Voici un article très long, mais indispensable pour ceux qui veulent comprendre le bras de fer (en apparence) engagé par le haut clergé allemand avec le Vatican, et les enjeux de ce Synodale Weg dont on peut craindre que les conclusions soient également adoptées par le prochain Synode sur la synodalité convoqué par François pour l’automne prochain. Il s’agit de la présentation d’un livre publié par l’association Tradizione Famiglia Proprietà. On découvre, ou on trouve la confirmation que la rébellion des évêque allemands est l’ultime élément d’une chaîne ininterrompue, qui depuis le XVe siècle et le mouvement « conciliariste », jusqu’à nos jours traverse le monde profane et par ricochet l’Eglise: Réforme protestante (1517), Révolution française (1789), Communisme (1917), Révolution culturelle (1968).

Le Chemin synodal allemand s’inscrit pleinement dans le processus révolutionnaire égalitaire et libertaire qui a débuté au XVe siècle. C’est précisément en cela que résident sa force et son danger. Il ne s’agit pas d’une chimère méditée par quelque théologien allemand, mais d’un projet qui rassemble et canalise des tendances profondément ancrées dans l’homme moderne, puis alimentées par la puissante machine de propagande de la Révolution.

Le chemin du Synode allemand et le projet d’une Église nouvelle. Un livre pour comprendre

Parmi les fidèles, il y a l’impression que les erreurs du Chemin synodal allemand, qui se terminera le 9 mars, pourraient se répandre dans le reste de l’Église catholique. Se répèterait ainsi ce que dénonçait un célèbre livre des années 1960: « Le Rhin se jette dans le Tibre« .

À propos du synode allemand, l’ex-préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Müller, a dit que, s’il est appliqué jusqu’au bout, « il conduira à la destruction de l’Église catholique ».

De nombreux évêques et observateurs craignent que les conclusions de cette assemblée ne soient également adoptées par la XVIe Assemblée générale ordinaire des évêques, plus connue sous le nom de Synode sur la synodalité, qui se tiendra à Rome à l’automne prochain.

Pour explorer ces questions, l’Association Tradizione Famiglia Proprietà publie un livre intitulé Il cammino sinodale tedesco e il progetto di una Chiesa nuova, de Diego Benedetto Panetta.

AMV

[Julio Loredo en fait ici la présentation]


Ce livre traite de ce qu’on appelle le « Chemin synodal allemand » (Synodale Weg). L’enjeu dépasse toutefois largement la sphère germanique. Pour les observateurs autorisés de la vie de l’Église, ce qui est discuté dans le Weg influencera puissamment le Synode général convoqué par le pape François pour les automnes 2023 et 2024, tout comme il a déjà influencé les consultations pré-synodales menées dans diverses nations (1).

Négligeant pour le moment le fait statistique du très faible intérêt constaté chez les fidèles du monde entier sur les  » chemins  » et/ou les consultations pré-synodales, nous nous arrêtons dans notre étude sur l’analyse de l’importance des contenus traités et l’intensité de l’engagement pris par les autorités ecclésiastiques impliquées pour réaliser ce que François a souhaité dès 2015, à l’occasion du discours pour le 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques : « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire […], c’est une dimension constitutive de l’Église » (2).

Pour l’instant, indépendamment d’autres considérations, le Chemin synodal allemand, se présentant comme une réponse à cette invitation papale, a occupé la scène comme un acteur majeur de cette « dimension constitutive de l’Église du troisième millénaire ». L’ombre de ses propositions audacieuses se projette à l’échelle mondiale sur l’ensemble du processus synodal engagé dans l’Église.

On a voulu identifier une réserve implicite du pape François à l’égard de la voie synodale allemande sur une question de méthode plutôt que de contenu. Selon l’un des vaticanistes les plus accrédités, Sandro Magister, dans l’opinion du Pape sur le Weg allemand « le problème se pose quand la voie synodale émane des élites intellectuelles, théologiques, et est fortement influencée par des pressions extérieures », alors qu’elle devrait au contraire se faire « avec les fidèles, avec le peuple ». Montrant comment ces « opinions » du peuple sont largement conditionnées de l’extérieur de l’Église, par les grands protagonistes des modèles culturels dominants, Magister conclut que « la contagion de la « voie synodale » allemande, non endiguée par le pape, a désormais franchi les frontières et menace de conditionner le synode général sur la synodalité lui-même » (3).

Récemment, un autre auteur faisant autorité, Ed Condon, a écrit dans The Pillar [voir ICI] quelque chose d’encore plus explicite :

De nombreux observateurs soulignent le soutien public du secrétaire du synode, le cardinal Mario Grech, au controversé Chemin synodal allemand, à travers une série de rencontres au Vatican, surtout après que les délégués (du Weg allemand) ont voté en faveur de structures formelles de gouvernement de l’Eglise dirigées par des laïcs, de la bénédiction des unions homosexuelles dans les églises et de l’intercommunion avec les protestants. Des évêques allemands se sont même rendus dans les bureaux de Grech ces dernières semaines, et des membres éminents de la conférence ont obtenu une série d’audiences privées avec le pape François, ce qui donne l’impression à certains observateurs du Vatican que l’ensemble du processus synodal mondial a une sorte d’ ‘option préférentielle’ pour les Allemands » (4).

Si une influence décisive du Weg allemand devait s’exercer sur les prochains synodes sur la synodalité, qui, selon le cardinal Grech, « ne sera plus un événement mais un processus« , c’est-à-dire une sorte de synode permanent (5), nous pouvons être sûrs qu’il s’agira en fait d’un projet ambitieux de réforme de l’Église universelle, avec le risque de la désarticuler de ses fondements, ou de la réinventer sur des bases différentes de celles voulues par Notre Seigneur et consolidées au cours de deux mille ans d’histoire. On parle déjà d’une « nouvelle Église synodale ».

Du conciliarisme à la synodalité permanente : la « longue marche » d’un processus

Les promoteurs du modèle « synodal » d’Église ne partent pas tant de réflexions théologiques que du désir, je dirais même de la soif d’adapter l’Église à la modernité, comme une exigence irrépressible de « l’esprit du temps ». Nous trouvons en eux, en premier lieu, une aspiration profonde à un état de choses plus égalitaire et plus permissif.

En opposition au double principe de la hiérarchie et de l’autorité, deux notions conçues comme des valeurs métaphysiques expriment bien l’esprit de cette réforme : l’égalité absolue et la liberté illimitée. Le besoin naturel d’expliquer cette aspiration a donné naissance à des tendances idéologiques, à des écoles théologiques et, plus tard, à des mouvements de réforme. En d’autres termes, on est passé des tendances aux idées, puis aux faits.

Cette aspiration n’est pas nouvelle.

Déjà au début du XVe siècle, sous le prétexte d’accommoder l’Église à la nouvelle mentalité née avec l’humanisme, est né le courant dit « conciliariste », qui entendait réduire le pouvoir hiérarchique du pape au profit d’une assemblée conciliaire. L’Église devait être structurée, comme expression de la volonté des fidèles, en « synodes » locaux et régionaux largement autonomes, chacun ayant sa propre langue et ses propres coutumes. Ces synodes devaient ensuite se réunir périodiquement en un « Concile général » ou « Saint Synode », détenteur de la plus haute autorité dans l’Église. Le pape, réduit à un primum inter pares, devait à son tour se soumettre aux décisions des conciles, par le vote égal des participants.

Le conciliarisme contribua puissamment à l’affaiblissement de l’Église, en favorisant des habitudes d’autonomie qui préfiguraient ces  » Églises nationales  » créées plus tard par la Révolution protestante sous la bannière du Los von Rom! [hors de Rome]. C’est le début de ce processus de destruction de l’Église et de la chrétienté que l’on appellera plus tard « Révolution ».

Ce processus s’est poursuivi, avec des manifestations toujours plus radicales de ses postulats égalitaires et libertaires, à travers des étapes bien définies: Réforme pseudo-protestante (1517), Révolution française (1789), Communisme (1917), Révolution culturelle (1968).
L’empressement de certains catholiques à adapter l’Église à la Révolution, perçue comme le vainqueur inéluctable de l’avenir, se poursuit également.

Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, dans le but d’adapter l’Église aux temps nouveaux inaugurés par la Révolution française, naît le courant connu plus tard sous le nom de « catholicisme libéral » qui, imprégné d’égalitarisme, proclame une démocratie de nivellement dans la société et l’Église. « L’avenir de la société moderne dépend de deux questions : corriger la démocratie par plus de liberté, et réconcilier le catholicisme avec la démocratie libérale. (…) Nous acceptons, nous invoquons les principes et les libertés proclamés en 1789 », tonnait Charles de Montalembert (7). Selon eux, l’égalité et la liberté des temps modernes exigeaient une Église sans hiérarchie et sans autorité doctrinale.  » Nous adorons Dieu comme l’auteur souverain de la Révolution qui nous rend libres. (…) Le véritable régime du catholicisme est celui de la liberté universelle. [Dans l’Église] nous sommes tous égaux « , déclare Claude Fauchet, évêque « constitutionnel » [ou « jureur », donc qui a prêté serment à la constitution civile du clergé] du Calvados en 1791 (8).

La voie est désormais tracée. Au début du vingtième siècle, ces idées hétérodoxes ont conduit au modernisme (défini par saint Pie X comme la « synthèse de toutes les hérésies ») dont l’idée de l’Église était si fluide qu’elle n’envisageait même pas une structure visible, et encore moins un Magistère. Dans le délire moderniste, l’Église n’est qu’un produit de la conscience collective, c’est-à-dire l’association de consciences individuelles qui mettent en commun leurs expériences religieuses. En somme, une émanation vitale du collectif des chrétiens, et non une institution.  » La vision de Jésus ne comportait pas la fondation d’une Église « , écrivait Alfred Loisy, le plus éminent représentant du courant (9).

Le projet réformiste du modernisme – toujours sous le prétexte d’adapter l’Église à son temps – a été repris dans les années 1930 par ce qu’on appelle la Nouvelle Théologie, qui a élaboré le concept de l’Église comme « peuple de Dieu » au sens d’aujourd’hui.
L’expression est parfaitement légitime. Cependant, dans un environnement surchauffé par le progressisme et désireux d’adapter l’Église aux tendances révolutionnaires de l’époque, elle a pris des traits non conformes au Magistère. Abandonnant la conception théologique de « peuple », c’est-à-dire l’ensemble des baptisés qui, par la grâce sanctifiante, deviennent citoyens du Royaume des cieux, ils adoptent des conceptions sociologiques, issues aussi bien de la doctrine démocratique (le peuple souverain) que de la doctrine marxiste (le peuple prolétaire). L’application de ces conceptions à l’Église a donné lieu à une ecclésiologie égalitaire totalement étrangère à la Tradition. « Ma vision de l’Église remet en cause le système pyramidal, hiérarchique et juridique établi par la Contre-Réforme », dit Yves Congar, « mon ecclésiologie est celle du ‘peuple de Dieu’  » (10) .

Par rapport au modernisme, la Nouvelle Théologie pouvait compter sur un avantage fondamental : alors que les modernistes avaient toujours constitué une élite intellectuelle, avec peu d’emprise sur la masse des fidèles, la Nouvelle Théologie réussit au contraire à infiltrer de vastes secteurs des mouvements laïcs, notamment l’Action catholique. « La nouvelle Action catholique née dans les années 1920 et 1930 a bouleversé la méthode [théologique]. Nous étions intimement liés à cette révolution », se vantait le père Marie-Dominique Chenu en 1975 (11).
(…)

1969 : la dénonciation de la  » Nouvelle Église »

Le Concile Vatican II (1962-1965) a été comparé par beaucoup – tant les « progressistes » que les « traditionalistes » – aux Etats généraux qui ont déclenché la Révolution française. En effet, le nouveau rapport que le Concile voulait inaugurer entre l’Église et le monde moderne a ouvert la boîte de Pandore des réformes, initiant un processus qui, dans la pratique, quand ce n’est pas aussi dans la doctrine, a pris de plus en plus le visage d’une Révolution française permanente. Alors que certains lisent le Concile à travers une herméneutique girondine modérée, d’autres en proposent une lecture jacobine radicale, et ceux qui courent vers un babouvisme [inspiré par Gracchus Baboeuf] extrême ne sont pas absents. Comme en 1789.

Selon le penseur brésilien Plinio Corrêa de Oliveira [15], le fil rouge du mouvement subversif est l’insubordination et la désaliénation, c’est-à-dire la « libération » de l’Église de toute norme doctrinale ou structure organisationnelle. La désaliénation, explique Plinio Corrêa de Oliveira, implique « la rébellion contre toute supériorité et toute inégalité ». Affirmant que « l’objectif suprême est une Église qui n’est ni aliénante ni aliénée », le penseur brésilien passe en revue les différents domaines où l’on souhaite mettre en œuvre cette désaliénation :

  • Première désaliénation de l’Église : par rapport à Dieu. La nouvelle Église propose un Dieu qui n’est pas transcendant mais immanent. Un Dieu impersonnel, comme un élément répandu dans la nature.
  • Deuxième désaliénation de l’Église : par rapport au surnaturel et au sacré. Les choses de l’Église – sacrements, prêtrise, etc. – ne doivent pas être considérées comme « sacrées ». – ne doivent pas être considérées comme « sacrées ». Le sacré doit mourir avec la fin de l’aliénation.
  • Troisième désaliénation de l’Église : par rapport à la foi, à la morale, au Magistère et à l’action évangélisatrice. La nouvelle Église ne prétend pas être un professeur. Elle ne traite pas non plus les fidèles comme des disciples, car cela serait aliénant. Chacun reçoit des charismes de l’Esprit Saint, qui parle directement à l’âme.
  • Quatrième désaliénation de l’Église : par rapport à la hiérarchie ecclésiastique. Pour désaliéner l’Église de la Hiérarchie, il faut la démocratiser.
  • Cinquième désaliénation de l’Église : par rapport au pouvoir public. La nouvelle Église déclare qu’elle n’a pas besoin du pouvoir public et qu’elle ne veut pas de relations de pouvoir à pouvoir avec lui.

À la fin du processus, il y aurait une « nouvelle Église panthéiste, démythifiée, désacralisée, désaliénée, égalitaire et mise au service de la Révolution ».

Le Chemin synodal allemand

Le « Chemin synodal allemand » assume et poursuit le vieux rêve conciliariste. « François est désormais confronté à la plus grande œuvre de son pontificat : celle du passage d’une Église hiérarchique à une Église ‘synodale’, c’est-à-dire démocratique et décentralisée », écrit le vaticaniste Jean-Marie Guénois. « Cela implique un changement profond de la culture ecclésiale, visant à mettre fin au ‘cléricalisme’, le pouvoir des prêtres et des évêques, dans l’Église » (16).

Le vaticaniste Andrea Gagliarducci est sur la même longueur d’onde : « Le pape François veut que tout le monde soit mis au même niveau, que les prêtres ne se sentent pas au-dessus des laïcs et que les évêques n’aient pas plus de pouvoir que les prêtres. Mais ce faisant, il déconstruit un monde, il vide les symboles de leur sens » (17).

Résumant le sens des réformes souhaitées par le parcours synodal, le philosophe Stefano Fontana affirme : « On veut introduire la démocratie libérale moderne dans l’Église » (18).

Poussé jusqu’à ses ultimes conséquences logiques, le Chemin synodal impliquerait la destruction de la Sainte Église romaine. Ce n’est pas moi qui le dis, mais le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi :

« Ils rêvent d’une autre Église qui n’a rien à voir avec la foi catholique… et ils veulent abuser de ce processus pour faire avancer l’Église catholique non seulement dans une autre direction, mais vers (sa) destruction » (19).

Le Chemin synodal allemand s’inscrit pleinement dans le processus révolutionnaire égalitaire et libertaire qui a débuté au XVe siècle. C’est précisément en cela que résident sa force et son danger. Il ne s’agit pas d’une chimère méditée par quelque théologien allemand, mais d’un projet qui rassemble et canalise des tendances profondément ancrées dans l’homme moderne, puis alimentées par la puissante machine de propagande de la Révolution.

Si nous ajoutons à cela les signes d’encouragement à ce processus provenant des sphères ecclésiastiques, nous comprenons que nous sommes face à la « tempête parfaite ».


Notes de l’auteur de l’article

  1. Sandro Magister, Il sinodo tedesco contagia l’intera Chiesa, senza che il papa lo freni.
  2. Discorso del Santo Padre per la commemorazione del 50° anniversario dell’istituzione del Sinodo dei Vescovi, 17 ottobre 2015.
  3. Sandro MagisterIl sinodo tedesco contagia l’intera Chiesa, senza che il papa lo freni
  4. Ed. Condon, Is Pope Francis’ synodal extension a plan, or a punt?.
  5. Stefano Fontana, Il Sinodo permanente, stortura che accresce i timori.
  6. Cfr. Plinio Correa de Oliveira, Rivoluzione e Contro-Rivoluzione, Roma, Luci sull’Est, 1998.
  7. Charles de Montalembert, L’Église libre dans l’État libre, in Emmanuel Barbier, Histoire du Catholicisme Libérale et du Catholicisme Social en France, Yves Cadoret, Bordeaux, 1924, vol. I, pp. 33-34.
  8. Claude Fauchet, Sermon sur l’accord de la réligion et de la liberté, Parigi, 14 febbraio 1791, in Migne, Collection intégrale et universelle des orateurs sacres, Paris 1855, vol. 66, col. 159-174.
  9. Alfred Loisy, L’évangile et l’église, p. 182, cit. inMarcel Chossat, in DAFC, vol. III, col. 629, s.v. “Modernisme”.
  10. Yves Congar, in Jean Puyo, Une vie pour la verité. Jean Puyo interrogue le Père Congar, Le Centurion, Paris 1975, p. 102.
  11. Cit. in Jacques Duquesne, Un théologien en liberté. Jacques Duquesne interrogue le Père Chenu, Le Centurion, Paris 1975, pp. 58-59.
  12. Plinio Correa deOliveira, Emdefesa da Ação Católica,AveMaria, San Paolo, 1943, p. 77.
  13. Ibid., p. 361.
  14. Ibid., p. 101.
  15. “Grupos ocultos tramam a subversao na Igreja”, Catolicismo, aprile-maggio 1969.
  16. Vik van Brantegem, Le Figaro: «Papa Francesco crea dei cardinali per garantire la sua continuità».
  17. Andrea Gagliarducci, Pope Francis, the crisis of unity.
  18. Stefano Fontana, I tre buchi neri del Sinodo che mettono in pericolo la Chiesa.
  19. National Catholic Register, Cardinal Müller on Synod on Synodality: ‘A Hostile Takeover of the Church of Jesus Christ … We Must Resist’.
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