté l'argument de son mémoire de master: "l'Eglise et le monde: Benoît XVI sur l'engagement des catholiques en politique". Benoît XVI lui avait conseillé de reprendre le discours qu'il avait prononcé le 22 septembre 2011 au Parlement allemand, dans lequel il citait "le coeur docile de Salomon". On verra que son conseil a été suivi (2).
Le président provincial et régional de l'Avis (Association des volontaires italiens du sang), Giorgio Groppo, a rencontré le Pape émérite Benoît XVI dans les jardins du Vatican.
www.cuneocronaca.it
3 décembre 2018
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«J'ai eu le privilège de rencontrer à nouveau le Pape émérite Benoît XVI à l'occasion de la remise de mon dernier livre "Chiesa e Politica nel Pensiero di Joseph Ratzinger/Benedetto XVI" (1) - Eglise et politique dans la pensée de Joseph Ratzinger/Benoît XVI -, [a-t-il dit] affirmant avoir inséré la relation entre le roi David et Salomon, chère à son coeur puisqu'il avait utilisé à pas moins de deux reprises dans ses discours le raisonnement sur la charité en politique» (2)
«Je lui ai ensuite remis la médaille du quatre-vingt-dixième anniversaire [de l'association], que l'AVI a fait frapper cette année, et lui ai transmis les salutations et les prières de tous les doneurs de sang de Cuneo et du Piémont, demandant pour eux une bénédiction spéciale».
NDT
(1) Présentation (www.amazon.it):
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Sur Benoît XVI, comme pour chaque pape, beaucoup a été écrit, et sur tous les domaines de son magistère et de ses enseignements, mais peu sur la politique. Et pourtant, tout au long de son pontificat, Benoît XVI a été appelé à se confronter avec les dirigeants politiques de nombreux Etats européens et institutions internationales, d'où un ensemble de réflexions sur l'ordre politique et juridique, entre foi et raison, entre justice et liberté religieuse.
Ce livre a pour seule ambition de mettre en lumière cette partie de son enseignement qui réfléchit sur la relation entre l'Église et la politique. Les trois chapitres - Eglise et monde contemporain, Eglise et politique, le rôle de l'Eglise et de la politique dans les encycliques et les enseignements de Benoît XVI - vont dans cette direction, accompagnés d'une annexe sur les principes fondamentaux de la politique selon Joseph Ratzinger et de quelques grands discours sur la politique prononcés lors de la visite aux institutions internationales.
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(2) L'une des deux occasions (l'autre m'échappe) est donc le mémorable discours au Bundestag en septembre 2011, lors de son dernier voyage dans sa patrie allemande (w2.vatican.va), qui contient des réflexions dont nos dirigeants actuels feraient bien de s'inspirer:
Vous me permettrez de commencer mes réflexions sur les fondements du droit par un petit récit tiré de la Sainte Écriture.
Dans le Premier Livre des Rois on raconte qu’au jeune roi Salomon, à l’occasion de son intronisation, Dieu accorda d’avancer une requête. Que demandera le jeune souverain en ce moment? Succès, richesse, une longue vie, l’élimination de ses ennemis? Il ne demanda rien de tout cela. Par contre il demanda: «Donne à ton serviteur un cœur docile pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal» (1 R 3, 9).
Par ce récit, la Bible veut nous indiquer ce qui en définitive doit être important pour un politicien. Son critère ultime et la motivation pour son travail comme politicien ne doit pas être le succès et encore moins le profit matériel. La politique doit être un engagement pour la justice et créer ainsi les conditions de fond pour la paix. Naturellement un politicien cherchera le succès sans lequel il n’aurait aucune possibilité d’action politique effective! Mais le succès est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre le droit et à l’intelligence du droit. Le succès peut aussi être une séduction, et ainsi il peut ouvrir la route à la contrefaçon du droit, à la destruction de la justice.
«Enlève le droit – et alors qu’est ce qui distingue l’État d’une grosse bande de brigands?» a dit un jour saint Augustin.
Nous Allemands, nous savons par notre expérience que ces paroles ne sont pas un phantasme vide. Nous avons fait l’expérience de séparer le pouvoir du droit, de mettre le pouvoir contre le droit, de fouler aux pieds le droit, de sorte que l’État était devenu une bande de brigands très bien organisée, qui pouvait menacer le monde entier et le pousser au bord du précipice.
Servir le droit et combattre la domination de l’injustice est et demeure la tâche fondamentale du politicien. Dans un moment historique où l’homme a acquis un pouvoir jusqu’ici inimaginable, cette tâche devient particulièrement urgente. L’homme est en mesure de détruire le monde. Il peut se manipuler lui-même. Il peut, pour ainsi dire, créer des êtres humains et exclure d’autres êtres humains du fait d’être des hommes. Comment reconnaissons-nous ce qui est juste? Comment pouvons-nous distinguer entre le bien et le mal, entre le vrai droit et le droit seulement apparent? La demande de Salomon reste la question décisive devant laquelle l’homme politique et la politique se trouvent aussi aujourd’hui.
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