Elle sort demain en Italie, et elle fait beaucoup parler, au moins le microcosme vatican et surtout vaticaniste. François n’en finit pas de réécrire l’histoire de son pontificat à sa convenance, et de revisiter sa relation avec « Ratzinger ». Qui n’est évidemment plus là pour rectifier (et qui de toute façon ne l’aurait jamais fait de son vivant, il était trop éloigné des bassesses bergogliennes). François confond témoignage autobiographique et anecdote pour la presse people.
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Au passage, il règle une fois de plus ses comptes avec Mgr Gänswein et témoigne de son mépris pour la tradition, « gérant » ses funérailles comme un particulier souscrivant un contrat « obsèques » auprès d’une entreprise de pompes funèbres (mais le protocole des obsèques papales ne lui appartient pas, il n’est que le dépositaire), pensant ainsi se défausser des critiques sur le scandale des obsèques au rabais de son prédécesseur.

Le pape : « Certains cardinaux voulaient me faire un procès, Ratzinger m’a défendu ».

« Pour mes funérailles, pas de catafalque, seulement le cercueil ».

Domenico Agasso
https://www.lastampa.it

François parle du lien et des souvenirs avec Benoît XVI dans le livre-entretien avec Javier Martinez-Brocal « El sucesor », qui sortira demain 3 avril.

Le pontife : « Manque de noblesse et d’humanité de Gänswein ».

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Benoît XVI « m’a défendu sur les unions civiles ».

« Joseph Ratzinger était un grand homme, pas attaché au pouvoir, je lui rapportais des cadeaux de mes voyages ».

Le livre publié par Mgr Georg Gänswein le jour de ses funérailles ‘je l’ai vécu comme un manque de noblesse et d’humanité’ .

C’est ce que dit le pape François dans le livre entretien avec Javier Martinez-Brocal ‘El sucesor’ , qui sort demain 3 avril.

Le pontife révèle également les nouveautés qui affecteront son rite funéraire : à sa mort, Jorge Mario Bergoglio sera exposé dans le cercueil et non sur un catafalque, « avec dignité mais comme tout chrétien ».

Il y aura une seule veillée et non deux, et aucune cérémonie pour la fermeture du cercueil.

C’est ainsi que l’évêque de Rome a simplifié le rite funéraire.

Rappelant les funérailles de Benoît XVI, François a dit :

Ce sera la dernière veillée célébrée de cette manière, avec le corps du pape exposé à l’extérieur du cercueil, sur un catafalque. J’ai parlé avec le maître de cérémonie et nous avons éliminé cela et beaucoup d’autres choses, le rituel actuel était trop surchargé.

Le pape confirme également qu’il a pris des dispositions pour être enterré à Santa Maria Maggiore. Le pontife explique que derrière la statue de la Reine de la Paix « il y a une pièce où l’on gardait les chandeliers. C’est l’endroit, ils m’ont confirmé que tout est prêt » pour son futur enterrement.

Bergoglio affirme que la basilique lui est chère depuis bien avant qu’il ne devienne pape, et qu’il s’y rendait souvent pour prier.

Il raconte ensuite une anecdote : un jour, un homme qui s’y trouvait a tenté de l’escroquer en essayant de lui vendre une montre. « Par instinct », Bergoglio a dit qu’il n’avait pas d’argent et ensuite, « on m’a dit que si j’avais sorti mon portefeuille, il m’aurait frappé et me l’eurait pris. Impressionnant. »

Lors du conclave de 2013, le cardinal Jorge Mario Bergoglio a eu des voix dès le premier tour de scrutin, le 12 mars ; puis le 13, « beaucoup » mais « je les ai interprétées » comme une manière de « déposer des voix ». François révèle également un autre fait qui s’est produit au Conclave pendant ces heures :

Je me souviens que des personnes sont venues parler au cardinal Angelo Scola et lui ont demandé quelque chose. J’ai alors appris qu’il leur avait dit : « Votez pour Bergoglio ».

Benoît XVI a défendu le pape François contre les accusations de certains prélats concernant les déclarations que Bergoglio avait lui-même faites sur les unions civiles entre homosexuels :

« Certains sont allés voir Benoît pour dire que je disais des hérésies, il les a écoutés et avec autorité les a aidés à distinguer les choses entre le mariage chrétien et les unions civiles. Il leur a dit : ‘ce n’est pas une hérésie’. Voilà comment il m’a défendu ! ».

Dans le livre, François qualifie Benoît de « grand homme, il n’était pas attaché au pouvoir », et sa renonciation était un signe d’ « honnêteté » [!!!]. Il dit aussi que Ratzinger n’était pas toujours d’accord avec ses décisions mais ‘par son silence, il les a toujours respectées’.

Au début du pontificat, lors de ce salut à Castel Gandolfo, François et Benoît ont parlé de la question des abus : ‘J’ai changé certaines personnes comme il l’avait suggéré’.

Le pape répond aux critiques concernant la gestion des funérailles de Benoît XVI et dit que c’est le secrétaire de Ratzinger, don Georg, qui s’en est occupé. François parle également du livre de Gänswein « Rien que la vérité » (sans toutefois citer directement le monsignore) : il est « attristé que Benoît ait été utilisé », et « très attristé » que le livre soit sorti précisément dans les heures de l’enterrement de Ratzinger ;

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Une image très éloquente…

Que le jour de l’enterrement ait été publié un livre qui m’a mis sens dessus dessous, racontant des choses qui ne sont pas vraies, c’est très triste. Bien sûr, cela ne me touche pas, dans le sens où cela ne m’affecte pas. Mais le fait que Benoît ait été utilisé m’a fait de la peine. Le livre a été publié le jour des funérailles, et je l’ai vécu comme un manque de noblesse et d’humanité’.

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