Extrait de la lettre que Benoît XVI avait écrite le 8 février dernier. C’était en réponse aux attaques relancées par l’intermédiaire d’un cabinet d’avocats munichois, relayant pour la n+1 ième fois les accusations relatives à sa gestion de ladite « crise des abus » alors qu’il était archevêque de Munich et Freising. Aujourd’hui, elle prend une dimension encore plus dramatique, mais paradoxalement elle marque aussi, l’heure de l’apaisement définitif. La boue que ses détracteurs n’ont cessé de jeter sur lui, depuis bien avant son élection (cela remonte au moins à 1985, avec la publication du fameux « Rapport Ratzinger » – en français: Entretien sur la foi -, le livre-interview avec Vittorio Messori où il mettait clairement en accusation les excès de Vatican II) va enfin s’assécher, et il ne restera plus que l’histoire d’un pontificat lumineux, écourté, et d’une certaine façon tragique, et les écrits d’un penseur majeur de notre époque, même s’il est ignoré d’un microcosme germanopratin (ou son équivalent global) et du monde des médias. (*)


C’est l’image que l’on garde de lui: vigilant, à sa table de travail, le stylo à la main (peut-être lors de ses vacances à la montagne)

(…) Je comprends de plus en plus la répugnance et la peur que le Christ a ressenti sur le Mont des Oliviers quand il a vu tout ce qu’il allait devoir vaincre intérieurement. Que les disciples dorment à ce moment-là, représente malheureusement la situation qui, aujourd’hui encore, se reproduit, et par laquelle je me sens aussi interpellé. Ainsi, je ne peux que prier le Seigneur, les anges et tous les saints et vous aussi, chers frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
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(…) Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon cœur reste joyeux parce que j’ai confiance que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste mais, en même temps, l’ ami et le frère qui a déjà souffert lui-même mes manquements et qui, en tant que juge, est en même temps mon avocat (Paraclet). À l’approche de l’heure du jugement, la grâce d’être chrétien me devient toujours plus claire. Être chrétien me donne la connaissance, bien plus, l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de traverser avec confiance la porte obscure de la mort. À ce propos, me revient sans cesse à l’esprit ce que Jean rapporte au début de l’Apocalypse : il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sur lui sa main droite, lui dit : « Ne crains pas ! C’est moi…. » (cf. Ap 1, 12-17).
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(…) Je voudrais enfin remercier la petite famille du monastère « Mater Ecclesiæ », dont la communion de vie aux heures heureuses et difficiles me donne cette solidité intérieure qui me soutient.


(*) Annexe

Cet extrait d’un article trouvé hier sur un site italien décrit bien ce que Benoît XVI a subi:

Au delà de son âge avancé, on ne peut passer sous silence les nombreuses tentatives de ternir et de délégitimer l’œuvre de Benoît XVI.

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Les attaques visant à discréditer par tous les moyens le vieux pape émérite ont curieusement augmenté, au lieu de diminuer, avec le passage du temps. L’impression que cet homme est profondément gênant et intolérable à la logique du monde, soutenue et encouragée par le « prince de ce monde », est confirmée par un acharnement dont les raisons rationnelles ne peuvent être légitimement expliquées.

Ce sont plutôt les logiques de l’Esprit qui nous aident à interpréter correctement les faits.

Les attaques que Benoît XVI a subies ne font que le conformer davantage au Christ et permettent au croyant de l’admirer encore plus comme son fidèle serviteur.

Augustin rappelait déjà que la logique chrétienne nous rend victorieux précisément lorsque nous sommes victimes avec le Christ. L’évêque d’Hippone définissait l’être victorieux du Christ par les mots « Victor quia Victima », c’est-à-dire vainqueur parce que victime. Dans son humanité déchue et souffrante, le pape émérite soutient, sanctifie et accompagne l’Église.

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https://www.agensir.it/chiesa/2022/12/28/benedetto-xvi-una-chiesa-sostenuta-nel-silenzio-e-nella-preghiera-attraverso-lofferta-della-malattia-e-delle-sofferenze-vissute/
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