Le 13 février, le Pape, qui se comporte de plus en plus comme un dictateur impitoyable, a signé le énième rescrit de son pontificat, qui dispose que les membres de La Curie, des cardinaux aux plus modestes minutante, n’auront désormais plus droit à des loyers de faveur, logements de fonction et autres indemnités de résidence lorsqu’ils occupent des appartements propriété du Saint-Siège. Quand on connaît la modicité des traitements des fonctionnaires de la Curie, c’est les condamner tous à déménager. Le premier a avoir fait les frais de cette mesquinerie… euh, pardon, miséricorde papale, ce n’est pas une surprise, est Mgr Gänswein [Voir annexe]. Et qu’en est-il de Mater Ecclesiae et des pauvres Memores qui ont pris soin de Benoît XVI jusqu’à sa mort? François n’a-t-il rien d’autre à faire que de s’occuper de futiles problèmes d’intendance? est-il tellement aigri? cherche-t-il vraiment à se mettre tous ses collaborateurs à dos?
- Voir aussi sur ce sujet l’impitoyable portrait de François par The Wanderer: Tristesse romaine
Bergoglio à la guerre des loyers
Au sein de la curie romaine, François est désormais aussi toléré que l’urticaire ou le mal de dents, mais jusqu’à présent, les malades se sont limités à ronchonner. Il ne serait pas étrange, cependant, que maintenant, touchés au cœur du problème, c’est-à-dire au logement, ils passent de la grogne à la rébellion.
Le rescriptum selon lequel tous les locataires des maisons des institutions du Vatican doivent commencer à payer des loyers convenables pourrait être la goutte d’eau classique qui fait déborder le vase.
Bergoglio, dans son habituel style miséricordieux, a été clair : soit vous commencez à payer, soit, chers cardinaux, chefs de dicastères, présidents, gestionnaires et auditeurs de la Sacra Rota, vous devrez quitter les appartements à l’expiration du contrat. Il n’y a pas de saints qui tiennent.
« Super, le pape met fin aux privilèges ! » s’exclame quelque pasdaran [« gardiens de la révolution »] bergoglien. Mais la plupart commentent : » La démagogie habituelle. Et maintenant, le pape utilisera aussi cette histoire de loyer pour garder les prélats et les divers fonctionnaires dans le creux de sa main, car il décidera lui-même qui devra payer et qui ne devra pas ».
Bergoglio n’a jamais pu souffrir la curie. Non seulement cela, mais il la méprise ouvertement. Le voilà donc dans le rôle de l’économe impiyable, un rôle qui lui va comme un gant, engagé non pas tant à organiser qu’à punir. Récompensant, par la même occasion, ses amis.
Le climat est celui d’un bas empire, avec toutes ses conséquences. Le pontificat qui aurait dû relancer l’Église se consume jour après jour au milieu des querelles curiales. Il ne manque que la conspiration de palais pour compléter le tableau.
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Annexe
Livre de Georg Gänswein « Nient’altro che la verità’, page 264-265
Que François ne considèrait pas la Préfecture de la Maison pontificale comme stratégique, je l’avais aussi compris à d’autres signes, apparemment petits, mais au contraire significatifse dans la dynamique curiale. Un exemple évident est l’appartement revenant traditionnellement au préfet, situé dans l’ancienne aile du Palais Apostolique, datant de l’époque du Pape Jules II et dont la Chapelle Nicoline, qui est parfois montrée lors de visites privées aux Musées du Vatican, serait la chapelle privée.
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Lorsque mon prédécesseur, Mgr Harvey, est devenu cardinal-archiprêtre de Saint-Paul-hors-les-Murs, il décida de s’installer dans le complexe basilical, mais il était nécessaire de rénover la résidence. Il me demanda donc de pouvoir rester quelques mois de plus dans l’appartement du préfet et je ne fis évidemment aucune difficulté. Toutefois, les travaux prirent plus de temps que prévu et ce n’est que trois ans plus tard qu’il rendit les clés au gouvernorat. Après quelques petits travaux de finition, mi-2016, le secrétaire général de l’époque, Fernando Vérgez Alzaga, m’a dit que je pouvais prendre possession des lieux, j’ai donc commencé à organiser le déménagement de mes affaires, que j’avais jusqu’alors laissées dans le bureau du préfet à Castel Gandolfo, au rez-de-chaussée de la Villa Barberini.
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Le matin du 22 juillet 2016, j’attendais comme d’habitude le pape François à San Damaso, où l’on prend l’ascenseur Noble [celui réservé au Pape]. Il est sorti de la voiture et m’a immédiatement dit : « J’ai entendu dire que vous aviez l’appartement du Palais apostolique ». J’ai précisé qu’il s’agissait de l’appartement du préfet de la maison pontificale, qui m’a été temporairement attribué pour des raisons de fonction. « Veuillez ne pas en prendre possession maintenant », a-t-il ajouté. Lorsque je l’ai informé qu’il était normal que le préfet y réside, afin de bien remplir ses fonctions – puisque, même si je vivais alors au monastère avec le pape émérite, il s’agissait toujours d’une résidence temporaire – il m’a répondu: « Attendez, je dois d’abord parler avec mes proches collaborateurs ; ne faites rien avant d’avoir reçu une réponse de ma part »..
Cela m’a déplu car je sentais qu’il y avait quelqu’un derrière tout cela qui manœuvrait pour prendre possession de cet appartement.
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Le 2 septembre suivant, dans la même circonstance, le Pontife me dit : « Vous attendiez une réponse de ma part et maintenant je vous dis de laisser tomber. Quand vous aurez besoin d’un appartement, je m’en occuperai ». Devant mon grand étonnement, il m’a expliqué qu’on lui avait fait remarquer que le secrétaire d’État (le cardinal Pietro Parolin) et le Substitut de la première section pour les affaires générales (l’archevêque Giovanni Angelo Becciu à l’époque) habitaient le Palais apostolique, mais pas le secrétaire de la deuxième section pour les relations avec les États. Il conclut fermement : « J’ai décidé » ; et effectivement, quelque temps plus tard, j’ai vu que l’archevêque Paul Richard Gallagher avait effectivement emménagé dans cet appartement.