L’éditorial de Marcello Veneziani (qui n’a jamais été un inconditionnel de Donald Trump) hier sur la Verità, avec juste ce qu’il faut d’ironie et de dérision, cible bien les problèmes soulevés par ce qui est selon lui la défaite de Trump plus que la victoire du falot Biden (à dire vrai, une chèvre se serait présentée sous l’étiquette démocrate, les médias l’auraient plébiscitée. On peut juste constater (ou déplorer) qu’il prend acte de la défaite de Trump. Or, ce n’est pas si évident que cela, malgré les « youpi! » de ces mêmes médias unanimes, et tant que les grands électeurs n’ont pas voté (le 14 décembre) tout est encore possible…

Quel soulagement, la chasse au Trump va s’arrêter

Le seul point positif de la défaite controversée de Donald Trump est que nous n’entendrons plus jamais hurler les oiseaux de mauvais augure et les jeteurs de sort, les chacals et les malfaisants, pour dire à quel point est horrible l’Amérique dominée par le Malin au toupet blond. Enfin, ce chœur assourdissant de hiboux et de corbeaux s’arrêtera, les vautours des médias ne voleront plus sur le corps lacéré des States, tout semblera riant; y compris la crise, le chômage et les ouragans. Après la défaite de Trump, même le covid sera beau.

Nous n’entendrons plus en vidéo le discours quotidien contre la Maison Blanche des chanteurs, acteurs, intellectuels, et le défi téméraire de tous contre un, qui plus est devant les caméras, en mondiovision. Quel courage, tous contre Trump. Nous ne verrons plus les antifas se mobiliser, les noirs en guerre, les marches et les assauts contre la police, nous nous épargnerons de voir leurs génuflexions et leurs pleurnicheries planétaires. Nous ne verrons plus le sourire diabolique de Fauci, la hyène personnelle de Trump.

Ce sera vraiment une libération. Pas celle de Trump, mais celle de l’antitrumpisme grinçant et pleurnichard en service permanent.

Le monde poussera un soupir de soulagement, tout ira mieux dans le récit des médias. L’humanité sera plus ludique sans le père de tous les racistes-souverainistes, de tous les sinistres populistes, de tous les diffuseurs de fake. Le pouvoir mondial aura le bon visage de Xiaoping et de sa bienveillante dictature chinoise qui détient le record mondial d’invention de virus d’exportation et inflige des peines de mort et d’emprisonnement aux dissidents. Vive la Chine qui produit des covids comme des rouleaux de printemps. L’Amérique pourra même reprendre les guerres en sainte paix les guerres humanitaires parce qu’elles ont été faites par des pacifistes, sans ce trouble-fête qui les a arrêtés, ce belliciste contre les guerres.

Certes, l’Amérique sera toujours divisée, partagée, entre les deux haines ; mais celle des trumpistes couvra sous les cendres, elle courra sous la piste, elle n’aura pas ce haut-parleur planétaire permanent dont l’opinion publique anti-trumpienne a disposé pendant ces quatre années. Nous n’en entendrons plus parler.

Trump sortira de la Maison Blanche et personne n’y entrera. Ce personne prendra le nom et l’apparence d’un petit vieux, de ceux qui font de la publicité pour les dentiers et les pilules contre l’inflammation de la prostate. Il s’appelle Biden, élu uniquement en haine de Trump ; pas un leader, mais un trumpifuge, un antibiotique, un vaccin contre l’encombrant Trump le Roc. Le Bien est ineffable, il peut même ne pas avoir de visage, tant qu’il efface le Malin avec ses traits.

En fait, comment le monde changera-t-il sans Trump? Il ne changera pas plus que cela parce que Trump ne voulait pas être un leader mondial mais restait fermement ancré à son Amérique. L’Amérique d’abord. L’Amérique seule. Il n’a pas envahi les marchés, il n’a pas colonisé la planète mais il a protégé les produits américains, il est resté sur la défensive. Il n’a créé aucune internationale souverainiste, il a maintenu une relation ambiguë avec Poutine; en Europe, nous n’avons ressenti que ses droits d’importation, c’est tout. Il n’était pas en concurrence avec la Chine pour le contrôle de l’Afrique, il n’avait de relations concurrentielles qu’avec l’Asie. Mais surtout, il n’avait pas l’intention d’exporter le modèle américain dans le monde, il se contentait de protéger les États-Unis du monde. Pour la première fois, l’Amérique ne s’est pas identifiée à la mondialisation mais à la défense contre la mondialisation.
Pour ces raisons, la chute de Trump n’aura d’autres répercussions que symboliques sur nos scénarios.

Mais si ce n’est pas Biden, qui a vaincu Trump? Je devrais dire l’appareil, l’establishment, bref ce bloc mondial qui s’est opposé à lui sur tous les terrains, depuis des mois, depuis des années. Par tous les moyens nécessaires. Mais Trump aurait fini par les vaincre. Au lieu de cela, le covid l’a battu, ce qui a contrecarré ou fait oublier le grand bond en avant que Trump avait fait faire aux États-Unis. Et que lui a affronté crânement, mais pas aussi efficacement, le sous-estimant dans une première phase. Et la fraude? Peut-être, mais une chose est sûre : le berceau de la démocratie a un système électoral pourri; ils attendent toujours la diligence postale comme au Far West…

Il serait facile de dire qu’avec lui, il y avait le peuple, avec Biden, il y avait l’élite. Mais c’est vrai jusqu’à un certain point : disons que les États-Unis, comme presque tout l’Occident, sont divisés en deux parties plus ou moins égales. Et j’hésiterais à inverser le racisme progressiste et à présenter le peuple de Trump comme la partie saine et meilleure de l’Amérique. Il y a aussi beaucoup de racaille, comme toujours quand les nombres sont élevés. Avec ces distinctions honnêtes, nous pouvons cependant dire que Trump et son peuple, en fin de compte, avec tous leurs défauts, étaient préférables à leurs nombreux ennemis. Enfin, il reste la honte la censure de la télévision et des réseaux sociaux envers Trump ; ils avaient tout à fait le droit de commenter sévèrement le discours de Trump par la suite, mais la censure pendant que le président s’exprime encore est une intolérance et une violence institutionnelle qui laissera des traces.


Le fait est que depuis qu’il a été élu, vous le considérez comme un intrus. Vous vous plaignez ensuite s’il ne tient pas compte du verdict.

Marcello Veneziani, La Verità, 8 décembre 2020

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