Mgr Daniel Fernández Torres, 57 ans, a été déchargé de la charge pastorale du diocèse d’Arecibo (Porto Rico) pour avoir (entre autre) osé critiquer l’obligation vaccinale imposée par le Saint-Siège. Il s’était auparavant fortement opposé à l’idéologie gender. Décidément, c’était trop… Mgr Héctor Aguer, évêque émérite de La Plata (Argentine) lui-même en délicatesse avec le Vatican (cf.  La disgrâce de Mgr Aguer) lui envoie un beau message de soutien (1).

(1) Voir aussi à son sujet sur ce site: L’opposition entre étude (doctrine) et pastorale: un mythe post-conciliaire ruineux pour la prêtrise (14/2/2022)

Un évêque « miséricordié » par François à Porto-Rico

Il s’était opposé à l’obligation vaccinale

Le Saint-Siège a annoncé que « le Saint-Père a relevé Mgr Daniel Fernández Torres (photo) de la charge pastorale du diocèse d’Arecibo (Porto Rico) et a nommé Mgr Álvaro Corrada del Río, SJ, évêque émérite de Mayagüez, administrateur apostolique ad nutum Sanctae Sedis du même diocèse ».

La nouvelle a été anticipée par Aci Prensa. L’évêque remplacé est âgé de 57 ans. Selon Aci Prensa, « Mgr Fernández Torres est accusé de ne pas être en communion avec les six autres évêques de Porto Rico. Au moins deux facteurs auraient déterminé la décision du Saint-Siège. Le premier, le refus initial de l’évêque d’Arecibo de transférer les séminaristes de son diocèse vers le nouveau séminaire interdiocésain de Porto Rico, approuvé par le Vatican début mars 2020. L’autre facteur, selon ce site, est « la défense par l’évêque d’Arecibo du droit des fidèles catholiques à l’objection de conscience à la vaccination obligatoire dans une déclaration publiée le 17 août 2021 ».

Mgr Fernández Torres a refusé de signer un communiqué commun de la Conférence épiscopale portoricaine qui affirmait qu' »il existe un devoir de vaccination et nous ne voyons pas comment l’objection de conscience peut être invoquée par la morale catholique ».

Dans le communiqué controversé des évêques de Porto Rico, sans la signature de l’évêque d’Arecibo, il est demandé que les catholiques non vaccinés « s’abstiennent de participer aux autres activités communautaires des églises ».

Selon Aci Prensa, « l’évêque Daniel Fernández Torres a été la voix la plus critique de l’Église de Porto Rico contre l’idéologie du genre, appelant en 2020 Pedro Pierluisi, l’actuel gouverneur de l’île, à arrêter l’imposition de cet agenda. » « En 2021, Mgr Fernández Torres a averti que l’imposition de l’idéologie du genre est une « persécution religieuse » et une attaque contre le droit des parents à éduquer leurs enfants selon leurs croyances. »

Le communiqué de Mgr Aguer

Le progressisme imposé par le Saint-Siège avance sans relâche, sans se soucier de faire des victimes d’hommes de Dieu, dont l’action fait prospérer l’Église. L’évêque d’Arecibo, à Porto Rico, Monseigneur Daniel Fernández Torres, a été destitué de son diocèse pour avoir défendu l’objection de conscience à la ridicule « obligation morale » de se faire vacciner, imposée par le Saint-Siège.

L’Église d’aujourd’hui ne se préoccupe plus de Dieu, ni du mandat d’évangélisation du Christ, mais uniquement d’imposer de « nouveaux paradigmes » et d’adhérer aux principes d’un Nouvel Ordre Mondial, étranger au droit naturel et à la révélation chrétienne. Le cas de l’évêque Fernandez Torres est un exemple clair de la manière dont l’Église s’éloigne de ce que devrait être sa mission. Peu importe que le diocèse d’Arecibo ait fleuri en vocations, et le plein exercice de ce qui devrait être la mission de l’Église. Un faux concept de « synodalité » oblige les bons évêques à se plier aux absurdités décidées par les conférences épiscopales, ou les groupuscules officialistes qui adhèrent aux nouvelles positions de Rome.

Il y a quelques années, j’ai été invité par Mgr Daniel à prêcher les Exercices spirituels au clergé du diocèse. J’ai pu voir comment une Église particulière s’épanouit lorsque son évêque est un homme de Dieu, fidèle à la grande Tradition ecclésiale. Mais Rome ne s’intéresse pas à cela. Comme jamais auparavant, la centralité romaine est imposée au nom de l' »unité ». Ces positions nous font aspirer à la liberté que les grands Papes ont soutenue, en soutenant l’épiscopat qui s’est engagé dans la croissance de l’Église, et dans l’évangélisation de ceux qui étaient encore en dehors d’elle.

Par ces lignes, je souhaite assurer Mgr Fernandez Torres, son vicaire général et le clergé de ce cher diocèse de ma proximité spirituelle et de mes prières. Je prie également pour que cette mesure injuste et draconienne ne conduise pas à la destruction de tant d’initiatives véritablement catholiques qui y ont vu le jour et s’y sont développées. Que Dieu fasse en sorte que les autres évêques de Porto Rico se souviennent qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes 5:29), même si ces hommes vivent au Vatican.

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