Dans un texte inédit contenu dans l’ouvrage « La Vraie Europe, identité et mission » qui sort en ce moment en Italie avec une préface de François, le Pape émérite aborde « en termes de fond » la légalisation du « mariage homosexuel » dans seize États européens. La « bonne » presse insiste sur la convergence de vue entre les « deux Papes ». Mais c’est un mensonge énorme, il suffit de confronter les propos tenus par François dans sa dernière conférence de presse en vol, et le magistère tel qu’il est exprimé dans les « Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles » publiées en mars 2003 sous la signature du préfet d’alors, le cardinal Ratzinger

Ce qu’a dit François:

Vous en avez parlé avec les autorités hongroises et une résolution est venue de Strasbourg demandant la reconnaissance des mariages homosexuels. Qu’en pensez-vous ?

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Le mariage est un sacrement, l’Église n’a pas le pouvoir de changer les sacrements tels que le Seigneur les a institués. Il existe des lois qui tentent d’améliorer la situation de nombreuses personnes ayant une orientation sexuelle différente. C’est important, les États ont la possibilité civilement de les soutenir, de leur offrir une sécurité sur l’héritage, la santé, etc., pas uniquement pour les homosexuels, mais pour toutes les personnes qui veulent s’associer.
Mais le mariage est le mariage. Cela ne signifie pas les condamner, ce sont nos frères et sœurs, nous devons les accompagner. Il y a des lois civiles, pour les veuves par exemple, qui veulent s’associer grâce à une loi pour accéder à des services… Il y a le PACS français, mais rien à voir avec le mariage comme sacrement, qui est entre un homme et une femme.
Parfois, la confusion se crée. Tous sont frères et sœurs égaux, le Seigneur est bon, il veut le salut de tous, mais s’il vous plaît, ne faites pas renier sa vérité à l’Église. De nombreuses personnes d’orientation homosexuelle font une démarche de pénitence. Ils demandent conseil au prêtre, l’Église les aide, mais le sacrement du mariage, c’est autre chose.

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https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2021-09/pape-francois-conference-de-presse-retour-slovaquie-hongrie.html

Et ce que dit le Magistère, répété en 2003 par le Cardinal Ratzinger

 Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. Le mariage est saint, alors que les relations homosexuelles contrastent avec la loi morale naturelle. Les actes homosexuels, en effet, «  ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas  ».

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Vis-à-vis du phénomène des unions homosexuelles qui existent de fait, les autorités civiles prennent des attitudes diverses: parfois elles se limitent à tolérer ce phénomène; parfois elles promeuvent la reconnaissance juridique de telles unions, sous prétexte d’éviter, par rapport à certains droits, la discrimination de celui qui vit avec une personne du même sexe; parfois elles vont jusqu’à favoriser l’équivalence juridique des unions homosexuelles avec le mariage, sans exclure la reconnaissance de la capacité juridique à adopter des enfants.

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 À ceux qui, sur la base de cette tolérance, veulent procéder à la légitimation de droits spécifiques pour les personnes homosexuelles qui cohabitent, il faut rappeler que la tolérance du mal est bien autre chose que son approbation ou sa légalisation.
Lorsqu’on est confronté à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, ou au fait d’assimiler juridiquement les unions homosexuelles au mariage, leur donnant accès aux droits qui sont propres à ce dernier, on doit s’y opposer de manière claire et incisive. Il faut s’abstenir de toute forme de coopération formelle à la promulgation ou à l’application de lois si gravement injustes, et autant que possible ne pas coopérer matériellement à leur application.

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Si tous les fidèles sont tenus à s’opposer à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, cette responsabilité incombe en particulier aux hommes politiques catholiques en raison de leur charge propre. Face à des projets de loi favorables aux unions homosexuelles, les indications éthiques suivantes sont à prendre en considération:

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¤ Dans le cas où serait proposé, pour la première fois à l’Assemblée législative, un projet de loi favorable à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, le parlementaire catholique a le devoir moral d’exprimer clairement et publiquement son désaccord et de voter contre ce projet de loi. Accorder le suffrage de son vote à un texte législatif aussi nuisible pour le bien commun de la société serait un acte gravement immoral.

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¤ Dans le cas où le parlementaire catholique se trouverait en présence d’une loi favorable aux unions homosexuelles déjà en vigueur, il doit s’opposer par les moyens qui lui sont possibles et faire connaître son désaccord: il s’agit pour lui de rendre un vrai témoignage à la vérité.

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https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20030731_homosexual-unions_fr.html

Le document de la CDF parle ici des parlementaires catholiques, qui sont évidemment infiniment moins « responsables » que le Pape en personne! Or ici, celui-ci, entre autre, légitime le PACS français (à qui fera-t-on croire qu’ il s’adressait principalement aux veuves?), se rendant ainsi coupable, au minimum, d’un « acte gravement immoral ».

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