Mgr Víctor Fernández, archevêque de La Plata, en Argentine, siège sur lequel il a succédé à Mgr Aguer (voir ICI), est notoirement un « chouchou » du pape, l’un de ses référents théologiques (voir ici le commentaire de Sandro Magister en 2015) et même son ghost writer privilégié pour la rédaction d’Amoris Laetitia (cf. benoit-et-moi.fr/2017/actualite/al-la-note-de-bas-de-page-manquante). Bref, l’un des membres de ce funeste « cercle magique » latino-américain autour du Pape, dénoncé par le cardinal Müller.
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Le blog argentin The Wanderer rapporte que dimanche dernier, en chaire, il a prononcé avec aplomb des mots ouvertement hérétiques qui, selon le droit canonique, devraient justifier son excommunication immédiate latae sententiae. Et pourtant, il n’y a eu aucune réaction, ni de ses confrères, ni du Vatican.
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En plus du scandale pour les fidèles, ce qui rend le fait gravissime, c’est évidemment sa position de CONSEILLER THEOLOGIQUE du Pape.

Le silence face à l’hérésie de Mgr Víctor Fernández

caminante-wanderer.blogspot.com…

J’ai publié hier un court extrait de l’homélie prononcée le dimanche 5 mars par l’archevêque de La Plata, Mgr Víctor « Tucho » Fernández, dans sa cathédrale (https://www.youtube.com/watch?v=t5kaxBSAtHg)
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’insister sur la gravité des mots prononcés par l’un des plus importants conseillers théologiques du pape François.

« Sans s’en rendre compte », dit Mgr Fernandez, « l’Église a développé pendant des siècles une doctrine pleine de classifications qui établissait que :

a) Seuls les baptisés qui sont dans la grâce de Dieu peuvent recevoir la communion et ceux qui sont en état de péché mortel ne le peuvent pas.

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b) Seuls ceux qui se repentent de leurs péchés et qui font preuve d’une volonté d’amendement peuvent recevoir l’absolution sacramentelle.

Selon le prélat, il s’agit là d’une chose « terrible ». Heureusement, cela se passait autrefois, car le pape François a changé toutes ces barbaries.

Au-delà du pittoresque et du pathétique du personnage, ce qu’il a dit de manière publique et magistérielle – puisqu’il s’est exprimé depuis sa chaire d’évêque – est d’une extrême gravité et ne peut être ignoré.

En premier lieu, ce qu’il a dit constitue une hérésie claire et nette, car « il nie, après avoir reçu le baptême, une vérité à croire avec la foi divine et catholique » (canon 751). Les vérités qu’il dénigre et qu’il considère comme mauvaises et périmées ont été établies par saint Paul (I Cor. 11,29), développées dans toute la Tradition et enseignées par les Pères et les Docteurs de l’Église. Il n’est pas nécessaire qu’un théologien discerne s’il y a ou non négation ou attaque des vérités de la foi : l’archevêque le dit explicitement : « l’Église a commis une terrible erreur » en établissant ces lois.

Le Code de droit canonique dit dans son canon 1364 § 1 :  » L’apostat de la foi, l’hérétique ou le schismatique encourt l’excommunication latae sententiae… ». Voilà, la peine encourue par l’archevêque de La Plata et, comme elle est latae sententiae, elle n’a pas besoin d’être promulguée par le Siège Apostolique. L’archevêque Víctor Manuel Fernández est excommunié. Et parce qu’il est excommunié, « il est destitué de sa charge ecclésiastique », comme l’établit le canon 194, 2, dans la mesure où « il s’est éloigné publiquement de la foi catholique ». Cela implique que, de fait, Mgr Victor Fernandez n’a pas de juridiction dans son diocèse et que ses prêtres et fidèles ne sont plus soumis à son autorité, bien que l’application du canon 194 doive sans doute être exercée par l’autorité compétente et ne soit pas automatique.

Une situation similaire s’est produite il y a quelques semaines aux États-Unis. Le néo-cardinal Robert McElroy de San Diego y a déclaré que les actes homosexuels ne seraient pas un péché mortel et que, par conséquent, ceux qui les commettent pourraient recevoir la communion. Quelques jours plus tard, l’évêque de Springfield et expert en droit canonique, Mgr Thomas Paprocki, a publié un article dans lequel, sans nommer le cardinal, il demande:

N’est-il pas contraire à la foi catholique et donc une hérésie de dire que les péchés sexuels ne sont pas graves ? N’est-il pas contraire à la foi catholique et donc une hérésie de dire que l’on peut recevoir la Sainte Eucharistie bien que l’on ait commis un péché grave sans se repentir ? Si tel est le cas, quelles sont les implications canoniques de telles hérésies ?

Et il rappelle que le canon 750 stipule que nous devons croire « tout ce qui est contenu dans la Parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition » et que « tous sont tenus d’éviter toute doctrine contraire ». Enfin, « les hérétiques, les apostats et les schismatiques encourent la peine de l’excommunication ».

Aux États-Unis, dans un pays protestant du Nord détesté par certains, un évêque s’est emporté contre un cardinal et lui a dit publiquement qu’il était hérétique et qu’il était excommunié.

Je me demande si quelque chose de semblable se produira dans notre pays catholique [l’Argentine]. Nous avons ici des évêques qui connaissent la théologie, qui donnent des cours sur saint Thomas d’Aquin et qui prétendent être toujours fidèles à la doctrine catholique. De plus, certains d’entre eux ont été brutalement dépouillés de leur diocèse en raison de la miséricorde bien connue du pape François. Autrement dit, ils n’ont rien à perdre puisqu’ils ont déjà tout perdu. Vont-ils s’exprimer, oseront-ils dire quelque chose ? Ou continueront-ils à enseigner que « l’unité de l’Église » est au-dessus de tout, même de l’hérésie. Mgr Pedro Martínez, évêque émérite de San Luis, docteur en théologie et docteur en droit canonique, aura-t-il quelque chose à dire ? Mgr Samuel Jofré, évêque de Villa María, docteur en droit canonique, membre du Conseil des affaires juridiques de la Conférence épiscopale et très proche de l’Opus Dei, comme Mgr Paprocki, osera-t-il dire l’évidence ? De plus, de même qu’ils conseillent à leurs fidèles de ne pas assister aux messes célébrées par les lefebvristes « schismatiques », leur conseilleront-ils aussi de ne pas assister à celles célébrées par l’hérétique Tucho ? Le silence criant face à l’hérésie de Mgr Fernandez est aussi scandaleux que l’hérésie elle-même déclarée depuis la cathèdre de La Plata. J’espère qu’au moins l’évêque Héctor Aguer dira quelque chose.

Tucho n’est pas un imbécile. Il sait que ce qu’il dit est une hérésie et il sait qu’il ne sera pas réprimandé. Selon certains qui le connaissent, il veut recevoir autre chose et c’est pour cela qu’il essaie de plaire au souverain. Il veut recevoir le siège de Buenos Aires, devenir primat d’Argentine et être plus ou moins assuré du cardinalat. Le siège de Buenos Aires peut devenir vacant à tout moment, car le titulaire a démissionné depuis longtemps, et il y a de nombreux candidats pour l’occuper. Outre Tucho, il y a Mgr Marcelo Colombo, archevêque de Mendoza, Mgr Jorge Lozano, archevêque de San Juan, et Mgr Vicente Ojea Quintana, évêque de San Isidro, entre autres. Et tous savent que pour affronter un siège aussi précieux, il n’est pas nécessaire de faire preuve de courage et d’intrépidité dans la défense de la foi catholique, mais de soumission et d’obéissance au tyran. Mais connaissant le personnage comme les dix dernières années nous ont permis de le connaître, je prédis qu’aucun d’entre eux n’obtiendra son souhait et que le pape François nommera un inconnu, un inattendu, peut-être un curé de misa y olla [forme dépréciative, un curé sans formation ni charisme], avec une forte odeur de mouton [allusion à une formule célèbre du Pape], qui lui doit tout et lui assure une obéissance aveugle. Et si c’est un hérétique et qu’il a quelques cadavres dans le placard, tant mieux.

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