Stefano Fontana identifie deux niveaux dans le document (« anonyme », pour des raisons très précises, le « dictator pope » est vindicatif) élaboré par des cardinaux pour dresser une sorte de portrait-robot du prochain pape. Plus exactement, deux niveaux de critique du gouvernement actuel de l’Eglise: le premier niveau concerne la personnalité du pape actuel, le second, pas forcément disjoint du premier, mais primordial, l’aspect doctrinal. Le prochain conclave devra veiller à ne pas reproduire les erreurs qui ont conduit à la catastrophe actuelle.

En annexe, et pour permettre au lecteur d’évaluer la continuité entre les deux textes, je crois utile de reproduire le premier « Demos » paru il y a juste deux ans, une exclusivité de Sandro Magister (traduction en français Diakonos):

« Démos II », une invitation à revenir au cœur de la religion catholique.

Stefano Fontana
La NBQ
1er mars 2024

Encore un document du samizdat ecclésial qui exprime un sentiment de découragement spirituel face à la situation actuelle de l’Église. Et indique donc la voie à suivre pour l’avenir, qui devra être quelque chose de différent de ce pontificat.

Encore un document d’un cardinal anonyme, s’exprimant comme porte-parole des autres, sur le pontificat de François, évalué comme désastreux. Cela s’était déjà produit avec le rapport signé « Demos » [cf. annexe] et intitulé « Le Vatican d’aujourd’hui », dont l’auteur, longtemps considéré comme inconnu, a ensuite été identifié comme le cardinal Pell. Cette deuxième phase s’appelle « Demos II » et s’intitule « Le Vatican de demain », ce qui indique une continuité évidente avec la précédente.

Un nouvel épisode de communication clandestine, un texte underground, une sorte de samizdat ecclésiastique et cardinalice, imprégné, entre autres, d’un profond sentiment de tristesse, précisément à cause de la contrainte de l’anonymat.

La raison est rappelée avec désolation à la fin :

« Les lecteurs se demanderont à juste titre pourquoi ce texte est anonyme. La réponse devrait être évidente pour quiconque connaît l’environnement romain actuel. La sincérité n’est pas bien acceptée et ses conséquences peuvent être fâcheuses ».

Ce sentiment d’abattement et de désolation imprègne tout le document. Il ne s’agit pas d’un sentiment psychologique mais spirituel, comme lorsqu’on est confronté à un malaise généralisé qui affecte les âmes. Ce triste égarement ressort des lignes de ce texte à au moins deux niveaux distincts.

Le premier concerne les attitudes de François, sa praxis pontificale, certes dépendante de son caractère personnel mais aussi liée à sa façon de voir la réalité, y compris celle de la papauté.

  • Les méthodes autoritaires, imposées et même, lit-on dans le document, « vindicatives ».
  • L’insistance à semer des doutes qui rendent difficile le fait de « rester » dans la foi, crée des divisions et des conflits dont le résultat est aujourd’hui « une Église plus fracturée qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire ».
  • L’accent mis sur les « nouveaux paradigmes » et les « nouvelles voies inexplorées », la poursuite du nouveau pour la beauté du nouveau.
  • L’ambiguïté de ses déclarations, l’utilisation de slogans dépourvus de contenu théologique et une nouvelle rhétorique sentimentale et imaginative pleine de « nuances ambivalentes ».
  • Les purges au sein de la curie, les nominations politiques de ses copains et la protection de ses amis et partisans, le mépris de la loi souvent contournée, les liens excessifs avec la Compagnie de Jésus.
  • L’incapacité d’écouter et la hâte de démolir en un instant ce qui a été construit et enseigné par les prédécesseurs.
  • La planification de nouveautés souvent dérangeantes sans donner de justification adéquate.
  • L’utilisation de tactiques politiques. La non convocation des cardinaux depuis une bonne dizaine d’années, les décisions prises dans la solitude, les actes d’intempérance.
  • L’abaissement tragique du niveau du magistère pontifical et du magistère du Vatican.

Tous ces signes dénotent une crise généralisée et profonde, ils suscitent la tristesse et l’étonnement négatif, ils manifestent l’égarement et la confusion spirituelle. Mais ils pourraient aussi être liés à des traits de tempérament particuliers de François, attribués à son histoire personnelle et peut-être contrebalancés par d’autres attitudes telles que la « compassion pour les faibles », la « solidarité avec les pauvres », le « souci des questions environnementales ». Il ne s’agit peut-être pas de façons inquiétantes d’être et de faire, et elles ne signifient peut-être pas grand-chose de plus que certaines limites personnelles. Le précédent document ‘Demos’ était encore plus analytique et étendu dans l’énumération des comportements douteux de François par rapport au pontificat qu’il a exercé. Ce ‘Demos II’ les mentionne mais n’en fait pas le point central de la critique, qui se concentre plutôt sur des questions de principe. C’est pourquoi on peut dire qu’il est plus accusateur que le précédent, précisément parce qu’il se concentre davantage sur des questions décisivement essentielles.

C’est justement le deuxième niveau de l’analyse menée par ce texte. Les reproches adressés ici à François concernent le cœur de la religion catholique.

  • Le rôle de la papauté est transformé et de garante de la confirmation des frères dans la foi, elle devient un « modèle d’ambiguïté en matière de foi ».
  • L’exaspération de la miséricorde de Dieu au détriment de sa justice.
  • L’historicisation de « vérités objectives et immuables sur le monde et la nature humaine ».
  • Une herméneutique extravagante de la parole de Dieu contenue dans les Écritures.
  • La révision du concept de péché.
  • Des réserves sur la mission d’évangélisation de l’Église.
  • Une interprétation implicite de Vatican II comme étrangère à la continuité.
  • La vision problématique du sensus fidelium déformée par la lentille de la « théologie du peuple ».
  • La tendance à modifier les enseignements pour les adapter au monde.
  • La sous-estimation du contenu des vérités crues et la vision de la doctrine comme rigide et abstraite.
  • Le mépris du droit canon.

Le document insiste particulièrement sur les défauts de l’anthropologie du pape François, notamment son éloignement de la ‘théologie du corps’ et d’une ‘anthropologie chrétienne convaincante’… ‘à une époque où les attaques contre la nature et l’identité humaines, du transgendérisme au transhumanisme, se multiplient’.

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Les deux niveaux évoqués ici, celui des attitudes personnelles, indigestes mais attribuables au caractère, et celui doctrinal, sont cependant intégrés l’un à l’autre dans ‘Demos II’. Rien n’arrive par hasard dans ce pontificat et il n’y a pas d’incident de parcours, d’excès de caractère ou d’héritage sud-américain. Même les contradictions ont leur raison d’être. C’est pourquoi le ‘Vatican de demain’ doit être autre chose.

Parole de « Demos II ».


Annexe

Le Vatican aujourd’hui

Les commentateurs, toutes écoles confondues, à l’exception notable du P. Spadaro SJ, s’accordent pour dire que ce pontificat est désastreux à plusieurs points de vue ; une véritable catastrophe.

1. Le successeur de Saint-Pierre est le roc sur lequel l’Église est bâtie, une source et un fondement d’unité dans le monde. Historiquement (selon St. Irénée), le Pape et l’Église de Rome jouent un rôle unique dans la préservation la tradition apostolique, la règle de la foi, et pour s’assurer que les Églises continuent à enseigner ce que le Christ et les apôtres ont eux-mêmes enseigné. Auparavant, on disait : « Roma locuta. Causa finita est. » Aujourd’hui, on dit : « Roma loquitur. Confusio augetur. »

(A) Le synode allemand parle d’homosexualité, de femmes prêtres, de la communion aux divorcés. La papauté se tait.

(B) le cardinal Hollerich rejette l’enseignement chrétien sur la sexualité. La papauté se tait. C’est d’autant plus significatif que ce Cardinal est explicitement hérétique ; il n’utilise pas de codes ni d’allusions. Si ce Cardinal devait poursuivre sans correction de la part de Rome, cela constituerait une rupture supplémentaire et encore plus profonde avec la discipline, avec peu de précédents – voire aucun – dans l’histoire. La Congrégation pour la discipline de la Foi doit agir et parler.

(C) Ce silence est d’autant plus pesant qu’il contraste avec la persécution active des traditionnalistes et des ordres contemplatifs.

2. La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. Parfois, Rome elle-même semble confuse sur l’importance d’un monothéisme strict et se réfère parfois à un certain concept de divinité plus large, qui n’est pas tout à fait du panthéisme mais qui ressemble à une variante du panthéisme hindou.

(A) Pachamama est [l’objet d’un culte] idolâtre ; même si ce n’était sans doute pas l’intention initiale.

(B) Les religieuses contemplatives sont persécutées et des tentatives sont en cours pour changer les enseignements des charismatiques.

(C) L’héritage christocentrique de saint Jean-Paul II sur la foi et la morale fait l’objet d’attaques systématiques. Une grande partie des professeurs de l’Institut romain pour la Famille ont été licenciés ; la plupart des étudiants sont partis. L’Académie pour la Vie a été gravement sinistrée, certains de ses membres ont par exemple fait récemment l’apologie du suicide assisté. Certains membres des académies pontificales et certains de leurs orateurs soutiennent l’avortement.

3. Le manque de respect pour la loi au Vatican risque bien de se transformer en un scandale international. Ces problèmes se sont cristallisés au travers du procès en cours des dix personnes accusées de malversations financières, mais le problème est plus ancien et plus large.

(A) Le pape a changé la loi à quatre reprises au cours du procès pour aider l’accusation.

(B) Le cardinal Becciu n’a pas été traité de manière juste étant donné qu’il a été démis de ses fonctions et dépouillé de sa dignité de cardinal sans aucune forme de procès. Il n’a pas eu droit à un procès équitable. Or chacun a droit à un procès équitable.

(C) Étant donné que le Pape est à la tête de l’État du Vatican et qu’il est la source de toute autorité légale, il a usé de ses pouvoirs pour interférer dans des procédures légales.

(D) Le Pape gouverne parfois, et même souvent, par décrets pontificats (motu proprio) qui privent les personnes concernées de toute possibilité de faire appel.

(E) De nombreux membres du personnel, surtout des prêtres, ont été chassés de manière expéditive de la Curie vaticane, souvent sans raison valable.

(F) Les écoutes téléphoniques sont monnaie courante. Je ne sais pas précisément à quelle fréquence elles sont autorisées.

(G) Dans le procès anglais contre Torzi, le juge a durement critiqué le procureur du Vatican. Ils sont soit incompétents et/ou agissent sous influence et sont empêchés de fournir le cadre complet.

(H) La descente de la gendarmerie vaticane, aux ordres de M. Giani, en 2017, dans les bureaux de l’auditeur financier Libero Milone en territoire italien était probablement illégale et certainement intimidante et violente. Il est possible que des preuves contre Milone aient été fabriquées.

4. (A) La situation financière du Vatican est grave. Les dix dernières années au moins ont quasi toutes été en déficit. Avant le Covid, ce déficit tournait autour des 20 millions d’euros par an. Ces trois dernières années, il s’est élevé à 30-35 millions par an. Les problèmes datent d’avant le Pape François et le Pape Benoît.

(B) Le Vatican fait face à un important déficit de son fonds de pension. Vers 2014, les experts du COSEA estimaient que ce déficit s’élèverait à 800 millions d’euros en 2030. C’était avant le Covid.

(C) On estime que le Vatican a perdu 217 millions d’euros dans l’affaire de l’immeuble londonien de Sloane Avenue. Dans les années 1980, le Vatican a été contraint de débourser 203 millions à la suite du scandale de la Banque Ambrosienne. L’inefficacité et la corruption de ces 25-30 dernières années ont coûté au moins 100 millions d’euros supplémentaires au Vatican, et sans doute beaucoup plus, peut-être 150-200 millions.

(D) Malgré la décision récente du Saint-Père, les processus d’investissement n’ont toujours pas été centralisés (comme le COSEA l’avait recommandé en 2014 et comme le Secrétariat pour l’Économie avant tenté de le faire en 2015-16) et on continue à ignorer les avis des experts. Pendant des décennies, le Vatican a fait affaire avec des financiers de piètre réputation tenus à l’écart par toutes les banques respectables d’Italie.

(E) Le rendement des 5261 propriétés du Vatican reste scandaleusement bas. En 2019, avant le Covid, le revenu moyen était d’environ 4.500 $ par an.  En 2020, il était tombé à 2.900 $ par propriété.

(F) L’attitude changeante du Pape François dans les réformes financières, qui ont fait des progrès incomplets mais substantiels dans la lutte contre la criminalité financière, mais qui peinent toujours à redresser les comptes sauf à l’IOR), reste un mystère et une énigme.

Dans un premier temps, le Saint-Père a vigoureusement encouragé les réformes. Ensuite, il a empêché la centralisation des investissements, il s’est opposé aux réformes et à la plupart des tentatives de débusquer la corruption, il a soutenu celui qui était à l’époque l’archevêque Becciu, qui était alors au centre de tout l’establishment financier du Vatican. Mais ensuite, en 2020, le Pape s’est retourné contre Becciu et ce sont en définitive pas moins de 10 personnes qui ont été inculpées et poursuivies. Par le passé, les rapports d’infraction de l’AIF ne donnaient que rarement lieu à des poursuites pénales.

Les auditeurs externes de PWC et de Cooper ont été renvoyés et l’auditeur général Libero Milone a été poussé à la démission sur base d’accusations mensongères en 2017. Ils s’étaient trop approchés de la corruption à la Secrétairerie d’État.

5. L’influence politique du pape François et du Vatican est négligeable. Intellectuellement, le niveau des écrits papaux est à la baisse par rapport aux standards de saint Jean-Paul II et du Pape Benoît. Les décisions et les orientations politiques se limitent souvent au « politiquement correct » mais il y a eu de graves manquements dans la défense des droits humaines au Venezuela, à Hong Kong, en Chine continentale et aujourd’hui lors de l’invasion russe.

Il n’y a eu aucun soutien public envers les fidèles catholiques de Chine qui ont régulièrement fait l’objet de persécutions à cause de leur loyauté envers la papauté depuis plus de 70 ans. Aucun soutien public du Vatican envers la communauté catholique d’Ukraine, surtout les grecs-catholiques.

Ces problèmes devraient être réexaminés par le prochain Pape. Le prestige politique du Vatican est au plus bas.

6. Sur un autre plan, moins important, la situation des traditionnalistes tridentins (catholiques) devrait être régularisée.

À un niveau encore plus anecdotique, la célébration « individuelle » et en petits groupes des messes matinales à la Basilique Saint-Pierre devrait être de nouveau autorisée. Pour le moment, cette grande basilique ressemble à un désert, le matin.

La crise du Covid a masqué la baisse importante du nombre de pèlerins qui assistent aux audiences du Pape et aux messes.

Le Saint-Père jouit d’un faible soutien parmi les séminaristes et les jeunes prêtres et une dissociation généralisée existe au sein de la Curie vaticane.

Le prochain conclave

1. Le Collège des Cardinaux a été affaibli par des nominations excentriques et n’a plus été rassemblé depuis le rejet des opinions du cardinal Kasper lors du consistoire de 2014. De nombreux cardinaux ne se connaissent pas, ce qui ajoute une dimension d’imprévisibilité supplémentaire au prochain conclave.

2. Depuis Vatican II, les autorités catholiques ont souvent sous-estimé le pouvoir hostile de la sécularisation, le monde, la chair et le diable, surtout en Occident et ont surestimé l’influence et la puissance de l’Église catholique.

Nous sommes plus faibles qu’il y a 50 ans et de nombreux facteurs sont hors de notre contrôle, à tout le moins à court terme, par exemple le déclin du nombre de croyants, la fréquentation de la messe, le déclin ou l’extinction de nombreux ordres religieux.

3. Le Pape ne doit pas forcément être le meilleur évangélisateur du monde, ni une force politique. Le successeur de Pierre, en tant que chef du collège des évêques, qui sont également les successeurs des apôtres, joue un rôle fondamental pour l’unité et la doctrine. Le nouveau pape devra comprendre que le secret de la vitalité chrétienne et catholique vient de la fidélité aux enseignements du Christ et aux pratiques catholiques. Il ne vient pas de l’adaptation au monde ni de l’argent.

4. Le premier chantier du nouveau Pape consistera à restaurer la normalité, la clarté doctrinale en matière de foi et de morale, à restaurer le respect du droit ainsi que la garantie que les premiers critères pour la nomination des évêques seront l’acceptation de la tradition apostolique. La compétence et la culture théologique représentent un atout et non un obstacle pour tous les évêques et surtout pour les archevêques.

Tels sont les fondements nécessaires pour vivre et prêcher l’Évangile.

5. Si les rassemblements synodaux devaient se poursuivre à travers le monde, ils gaspilleront beaucoup de temps et d’argent au détriment de l’évangélisation et du service plutôt que d’approfondir ces activités essentielles.

Donner une autorité doctrinale aux synodes nationaux ou continentaux constituerait un nouveau danger pour l’unité mondiale de l’Église, étant donné par exemple que l’Église allemande adopte des points de vue doctrinaux qui ne sont pas partagés par les autres Églises et qui ne sont pas compatibles avec la tradition apostolique.

Si aucune correction de ces hérésies ne vient de Rome, l’Église serait réduite à une vague fédération d’Églises locales, avec des visions différentes, probablement plus proches d’un modèle anglican ou protestant que d’un modèle orthodoxe.

L’une des premières priorités du le prochain pape sera d’éliminer et de prévenir un tel développement aussi dangereux à l’avenir, en exigeant l’unité sur l’essentiel et en ne permettant pas les différences doctrinales inacceptables. La moralité des actes homosexuels sera l’un des points critiques.

6. Étant donné que le jeune clergé et les séminaristes sont presque totalement orthodoxes, et parfois assez conservateurs, le nouveau pape devra être conscient des changements substantiels apportés au leadership de l’Église depuis 2013, peut-être surtout en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. On assiste à un nouvel élan dans le sillage du protestantisme libéral au sein de l’Église catholique.

Il est peu probable que le schisme vienne de la gauche, qui fait généralement peu de cas des questions doctrinales. Il y a plus de chances qu’un schisme viennent de l’aile droite, ce qui est toujours possible quand les tensions liturgiques sont enflammées et ne sont pas désamorcées.

Unité sur l’essentiel. Diversité sur ce qui est secondaire. Charité en toute chose.

7. Malgré leur dangereux déclin en Occident, leur fragilité intrinsèque et leur instabilité dans de nombreux endroits, on devrait prendre au sérieux la faisabilité d’une visite apostolique au sein de l’ordre des jésuites. Ils sont confrontés à un déclin numérique catastrophique de 36.000 membres pendant le Concile à moins de 16.000 en 2017 (avec probablement 20-25% qui ont plus de 75 ans). À certains endroits, on assiste également à un déclin moral catastrophique.

L’ordre jésuite est très centralisé et très susceptibles aux réformes ou à la ruine depuis sa tête. Le charisme et l’apport des jésuites a été et reste si important dans l’Église qu’on ne devrait pas les reléguer aux livres d’histoire ou à se réduire à une communauté afro-asiatique sans rien faire.

8. Il faut se pencher sur le déclin des catholiques et l’expansion du protestantisme en Amérique du Sud. On en a à peine parlé lors du synode sur l’Amazonie.

9. Il y a clairement un vaste chantier de réformes à entreprendre au Vatican, mais ce ne devrait pas être le principal critère de sélection du prochain pape.

Le Vatican n’a pas de dettes importantes mais un déficit annuel persistant finira par le conduire à la faillite. Naturellement, des mesures seront prises pour y remédier, pour séparer le Vatican de ses complices criminels et remettre les comptes en équilibre. Le Vatican devra faire preuve de compétence et d’intégrité pour attirer des donations importantes qui aideront à résoudre ce problème.

Malgré l’amélioration des procédures financières et une plus grande transparence, les difficultés financières persistantes vont constituer un problème important, quoique bien moins important que les menaces doctrinales et spirituelles auxquelles l’Église est confrontée, surtout dans l’Ancien Monde.

Demos

Carême 2022

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