Hier, on « célébrait » dans l’occident tout entier (une unanimité qui interpelle forcément) la « Journée des violences faites aux femmes ». En France, elle a été marquée, comme partout dans le monde occidental, j’imagine, par des manifestations d’ « idiotes utiles », souvent de bonne foi, brandissant des slogans rageurs imposés (à leur insu) d’en haut.
En Italie, le meurtre d’une jeune fille massacrée par son « fiancé » a servi de catalyseur, instrumentalisé à outrance pour alimenter la fureur des mêmes « idiotes » (nous en avons parlé ici: Une histoire de « féminicide »… et le cardinal Ratzinger, déjà en 2004). Même Lucetta Scaraffia, la « féministe du Vatican », qu’on a connue plus subtile, a cru bon de rajouter son grain de sel (mais c’était pour enfoncer l’Eglise).
Tout cela oublie d’ailleurs une réalité biologique toute simple: un homme, ça secrète de la testostérone, une hormone qui entre autre augmente l’agressivité (bien sûr, cela varie selon les individus, et l’éducation permet d’en neutraliser les effets). C’est comme ça, c’est la nature, et elle peut avoir des côtés positifs si l’on pense au « mâle pudique, à l’ancienne » qui protégeait sa tribut, et qu’aujourd’hui on affuble du qualificatif peu flatteur de « beauf »…
Les « idiotes utiles » veullent-elles leur imposer la castration?

Les deux mantras des manifestantes sont « féminicide » et « société patriarcale ». Marcello Veneziani nous explique pourquoi au moins le second n’a strictement aucun sens (le premier n’est qu’un produit grossier de la novlange) et ne relève que d’une ignorance crasse – quand ce n’est pas de la mauvaise foi, évidemment.

N’imputez pas au passé les maux du présent

A voir, lire et écouter les réactions furieuses, les rituels accusateurs, la perte absolue de lucidité et l’explosion de haine qu’a déclenché l’assassinat barbare de Giulia, on a l’impression d’une contagion barbare. La haine est dirigée contre le mâle [il maschio: l’homme, par opposition à la femme] en général, elle s’accentue contre le mâle qui n’a pas honte d’être mâle, puis elle explose contre ceux qui ne se reconnaissent pas dans la lecture tardo-féministe, radicale, progressiste et maniaque qui est imposée sans possibilité de raisonnement.

J’avais osé tweeter pour rejeter la clé « patriarcale » des meurtres : j’ai été attaqué par une nuée d’imbéciles enragés, au milieu des insultes et des invectives, et avec l’accusation de soutenir le meurtrier, à qui j’aurais voulu fournir des alibis absolvants et des circonstances atténuantes culturelles.

Essayons de ne pas nous énerver, de ne pas suivre les divagations de ceux qui nous accusent de divaguer, et de raisonner, sachant que nous n’avons ni le monopole de la vérité, ni la présomption de certitude.

Ainsi, vous voulez attribuer au passé et parfois au passé mort et enterré, les maux évidents d’aujourd’hui, nés au sein de la décomposition de la société actuelle. Et vous voulez attribuer à la famille, naturelle et traditionnelle, les effets barbares qui découlent plutôt de sa dissolution présente.

Même l’acte criminel d’un jeune homme de 22 ans qui n’est pas un enfant de la société patriarcale, qui ne l’a pas vécue, mais qui est un enfant de notre temps, comme vous le répétez dans toutes les autres analyses, est imputé à la société patriarcale.

Ce ne sont pas les morts qui tuent les vivants. Vous utilisez toujours les étiquettes du passé pour expliquer les infamies et les barbaries du présent : voyez l’usage impropre et anachronique de l’épithète fascistes ou nazis appliquée à des mouvements, des idéologies, des groupes terroristes et des actes de barbarie qui ont une tout autre genèse et appartiennent à notre temps.


D’où viennent les féminicides et les violences de notre époque ? Les histoires diffèrent, les causes sont multiples, mais la matrice dominante n’est pas la société patriarcale, mais plutôt la société actuelle, égoïste et égocentrique, individualiste et narcissique ; la société des droits conçue comme des désirs illimités, sans devoirs, dans laquelle ce qui compte, c’est ce que je veux, aucun refus et aucune limite ne sont acceptés.

Les féminicides ne résultent pas de la force de la masculinité et du machisme, mais sont une réaction hystérique à sa propre faiblesse et à son inaptitude. Dans la grande majorité des cas, l’auteur d’un féminicide (expression que j’abhorre et que je n’utilise que pour me faire comprendre) réagit à une femme qui l’a quitté, qui ne veut plus être avec lui ; la folie barbare de la réaction criminelle montre la dépendance, l’incapacité à vivre sans elle, le sentiment d’être annulé et perdu. Il s’agit d’un égocentrisme malade, puéril et dégradé, qui se retourne parfois contre ses propres enfants et se termine souvent contre soi-même : si tu m’abandonnes, Samson et tous les Philistins mourront. Une pathologie de l’amour comme unicité, irremplaçabilité de l’être aimé ; au contraire, la vie continue, dans le monde il y a les autres et il y a plus. Derrière le crime se cache toute la fragilité, l’insécurité, la psycholabilité, le narcissisme malade et blessé d’aujourd’hui.

La trace la plus virulente de la mentalité patriarcale se trouve chez les migrants de religion musulmane et il y a un mot précis pour l’indiquer, que beaucoup ne veulent pas reconnaître : la soumission. La femme doit être soumise ; Saman [allusion à un fait divers survenu en Italie en 2021 et jugé ces jours-ci, du meurtre d’une jeune pakistanaise Saman Abas vivant dans la région de Reggio Emilia, cf.www.reggionline.com] est tuée parce qu’elle ne s’est pas soumise aux diktats de la famille. C’est la société musulmane patriarcale.

Mais le féminicide, plus répandu dans les populations du nord de l’Europe que dans les peuples latins, et en Italie plus répandu parmi les jeunes générations, appartient à notre société de familles brisées, de solitudes hargneuses et égocentriques, qui nient tout sens moral et religieux, incapables de se sacrifier ou d’accepter leurs propres limites, les rejets des autres, leur propre destin… Le contraire de l’horizon de valeurs de la société patriarcale. Qui est impraticable dans le présent, mais qui n’était pas que cette horreur dont on parle : la mémoire de nos familles d’origine peut confirmer combien il y avait de dévouement, d’esprit de sacrifice, de joie de vivre ensemble, d’attention réciproque. Pour un ogre pater familias, il y avait une centaine de parents qui ont donné leur âme pour la famille et chacun de ses membres. Mais c’est un autre monde, non reproductible, pour le meilleur et pour le pire, j’en conviens ; pour la même raison, on ne peut attribuer les misères féroces d’aujourd’hui à un modèle enfoui.

Cette clé de lecture, que je propose sans aucune arrogance, sachant que je peux me tromper, ne cache aucune indulgence à l’égard de ceux qui commettent ces crimes. Expliquer différemment le crime, ce n’est pas le justifier, ce n’est pas l’atténuer, ce n’est pas changer la punition, pour lui et pour nous. Au pire, le patriarcat ou le caractère masculin peut devenir un alibi pour atténuer la responsabilité personnelle d’un tel acte criminel, en l’attribuant à un fait social ou à un vice congénital et naturel. Si donc les hommes sont de toute façon des enfants de la société patriarcale même s’ils ne l’ont pas vécue, alors le problème que vous posez est génétique, il est inhérent aux hommes ; alors que faire, castration chimique, lobotomie psychique, analyse forcée de masse ?

Plus grave, cependant, est l’objection de ceux qui notent : pourquoi les meurtres sont-ils rares, pourquoi les femmes ne tuent-elles pas comme les hommes ? On pourrait dire qu’elles sont devenues plus résistantes, plus sûres que les mâles, qu’elles savent vivre avec plus d’indépendance, alors que les mâles subissent les effets pervers du mammisme et de la mammocratie (variante moderne de la société matriarcale). Derrière cette disparité de réactions, il y a la décadence masculine et l’ascension féminine.

D’autre part, ne vous rendez-vous pas compte que plus vous criez ces slogans et ces recettes, soutenus par ce cadre idéologique contre la famille patriarcale, plus les comportements violents et les cas de féminicides se multiplient ? Comment comptez-vous y remédier, avec des camps de rééducation sur le modèle de la révolution culturelle chinoise ? En élevant des barrières de suspicion entre les hommes et les femmes, en suggérant que les hommes aillent avec les hommes et les femmes avec les femmes ? Et si vous essayiez de douter de vos anathèmes et de vos prescriptions ?

Marcello Veneziani

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