L’héritage de Benoît XVI n’est pas QUE spirituel, et cela n’a malheureusement pas échappé à certains… Nous avons relayé hier la nouvelle de la rencontre tendue (pour user d’un euphémisme) entre le secrétaire du défunt pape et le pape régnant – et qui tient à le faire savoir -, survenue moins d’une semaine après la mort de Benoît XVI (cf. Le pape, don Georg et l’héritage (matériel) de Benoît XVI). Comme il s’agissait d’informations issues de sources anonymes, la prudence était de rigueur et le soupçon existait qu’il puisse s’agir d’un simple ragot.
Mais l’article de Libero que j’ai cité hier (via Il Sismografo, ce n’est pas anodin, vu la fonction de ce site) était juste l’ « accroche », le reste étant en accès payant. Giuseppe Nardi a lu l’ensemble, et les détails qu’il fournit ne laissent pratiquement aucune place au doute: le pape a bel et bien menacé Georg Gänswein, en termes prosaïques, on dit: il l’a fait chanter. Et la source citée par le journaliste pourrait bien être… Georg Gänswein lui-même.
L’archevêque Gänswein a-t-il été menacé par le pape François ?
Deux jours après les funérailles de Benoît XVI, son secrétaire a été convoqué par le pape
On disait pourtant que « pas une feuille » ne pouvait se glisser entre les deux papes…
Giuseppe Nardi
katholisches.info/2023/02/09/wurde-erzbischof-gaenswein-von-papst-franziskus-gedroht/
Quatre jours après les funérailles de Benoît XVI, le pape François a reçu en audience le secrétaire personnel du défunt, l’archevêque Georg Gänswein. Le contenu de l’entretien n’a pas été divulgué dans un premier temps. S’agissait-il du futur emploi de l’archevêque titulaire allemand, que François avait déjà mis en congé début 2020 pour une durée indéterminée de ses fonctions de préfet de la Maison pontificale ? Ou était-il question du défunt Benoît XVI ? Francesco Capozza a tenté de combler le vide le 7 février dans le quotidien Libero.
Mots Clés : Disgrâce de Mgr Ganswein[…] une de nos sources nous a dit quelque chose que nous n’avions pas imaginé : La vérité sur la rencontre personnelle entre Bergoglio et Gänswein, que les médias ‘amicaux’ avaient présentée dans les jours qui ont suivi comme une sorte de retrouvailles entre le père et le fils prodigue. Le matin du 9 janvier, dans le bureau du pape situé dans la troisième loggia du Palais apostolique, c’est tout le contraire qui s’est produit.
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La raison de l’audience, demandée par Bergoglio et non par don Georg, est en soi quelque chose d’incroyable : l’héritage de Benoît XVI. Toute personne connaissant le Vatican sait que tout ce qui est offert au pape dans l’exercice de ses fonctions, y compris les bijoux, les vêtements, les parures (croix pectorales, bagues…), les objets sacrés, les tableaux, ne lui appartient pas en tant que personne privée, mais au Saint-Siège. Ils doivent entrer dans l’héritage du Saint-Siège après la mort du pape. A cela s’ajoute l’immense bibliothèque de Ratzinger, dont la valeur monétaire est modeste en comparaison des sommes qu’il a gagnées au fil des ans pour les droits de ses nombreux livres, dont certains – comme la trilogie sur Jésus – ont été vendus à des millions d’exemplaires dans le monde entier et en plusieurs langues. Benoît y avait déjà veillé durant son mandat en créant la fondation vaticane portant son nom (présidée aujourd’hui par le père Federico Lombardi, qui était porte-parole du Vatican à l’époque de son pontificat) et en stipulant que les droits d’auteur de ses œuvres seraient versés à un fonds créé en son nom pour l’entretien et la poursuite culturelle de la fondation.
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Malheureusement, celle-ci est aussi formellement incardinée au Saint-Siège en tant qu’organe scientifique et d’information et donc soumise au pouvoir de contrôle total du pape en exercice, c’est-à-dire de Bergoglio.
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Le legs matériel de Benoît semble assez conséquent, et si d’une part le testament spirituel de l’illustre défunt a été publié quelques heures après sa mort, on n’a aucune nouvelle certaine du testament matériel plus prosaïque, rédigé dans sa dernière version en 2021, si ce n’est que don Georg a été désigné non seulement comme exécuteur testamentaire, mais aussi comme légataire universel.
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Bergoglio aurait donc, pour être précis, convoqué Gänswein en premier lieu pour faire quelques comptes !
Mais ce n’est pas tout : notre source nous a également parlé de l’autre plat au menu que le pape François aurait servi au préfet de la maison pontificale le 9 janvier, à savoir des menaces. La conversation serait en effet passée à un point très délicat pour le pontife argentin, à savoir ce que Gänswein a mis noir sur blanc dans son dernier livre « Nient’altro che la verità ».
Beaucoup ont négligé un détail, mais pas Bergoglio : en rappelant les moments du conclave de 2013 au cours duquel François a été élu, Gänswein est tombé par inadvertance et potentiellement, dans ce que l’Eglise appelle une excommunication latae sententiae, c’est-à-dire de facto, pour avoir révélé des faits du conclave. Les règles concernant le secret de tout ce qui se passe avant, pendant et après l’élection du pape sont très strictes et sont toutes sanctionnées par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis de Jean-Paul II, et Gänswein, en tant que préfet de la Maison pontificale, a juré de les respecter exactement de la même manière que les cardinaux votants et les autres personnalités ecclésiastiques admises dans les zones inaccessibles du conclave en raison de leurs fonctions.
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Selon la reconstitution qui nous a été confiée, Bergoglio n’aurait pas été très tendre lors de la rencontre personnelle avec l’archevêque Gänswein et aurait même menacé d’une procédure canonique (pouvant conduire à la laïcisation dans le pire des cas) en raison de la grave infraction commise, si Gänswein ouvrait encore une fois la bouche à la presse. Il est clair que Gänswein a dû prendre cette menace au sérieux, car il a répondu à notre demande écrite d’interview il y a deux jours (5 février) :
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‘Malheureusement, je ne vois pas la possibilité de donner des interviews pour l’instant, pour une raison simple qui est expliquée dans Ecclésiaste 3.7′.
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Nous avons cherché. Ce verset dit :
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‘Un temps pour déchirer et un temps pour coudre, un temps pour se taire et un temps pour parler’.